Rétromobile 2011: Type 57S, n°57473

La Bugatti Atlantic est probablement une des automobiles les plus désirables. 57473, la plus emblématique. Cette rare Atlantic est entourée d’un certain mystère. Livrée en 1936 en France et de couleur noire,elle a d’abord mené une existence honorable et doucereuse sur la Riviera. Elle réapparait en 1951, de couleur bleue, chez un marchand parisien, Francis Mortarini. Sa face avant, dans l’esprit d’autres classiques françaises, à probablement été modifiée par Figoni & Falaschi entre temps.

En 1952, elle fut cédée a René Chatard. Bien qu’amateur de Bugatti et pilote à ses heures, il utilisait avant tout ses automobiles comme outil de conquête…féminine. Au volant de 57473, immatriculée au nom de sa maîtresse, Béatrice Schneider, pour être cachée de son épouse, René Chatard,  est accompagné d’une autre amie, Mlle Vacheron, ce 22 août 1955. Ils trouvent la mort ce soir là, à bord de l’Atlantic, en traversant un passage à niveau non gardé, situé près de Gien.

La Bugatti, en très mauvais état, fut mise sous scellé par la SNCF pendant près de 10 ans, opposant les différentes mesdames Chatard, avant d’attiser la convoitise des Bugattistes. Récupérée par Paul André Berson, 57473 fut reconstruite en utilisant les pièces intactes. Le collectionneur céda la 57S à Nicholas Seydoux en 1977, en conservant les pièces endommagés et le moteur d’origine. Mr Berson entreprit alors de construire une réplique de l’Atlantic avec les restes. De son côté, Mr Seydoux peu satisfait de l’état de son Atlantic, la fit restaurer à grand frais, par les célèbres ateliers Lecoq.

En 2006, 57473 quitta la collection Seydoux pour intégrer celle d’un collectionneur européen. Désireux de lui rendre plus de lustre encore, la 57S fut de nouveau restaurée. Chez Paul Russel (le restaurateur de l’Atlantic de Ralph Lauren) cette fois, en intégrant les pièces d’origine délaissées par Berson dans les années 60 et certains morceaux de la réplique mise en pièce pour l’occasion. Il n’y a donc plus qu’une seule 57473 aujourd’hui, qui a retrouvé sa livrée grise de 1955.

Crédit photos: Bernard Fournol/LBA

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