Rétromobile 2010: La Peugeot 404 à 50 ans

Peugeot, qui commémore son bicentenaire, aurait pu faire une plus large place à sa 404. Lancée en mai 1960, elle incarne la vision de l’automobile selon Sochaux, emprunt de rigueur, de classicisme et d’une élégance discrète. Un genre auquel le constructeur semble vouloir renouer. Décriée comme bourgeoise pour notable de province, elle est, il vrai, bien loin de la réussite ostentatoire à l’allemande ou de la supériorité affichée façon Citroën. Le Super Luxe chez Peugeot, c’est un toit ouvrant et du cuir, point. La triple mousse sous les moquettes on laisse ça aux Pallas et le chrome au quintal à Mercedes. On ne doit pas rire tous les jours à Montbéliard, et cela se voit sur les austères productions locales. Même, lorsque on tente le « rouge tango » comme ici, impensable à garer devant l’étude notariale et difficile à avouer, le dimanche midi, pendant le repas de famille. Quand il faut se faire plus léger, on préfère déléguer –avec réussite- cela à Pininfarina qui fabrique les caisses des coupés et cabriolet 404. Les Peugeot sont faite pour travailler, mais elles savent aussi se faire raisonnablement performantes et innovantes, grâce à l’injection mécanique Kügelfischer dans le cas de la 404. Pour le faire savoir, pas de rallyes européens, mais des épreuves africaines. Dures, cassantes, peu médiatisés. Qu’est ce que ce « Peugeot vainqueur de l’East African Safari » sur la lunette arrière pouvait signifier à Jarnac ou à Thionville ? Mais  de cette implication, Peugeot a construit une légende en Afrique. Et la 404 a été taxi à Shanghai, initiation à la compétition à Buenos Aires, Sport Sedan pour sortir à New York et même draisine ferroviaire pour Emir Kusturica. L’aventure continue 50 ans après, aux mains de collectionneur mais aussi de tous ceux qui continuent à louer sa robustesse, sa simplicité et son confort.

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