Laide, mais rapide et gagnante !
La pièce maîtresse de cette collection est sans nul doute la Ferrari 312 T4 de 1979, qui a permis à Scheckter de décrocher le titre mondial devant son équipier Gilles Villeneuve. Seul sud-africain champion du monde, il n’avait pas eu la pointe de vitesse et la flamboyance du québécois, qui fut le pilote le plus en vue de la saison, mais avait été très régulier aux avant-postes, terminant la saison avec 51 points contre 47 à Villeneuve.
Ce modèle particulier, châssis numéro 40, fut la quatrième des cinq 312 T4 construites en 1979 mais a été utilisé exclusivement par Jody Scheckter, qui a remporté à son volant 2 victoires consécutives aux Grand Prix de Belgique et de Monaco, ainsi que la victoire au grand prix d’Italie à Monza, devant Gilles Villeneuve, scellant ainsi son titre mondial devant des tifosis en délire. Jody Scheckter a acheté la voitureen 1982, maintenant estimée entre 5,2 et 6,5 millions d’euros avant la vente par les commissaires sur le site de RM Sotheby’s.
La 312T4 est considéré sans doute comme la plus laide de toutes les monoplaces Ferrari, mais cela s’explique. Sa forme curieuse, trapue et anguleuse, était due au fait que, ne pouvant recréer un véritable tunnel Venturi à l’arrière pour générer une dépression sous la voiture, les pontons latéraux étaient allongés au maximum, presque jusqu’à l’avant de l’aile.
En effet, alors que Lotus avait introduit la révolution des voitures à effet de sol, la 312T4 n’était pas vraiment une wing car, car les jupes étaient inefficaces en raison des dimensions en largeur du moteur Tipo 015 à 12 cylindres à plat. Cependant, la puissance de ce moteur et l’utilisation des pneus radiaux Michelin ont permis à la voiture de maintenir un haut niveau de compétitivité. D’autres caractéristiques particulières étaient la boîte de vitesses transversale, et les suspensions, qui grâce à leur géométrie étaient efficaces sur différents types de pistes.
Des voitures éligibles au grand prix historique
Également aux enchères, deux McLaren : une M19A de 1971 sur laquelle il a fait ses débuts en F1 lors du Grand Prix des États-Unis 1972, à la 9e place (Cette F1 a également été pilotée par Denny Hulme, Jackie Oliver, Mark Donohue, Peter Revson et Brian Redman) ainsi qu’ une McLaren M23 de 1973, estimée à 2 millions d’euros, utilisée par Peter Revson pendant une grande partie du championnat du monde de 1973, remportant la victoire au rand Prix de Grande-Bretagne,
On trouve également une réplique de 2008 de la célèbre Tyrrell P34 à six roues, la Formule 1 la plus atypique de l’histoire. Scheckter a réussi à l’imposer au grand prix de Suède 1976 – le seul triomphe de la voiture – en plus de signer quatre podiums. Il s’agit d’une réplique mais elle est tout de même esitmée à plus de 500 000€, hors frais de vente. Une autreTyrrell 007 de 1975 est proposée, à 800 000€.
Autre voiture notable, la Wolf WR1 de 1977, estimée à 500.000 euros, qui a été conçue par Harvey Postlethwaite. Fondée par le milliardaire canadien Walter Wolf, l’écurie Wolf avait en fait absorbé l’écurie de Frank Williams alors en pleine déconfiture financière. Frank Wiliams avait même été évincé de la gestion du team. L’écurie avait créé la sensation en s’imposant dès sa première course, en Argentine. Scheckter s’était imposé également à Monaco et au Canada, terminant à la deuxième place du classement des pilotes de F1.
En dehors de la F1, le Champion du monde cède deux voitures de Formule 2 (une McLaren M21 de 1972 et une Rondel M1 de 1973), un châssis de Formule 3 (Merlyn Mk21 de 1971), une Merlyn Mk11a de 1969, qui a remporté le championnat britannique de Formule Ford en 1970, une Trojan T101 de 1974, qui a remporté le titre de Formule 5000, et enfin une Alfa Romeo Giulietta SZ de 1960, qui a participé aux éditions 1961 et 1963 de la célèbre Targa Florio.
La Tyrell à 6 roues, la monoplace la plus improbable jamais fabriquée !