Renault : le conseil d’administration aurait choisi Luca de Meo (Seat)

Luca de Meo, candidat préféré du conseil d’Administration et de l’Etat

« Luca de Meo est le candidat préféré du conseil d’administration », a confié mardi à l’AFP une source proche du dossier, à l’issue d’une réunion rassemblant les administrateurs du groupe. Lesquels ont décidé le 11 octobre dernier de pousser vers la sortie le directeur général Thierry Bolloré. Depuis cette date, Clotilde Delbos, directrice financière de Renault en assure la direction générale par intérim.

Selon les mêmes sources, deux autres noms figuraient mardi sur une short-list : Clotilde Delbos et Patrick Koller, patron de l’équipementier Faurecia. Deux autres personnes ont indiqué à leur tour que Luca de Meo serait retenu.

Des sources concordantes affirment également que les représentants de l’Etat au conseil d’administration auraient approuvé le choix du président de Renault, Jean-Dominique Senard. Ce dernier s’est fixé pour objectif de conclure le recrutement avant la fin de l’année ou en début d’année prochaine.

Clause de non-concurrence

Reste que l’actuel patron de Seat est encore lié au groupe Volkswagen par une clause de non-concurrence. Des négociations entre Renault et le constructeur allemand devraient permettre au groupe français de garantir une rapide disponibilité.

Ni Renault, ni le ministère des Finances – en tant que premier actionnaire du groupe avec 15% du capital – n’ont souhaité commenté l’information. « Nous faisons confiance à la direction de Renault pour choisir son directeur général », a toutefois déclaré un porte-parole.

Luca de Meo : l’homme providentiel pour relancer Renault ?

Mi-novembre, Le Figaro indiquait pour sa part que Luca de Meo, l’actuel patron de Seat pourrait prendre les rênes de Renault, en remplacement de Thierry Bolloré. Le dirigeant répondrait en effet à bon nombre de qualités requises.

Le patron de Seat n’avait pas souhaité commenter l’information. Néanmoins, le journal affirmait alors qu’il serait vu comme favori, devançant Patrick Koller, le patron de l’équipementier Faurecia (en deuxième position selon Les Echos), et Fabrice Brégier, l’ex n° 2  d’Airbus.

Des critères de sélection bien arrêtés

Après l’éviction de Thierry Bolloré, Renault s’était donné quelques semaines pour  dénicher le mouton à 5 pattes capable de relever le défi.

Les dirigeants susceptibles de répondre aux critères de sélection retenus ne courent pas les rues. Le constructeur souhaite trouver une personne tout à la fois reconnue comme un professionnel de l’industrie – si possible automobile – qui ait d’ores et déjà tenu les rênes d’une entreprise, qui soit capable de travailler à l’international, notamment avec l’Asie … tout en sachant écrire et discourir dans la langue de Molière. Ce dernier point étant d’autant plus important que le « candidat » devra dans la mesure du possible avoir l’habitude de se confronter aux exigences d’un état actionnaire.

Le ministère de l’Economie insisterait pour sa part sur l’importance de recruter un patron charismatique afin de pouvoir repositionner le constructeur comme un groupe mondial.

Un profil international recherché

Jean-Dominique Senard, le président du constructeur automobile a quant à lui obtenu de l’Etat que le prochain patron du groupe Renault ait un profil international. Fin octobre, lors d’un entretien sur France Inter, le dirigeant a estimé que le futur directeur général du groupe, successeur de Thierry Bolloré, ne serait pas obligatoirement français. Déclarant que cela n’était pas « une absolue nécessité» , tout en soulignant que la recherche d’un nouveau dirigeant était toujours en cours.

Luca de Meo : l’homme de la situation ?

Face à de telles exigences, Luca de Meo pourrait apparaître comme l’homme de la situation. Répondant à tous les critères recherchés.

Atout non négligeable : il a su démontrer son efficacité en repositionnant la marque Seat, tâche d’autant plus dure que le secteur automobile est confronté à la nécessité de s’adapter aux nouvelles normes environnementales de plus en plus strictes, au moment même où la demande internationale est à la peine.

Seat : une dynamique commerciale et une rentabilité performantes

Alors que la marque Seat était donnée comme moribonde il y a près de 20 ans, ayant même frôlé le dépôt de bilan, sa dynamique commerciale est désormais très forte. Ses ventes ne cessent d’augmenter, faisant fi du ralentissement du marché.

Mieux encore, la rentabilité de Seat ne cesse de s’accroître, des modèles bien positionnés lui permettant d’augmenter le prix moyen des véhicules. La marque est également dotée d’une dynamique produit très forte, lançant plusieurs modèles chaque année.

Luca de Meo a pu également démontré sa créativité et son audace en lançant la marque sportive Cupra.

Luca de Meo en faveur d’une internationalisation de Seat

Alors que Renault et l’Etat actionnaire souhaite repositionner le constructeur français comme un groupe mondial, Luca de Meo souhaite mettre l’accent sur l’internationalisation de Seat.

La marque espagnole va ainsi lancer une grande offensive en Amérique Latine, profitant de sa culture hispanique pour s’y faire une place. Tout en lorgnant une cible de choix : la Chine.

Notre avis, par leblogauto.com

Luca de Meo aura su tirer partie de la remise en cause du modèle de management très hiérarchique du groupe Volkswagen consécutive à la crise du dieselgate qui a secoué la maison mère de Seat. Il aura pu ainsi démontrer ses capacités à tirer son épingle du jeu … voire à louvoyer – au sein d’un géant automobile secoué par un scandale … Le tout dans un contexte politique fort, l’Etat allemand n’étant jamais bien loin du géant automobile d’outre Rhin.

Des qualités qui pourraient être fort utiles pour redresser la barre de Renault, chahutée par l’affaire Ghosn, laquelle a exacerbé les tensions entre le constructeur français et son allié Nissan. Le tout dans un contexte très politique avec l’Etat français.

Sources : AFP, Le Figaro, La Tribune, Les Echos

(23 commentaires)

  1. « il a su démontrer son efficacité en repositionnant la marque Seat » …
    … en rebadgeant les modèles VW et rien de plus.

    1. @AVENUE
      Entièrement d’accord avec vous.
      Mais je voulais réagir au fait qu’on l’encense, parce qu’il aurait repositionné la marque, alors qu’en fait il a juste suivi les modèles VW (Comme tout le groupe VAG).
      Donc perso je ne lui trouve rien de spécial, par rapport à d’autres managers, comme le patron de Faurecia par exemple.

      1. Le boss de Faurecia est trop qualifié pour ce job.
        Et voir un constructeur se faire diriger par un equipementier, c’est pas encore accepté dans les egos de chacun.

      2. ciao ragazzi !

        Luca de Meo a été nommé « commendatore » par l’Ordre du mérite de la République italienne, et l’Université de Harvard lui a dédié une étude de cas en 2013 pour son travail au sein du Groupe Volkswagen en tant que Directeur de Marketing.

        Ci siamo noi !

    2. compte tenu de la structure actuelle des groupes , un directeur de marque ne fait que vendre des rebadgeages.
      Apres c est sa décision/vision de lancer (enfin rebadger) une auto (enfin un SUV) sur tel ou tel segment … et d’avoir la stratégie commerciale qui fait le succès de seat actuellement

      1. Chez VAG c’est juste du rebadgeage, chez PSA (208 et Corsa) et dans l’alliance Renault-Nissan (Captur et Juke) les marques ont su garder leur personnalité.

    1. le patron d’Avtovaz Yves Caracatzanis, qui était chez Dacia avant aurait pu être sélectionné dans la short-list ..

      ¿¿¿ la marque espagnole va ainsi lancer une grande offensive en Amérique Latine, profitant de sa culture hispanique pour s’y faire une place ??… avec 100 ans de retard.

      1. c’est pas le moment d’enlever un gars qui assure la relation avec les russes. si Dacia perd les volumes russes, la ca devient embetant.

    1. Seat c’est 15000 salariés, Faurecia c’est 110 000 salariés dans le monde
      Patrick Koller de Faurecia serait un bon choix car il dirige une multinationale présente dans le monde entier.

  2. J’ai pas vu une Seat depuis 15 ans! Meme pas une vieille Leon rouge décolorée. Groupe FCA…il en traine des casseroles, il va tuer ce qui reste de Renault

  3. Pour beaucoup Renault est la meilleure marque au monde.
    …..rien d’etonnant que de quitter la concurrence pour la diriger.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *