Renault : Luca de Meo Directeur Général…en juillet 2020

Sa nomination à la Direction Générale était une question d’heure nous affirmait-on hier soir. Le CA réuni à 14h devait n’être qu’une formalité. Et pourtant, il a fallu plus de 4 heures pour que ce soit officialisé. Certaines sources évoquent des discussions qui se sont éternisées avec Volkswagen sur la tournure du communiqué officiel. En matière de communication institutionnelle, chaque mot doit être pesé 100 fois.

D’autres, comme Challenges, avançaient que c’est la date de la prise de fonction effective de l’Italien qui pourrait poser problème. En effet, Luca de Meo vient tout juste de quitter son poste et le groupe Volkswagen. Malgré des discussions avancées entre les deux groupes, VW voudrait une période « off ». Le magazine parle avril 2020 pour la prise de fonction.

Finalement, c’est en juillet 2020 que de Meo pourra réellement prendre ses fonctions de DG du groupe Renault. Mme Delbos continue d’assurer l’interim jusqu’à la prise de fonction du nouveau Directeur Général. Ensuite, elle deviendra Directrice Générale Adjointe.

Par ailleurs, d’autres « têtes » pourraient tomber à la Direction de Renault suite à la mauvaise passe en termes de ventes et de rentabilité de 2019. Le dernier trimestre 2019 a donné des espoirs, et l’arrivée du nouveau Captur, de la Clio 5 à plein régime, ou même de la future Twingo électrique qui doit être présentée au Salon de Genève, fait espérer des ventes pour l’année 2020 de nouveau en croissance.

Communiqué de Renault

A l’issue du processus de sélection mené par le Comité de la gouvernance et des rémunérations, le Conseil d’administration, réuni ce jour sous la présidence de Monsieur Jean-Dominique Senard, a décidé de nommer Monsieur Luca de Meo en qualité de Directeur général de Renault S.A., et de Président de Renault s.a.s., avec effet à compter du 1er juillet 2020.Le Conseil d’administration a considéré que Monsieur Luca de Meo par son parcours, par son expérience et par sa réussite dans ses précédentes fonctions, réunit toutes les qualités pour contribuer au développement et à la transformation du Groupe Renault dans toutes ses dimensions.

Madame Clotilde Delbos, Directeur général de Renault S.A. par intérim continuera d’assumer ses fonctions jusqu’à l’entrée en fonction de Monsieur Luca de Meo. Par ailleurs, le Conseil d’administration a donné un avis favorable à sa nomination aux fonctions de Directeur général adjoint de Renault S.A., à compter du 1er juillet 2020.

Le Conseil exprime sa pleine confiance à la nouvelle gouvernance du Groupe et souhaite aux nouveaux dirigeants plein succès dans leur mission.

Qui est Luca de Meo, peut-être nouveau DG de Renault ?

Né en 1967 à Milan (Italie), Luca de Meo n’est pas un inconnu chez Renault. En effet, diplômé de l’Università Commerciale Luigi Bocconi de Milan en « Administration des Affaires », de Meo a débuté chez Renault au marketing produit durant 5 ans, de 1992 à 1997. Ensuite, il a enchaîné les expériences au sein de différents constructeurs : Toyota de 1997 à 2002, Fiat/Alfa Romeo/Abarth de 2002 à 2007 en tant que CMO (Chief Marketing Officer ou directeur du marketing en français).

En 2007, il entre dans la galaxie Volkswagen en tant que CMO de VW, puis Vice-Président d’Audi. En 2015, il prend encore du galon et devient CEO (Directeur Général) de SEAT tout en étant membre du Conseil de Surveillance de Ducati et de Lamborghini. Alors que tout le monde le voit continuer son ascension chez VAG, il quitte le groupe en janvier 2020 et est pressenti pour prendre la direction du groupe Renault.

Polyglotte (il parle italien, français – il a été scolarisé en français jusqu’à 14 ans, anglais, allemand et espagnol), il est crédité du redressement spectaculaire de la marque SEAT ces dernières années. Sa réputation le précède chez Renault. On le dit visionnaire, attaché aux produits et aux gens qui sont « la base de tout ».

Ses collaborateurs le décrivent comme charmeur, cherchant volontiers le consensus plus que la direction par la force. Son principal défaut selon eux ? Son impatience.

Notre avis, par leblogauto.com

Est-ce que Luca de Meo sera la personne à même de relancer Renault et sa gamme produit ? L’avenir le dira. Mais, on peut déjà parier que sa personnalité très différente d’un Thierry Bolloré ou d’un Carlos Ghosn devrait faire consensus. Surtout, c’est un homme « du produit » et partout où il est passé sa vision produit et sa manière d’anticipé les modes a été saluée.

Il a ce parcours multi-culturel tant dans son enfance que dans sa carrière qui peut en faire un grand dirigeant pour Renault. Et le boulot est grand : ventes et profits en berne, nombreux cadres qui ont claqué la porte pour aller à la concurrence, sans compter l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui est à repenser, relancer, reconstruire.

Sa parfaite maîtrise du Français, tout en conservant cette pointe d’accent et ce charme italien/latin devrait faire merveille tant dans les médias qu’au sein des équipe. Bref, Monsieur de Meo, au travail ! Enfin, en juillet…

(35 commentaires)

    1. Elkann sera vraisemblablement lié à PSA. De plus, il ne l’a pas retenu lorsque De Meo est parti chez VW, donc je doute fort que ce dernier revienne chez FCA.

      « tout en conservant cette pointe d’accent et ce charme italien/latin devrait faire merveille tant dans les médias qu’au sein des équipe. »
      Nicool va nous faire une syncope en lisant cette phrase. 🙂

  1. Doit faire ses preuves chez Renault.
    Ceci dit le challenge est d’une tout autre nature que celui qu’il a du relever chez VAG en propulsant SEAT.

    1. Concernent VAG, vous croyez que les DG (ou CEO pour les francophones) des marques Peugeot, Citroen ou DS servent à quelques chose?

  2. Comme je l’ai déjà dit, tout dépendra surtout du comportement des Japonais, s’ils sont OK pour coopérer ça marchera d’enfer !
    Le bilan de Renault de 2019, en vue de l’âge de la gamme, est plutôt bon… Pas de panique !
    Les nouveautés chez Renault en 2020 sont légion… j’oserais dire, si j’étais un peu méchant, ce sont les nouveautés de Fiat pour une décennie.

    1. Je confirme que sur le terrain en ce moment, le « fort » dans l’alliance est bien Renault, et le « faible » est bien Nissan.
      Des rumeurs des financiers, disent qu’en l’état, Nissan seul, ne survirait pas plus que 3 ans !!!
      A méditer pour ceux qui sont partisans d’une séparation !

    1. Luca De meo ne sera que Directeur général de Renault S.A., et de Président de Renault s.a.s ( concessionnaires) ….. rien à voir avec la direction de l’Alliance que conserve Jean-Dominique Senard.

    2. Il faut se rendre à l’évidence, les japonais ne veulent plus d’alliance avec Renault,même si Bruno Lemaire ne veut pas encore l’admettre (et il en sait quelque chose),le processus de séparation coté japonais est bien enclenché et l’affaire Ghosn n’était que la première étape.

    1. @ddd : il y a un terme anglais qui n’aurait pas été mis dans son équivalent français ? N’hésitez pas à l’indiquer, c’est un oubli…

      Nous sommes dans un monde international, ne pas utiliser CMO, CEO, CTO, etc. serait un manque d’information.
      Mais, nous mettons les termes équivalents français, ou nous employons le terme français en principal (comme ici « Directeur Général »).

  3. Une personne de nationalité étrangère à la tête d’un entreprise Française? Où va le monde? L’Etat est au courant?

    1. D’après Wikipédia, famille à forte culture française, arrivé en France à 17 ans et surement de nationalité française et a fait ses armes en France.

      Ont peut aussi citer le Canadien chez AFKL.

      1. Pas besoin d’aller sur wikipédia 😉 dans le « portrait » rapide brossé en fin d’article, on y apprend qu’il fait sa scolarité en français jusqu’à 14 ans et qu’après ses études supérieures en Italie il arrive chez Renault 🙂

        On peut ajouter que Marchionne l’a fait venir pour relancer les marques italiennes du groupe Fiat.
        C’est entre autre sous sa direction produit que la 500 a été lancée (et sans elle…que serait Fiat maintenant ?)

        Selon moi, de Meo est similaire à Tavares.
        Certes Carlos Tavares est ingénieur de formation, mais il a toujours eu le produit en tête.
        C’est peut-être ce qui manque parfois à Renault…la dimension produit.
        On peut faire la meilleure voiture techniquement, si les gens n’adhèrent pas au produit et à l’histoire que l’on veut leur conter avec…ils fuiront.

      2. @ddd
        « et surement de nationalité française »
        Si tu avais lu entièrement le Wikipedia, tu aurais pu voir que Carlos Tavares a uniquement la nationalité portugaise. Le faite d’avoir une famille de forte culture française et d’être arrivé en France à 17 ans le fait pas de lui un citoyen français.

        1. Je sais pas si tu est au courant mais Wikipédia est une encyclopédie collaborative, toute personne peut y mettre ce qu’il souhaite. Je peux très bien modifier pour y mettre qui est de nationalité Annamite.
          D’ailleurs sa page Wikipédia est pas certain de ça date de naissance.
          Portugais ou Français? Seul lui le sait.

          1. @ddd
            « Je sais pas si tu est au courant mais Wikipédia est une encyclopédie collaborative, toute personne peut y mettre ce qu’il souhaite. »
            Et pourtant tu t’y réfères aussi. D’ailleurs, est-tu vraiment sûr que sa famille est de culture française ? ?
            https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/les-grands-patrons-etrangers-en-france-une-espece-rare-136848
            A moins que tu considères que » Les Échos » n’est pas un journal fiable. ?

          2. @zafira500
            Toujours d’après Wikipédia, qui cite la source Paris Match, « Carlos Tavares – L’homme providentiel de PSA », semaine du 28 novembre au 4 décembre 2013, page 44.
            « il est le fils d’une mère professeur de français et d’un père travaillant chez un assureur français » et a été dans le lycée français de Lisbonne.
            Vous êtes entrain de me mettre le doute sur les critères « d’un bon français ».

            Bien sur que je considère Les Échos fiable, vu qu’ont me l’impose à la pause café au boulot, corporate oblige.

          3. @ddd
            Je réitère ce que j’ai dit : le faite que Tavares ait des liens avec la France ne fait pas de lui un français. C’est sa carte d’identité ou son passeport qui font foi.
            « et d’un père travaillant chez un assureur français »
            Je travaille pour une entreprise espagnole, donc je suis espagnol ? ?
            « Vous êtes entrain de me mettre le doute sur les critères « d’un bon français ». »
            Et c’est quoi le critère pour être un « bon français »?
            Allez trois autres liens (et désolé à la modération) :
            http://www.leparisien.fr/economie/automobile-psa-tavares-un-patron-a-fond-la-caisse-07-03-2017-6739098.php
            https://www.zonebourse.com/barons-bourse/Carlos-Tavares-5012/biographie/
            https://www.lepoint.fr/automobile/qui-est-carlos-tavares-acheteur-d-opel-06-03-2017-2109625_646.php
            On ne peut être plus explicite.

    2. Franchement en quoi sa nationalité est importante? les bons dirigeant des grosse boites sont de toutes nationalité,la compétence est le premier critère le reste c’est secondaire,justement ce Luca De Méo bien qu’il soit italien il a fait du bon travail à la tete d’une marque espagnole appartenant à un groupe allemand,et a développé la marque en Angleterre en Amérique latine,et en Afrique du nord,un vrai citoyen du monde avec vision globale,c’est ce qui fallait à Renault.

      1. Rare sont les étrangers dans les entreprises Française. C’est pas une mauvaise chose, c’est assez rare pour être souligné.

    3. Quand il s’agit de délocaliser les usines, pas de problème, l’état français valide.

      Je ne vois pas pourquoi le poste de de dirigeant serait protégé de la délocalisation.

      le groupe Renault à bien fait une excursion fiscale en Hollande. La R&D se fait partout sur la planète, avec des gens de multiple nationalités. Renault ne choisis pas ses actionnaires par nationalités.

      S’il fait le job tant mieux. Les ouvriers et les cadres sont mis en concurrence avec leur homologues du monde entier. Si c’est normal pour ceux d’en bas, il est encore plus normale pour celui d’en haut de montrer l’exemple.

  4. FCA qui rentre chez PSA, Luca de Meo qui dirige Renault … mais c’est quoi cette arrivée d’italiens chez les français, ces derniers temps ? 😉

    1. @shooby
      Fincantieri chez STX aussi. Et je dois en oublier. Mais si tu veux, on peut aussi parler des français qui entrent dans les entreprises italiennes. Juste retour des choses (et c’est l’Europe). ?

  5. Premiere chose à dire sur ce transfert, De Meo ne sera pas perdu.
    Il ne vient pas d’une industrie différente ni ne vient pas d’un échelon inférieur. C’est déjà un acquis solide pour relancer Renault rapidement.

    Deuxieme chose, les 6 mois qu’il aura à attendre pour purger sa mise en demeure, lui seront tres utile pour entrer bien préparé chez Renault. Il aura pris connaissance de tous les dossiers, il aura vu et surement souligné les points où il compte faire de gros changements, financiers, industriels voire géographiques.

    troisieme chose, sa nationalité n’est pas un probleme mais n’est pas un atout non plus. Il vient pas d’un grand pays automobile, c’est plutot un pays où la production est chaotique et où l’activité automobile a toujours été en crise.
    Il n’empeche, comme on le voit à la Société Générale, cette nationalité là n’est pas une tare pour bosser mais comme on le voit aussi à la société Générale il y a pas grand chose à tirer du bilan de Bini Smaghi. Ce qui amène à penser qu’il ne faut pas prendre De Meo comme un messie ni comme un révolutionnaire. Il ne transformera pas l’eau en vin. Donc Renault doit d’abord comprendre qu’elle s’en sortira par les forces vives de la société encore présente et non pas par la présidence d’un nouveau patron étranger.
    Par exemple Van Den Acker et son équipe devront continuer à être créatif, inspirant et meme ‘sec’, pour porter Renault car ce sont eux l’équipe de design, exterieur et interieur, qui constitueront le destin de Renault. De Meo c’est celui qui déliera les cordons de la bourse mais si les dessins sont réussis, il n’aura pas besoin de se forcer beaucoup le translapin.

    Conclusion, De Meo sera la tete et le visage de Renault, Alpine, Dacia, Renault Sport F1, Lada et Renault Samsung, mais il ne bonifiera pas Renault en la faisant sauter plusieurs caps de prestige ou de volume de ventes. Et si ca devait arriver ca sera surtout grace aux forces internes de Renault qui lui auront proposé les bons projets et les ressources financieres pour cela.

    Ne jamais oublier les autres, un visage ne fait pas tout quand il y a 150 000 personnes derriere…

    1. « Ne jamais oublier les autres, un visage ne fait pas tout quand il y a 150 000 personnes derriere… »
      Comme n’importe quel dirigeant… y compris non-italien. ?

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