Rencontre R & D Renault/Nissan pour projets communs et synergies

A peine arrivé chez Renault, Gilles Le Borgne, le nouveau responsable R & D du groupe français devrait se rendre cette semaine au Japon pour rencontrer ses homologues de Nissan. C’est en tout cas ce qu’ont indiqué deux sources proches du constructeur. Objectif : relancer voire renforcer les projets communs  et les synergies.

Vers une convergence des ingénieries Renault – Nissan

Après avoir quitté la direction de la recherche et développement de PSA pour Renault, Gilles Le Borgne, nommé le 6 janvier devrait notamment rencontrer Tsuyoshi Yamaguchi, l’un des pères de la Nissan Leaf (modèle électrique phare du constructeur japonais) en charge désormais de la convergence des ingénieries de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

Les deux hommes auraient d’ores et déjà échangé par vidéo, laissant entrevoir que le dialogue entre les ingénieurs français et nippons n’a pas été impacté par les tensions internes attisées par l’affaire Ghosn.

Si l’Alliance a certes subi des remous – avant tout politiques ? – les équipes d’ingénierie sont toujours présentes. « On ne peut pas arrêter du jour au lendemain des choses engagées autant en profondeur’ résume ainsi une des sources.

Conseil opérationnel Renault-Nissan-Mitsubishi jeudi

Cette information voit le jour alors qu’un conseil opérationnel de Renault-Nissan-Mitsubishi se tient jeudi prochain au Japon et que de grands projets devraient y être annoncés. Hadi Zablit, le nouveau secrétaire général de l’Alliance étant chargé de leur coordination.

Ce conseil devrait être l’occasion d’une annonce d’un retour aux sources de l’alliance. Un discours destiné notamment à rassurer sur l’état de santé du partenariat.

Un ménage avec des bas … mais aussi des hauts désormais promet Senard

Ces dernières semaines, le patron de Renault,  Jean-Dominique Senard l’a laissé entendre que le conseil souhaitait relancer les échanges de cadres entre les partenaires. Un mécanisme mis en place pour consolider le partenariat, en vue notamment de surmonter les différences culturelles et une certaine concurrence entre les centres de R&D français et japonais.

« L’alliance est en train de prendre un nouveau départ. Nous retrouvons aujourd’hui l’esprit d’origine. Les vieux ménages ça prend parfois des difficultés et puis ça reprend et je crois que 20 ans, c’est une forme de maturité », a déclaré  Jean-Dominique Senard jeudi sur France 2 depuis le Forum économique mondial de Davos.

Relance de projets industriels communs

Au delà des beaux discours prônant un retour aux sources dans le pays merveilleux des bisournous, devrait également être mis en avant la relance de projets industriels communs.

Un passage quasi obligé pour améliorer l’efficacité opérationnelle de l’Alliance et de ses partenaires, alors que Nissan et Renault ont tour à tour alerté sur leurs résultats en 2019, revoyant parallèlement à la baisse leurs objectifs de ventes et de marges.

De nouvelles synergies devraient être mises en place, s’inspirant du nouveau programme électrique de l’Alliance –  enfin commun –  alors que Renault et Nissan avaient précédemment fait chacun cavalier seul, l’un avec la Zoé, l’autre avec la Nissan Leaf.

Reste que le positionnement du haut de gamme de Renault (Espace et Talisman) sur la plateforme commune CMF-C/D reste entière.

Plusieurs sources laissent entendre que moteur électrique et réducteur conçus au Technocentre de Renault, seront prochainement intégrés à la production de véhicules Nissan.

Le crossover Nissan Ariya issu de la plateforme commune devrait rapidement voir le jour, il devrait être suivi par des modèles Renault en 2021-2022.

Notre avis, par leblogauto.com

Au delà des beaux discours faits avant tout pour rassurer, il est désormais nécessaire d’aboutir à des choses concrètes. Si les synergies semblent – enfin – bien fonctionner dans le domaine des véhicules électriques, l’hybride constitue un des points faibles de l’alliance, les deux partenaires manquant d’élan pour unir leurs forces dans le domaine.

Renault lancera ainsi en 2020 son hybride « E-Tech », Nissan développant quant à lui de son côté le système « e-Power » de conception totalement différente, destiné au continent asiatique. Mitsubishi faisant quant à lui cavalier seul, offrant sa propre architecture sur l’Outlander.

L’espoir est tout de même de mise : selon plusieurs sources issues de milieux différents, le Nissan Juke devrait prochainement embarquer l’E-Tech Renault, le constructeur français pouvant quant à lui utiliser l’e-Power de Nissan sur le Kadjar, notamment en Asie.

Nissan devrait proposer son e-Power pour remplacer le diesel sur le Qashqai en Europe.

Sources : Reuters

(15 commentaires)

  1. Pourvu que ce soient les meilleures solutions qui aboutissent et non le plus grand égo, voilà une communication d’intention fort positive.

    Si la Leaf peut alors être rechargée partout, ce sera déjà un mieux car l’essai que j’en ai vu sur auto-propre avec un Paris -Marseille fort amusant est assez ….triste réalité.

    Par contre gérer les PHEV avec la solution Mitsubishi, Nissan et maintenant Renault, bonjour la foire d’ empoigne pour savoir qui a raison.

    Enfin, on espère tous que la démonstration d’absence de qualité cyclique de l’un ne va salir trop les autres….comptons sur Senard.

  2. Gilles Le Borgne doit faire attention : ces derniers temps, quand un responsable de chez Renault se rend au japon pour aller voir ses homologues de chez Nissan, ça se termine très mal.

    Bon, trêve de plaisanterie, il serait temps de faire des synergies entre les VE Renault et les VE Nissan, car là …

  3. De tout temps les intentions aussi excessivement exprimées s’avèrent des vœux pieux. Le chant du cygne de cette « alliance ».

    1. @ r.burns
      La méthode Coué ça marche parfois.
      Mais dans ce cas je crains c’est à sens unique les Japonais en ont marre de Renault point final.

    2. Renault avec Nissan, ensemble ont été le N°1 encore récemment sans faire trop de synergie (et malgré les cassandre de l’époque) … Alors imaginons avec une synergie intelligente un peu plus poussé.
      …le potentiel de Renault, même au minimum, est énorme !

      1. @ SGL
        Au contraire je plaide pour un Renault totalement indépendant .
        Partageant des collaboration techniques avec d’autres constructeurs au coup par coup
        Mais pas d’alliance ni de fusion

  4. Le « E-Tech » ça permet des autos moins chères à vendre que le « e-Power ». Il y a un super essai de la Clio 5 d’un journal auto français qui a pu la piloter ce matin sur le net. Je crois que ce seront les chiffres de ventes qui donneront raison à l’une ou à l’autre et surtout la convergence actuelle entre les ingénieurs… Après le « E-Tech » semble plus dimensionné pour les petites plateformes du groupe.

    1. Nissan semble avoir besoin de Renault pour amortir sa technologie alors que Renault a travaillé pour qu’elle soit moins chère à produire donc amortissable sur les autos du Losange/Dacia …

  5. Les technologies sont adaptés selon les marchés et les gammes…
    E-power c’est très bien pour le japon mais c’est pas performant en CO2 donc pas fait pour l’Europe….

    1. Je ne comprends pas @ZZeria, sur le cycle d’homologation, le « e-Power » doit émettre peu de CO2 car utilisé à un régime optimal en permanence ?

  6. Un des plus gros raté de Ghosn à la tête de l’Alliance fut de ne pas réussir à en faire une vraie Alliance. Quand on voit ce qu’a fait M. Schweitzer et ce qu’est l’Alliance aujourd’hui on se dit que pas grand chose n’a bouger.

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