Dans le détail, Renault produira 5 nouveaux véhicules dans le segment C et D, deux segments « les plus créateurs de valeur » (lire : de marge). Pour les 8 nouveautés, deux plateformes du groupe seront utilisées, ce qui devrait permettre d’améliorer la rentabilité :
- une nouvelle plateforme modulaire de Renault Group ultra-flexible et multi- énergies destinée à quatre régions différentes : Amérique latine, Afrique du Nord, Turquie et Inde
- une plateforme Compact Modular Architecture (CMA) dédiée aux segments D et E, et localisée en Corée du Sud en partenariat avec Geely.
Cette offensive de Renault à l’international doit permettre de multiplier par deux le chiffre d’affaires unitaire par véhicule pour ces marchés hors Europe, par rapport à 2019. En clair, le prix des véhicules vendus va devoir faire +100% et ce, indépendamment du nombre de véhicules vendus. Pour y arriver, il ne faut plus vendre des Dacia rebadgées, mais monter en gamme et vendre des produits attrayants. C’est cela le « International game plan 2027 ».
Renault a toujours été fortement implanté hors Europe comparé à PSA qui était très Européano-dépendant. Le Brésil, la Turquie, l’Inde ou la Corée du Sud sont des marchés de prédilection pour le losange. En produisant sur place (35 000 salariés hors Europe) mais aussi en concevant des véhicules spécifiquement pour ces marchés, Renault espère donc trouver là un relai de croissance.
Deux plateformes très différentes
Pour y arriver, la nouvelle plateforme modulaire de Renault Group à vocation mondiale est primordiale. Elle sera assemblée en Amérique Latine, en Turquie, au Maroc mais aussi en Inde. Elle doit permettre une diversité :
- de longueur de véhicules, entre 4 et 5 mètres
- d’empattement, avec 4 mesures possibles de 2,60 m à 3 m
- de 3 units arrière, avec 3 longueurs différentes
- d’énergie et de nouveaux groupes moto-propulseurs, pour plus d’efficience en consommation et en émissions de CO2 : thermique, flex fuel (E100), GPL, mild hybrid advanced 48v, full hybrid, et ce en traction ou 4×4.
Cette plateforme va donner naissance à des véhicules comme le Renault Kardian présenté aujourd’hui, mais aussi le Niagara Concept, un pickup pour ces régions.
La plateforme CMA (alias Compact Modular Architecture) est issue du partenariat Renault / Geely. Elle servira en Corée du Sud, et peut-être ailleurs, pour « des véhicules haut de gamme destinés aux segments D et E, en version 4×2 et 4×4, proposés notamment avec des motorisations hybrides ».
Un pickup pour remplacer l’Oroch
Donc, le deuxième véhicule dévoilé des huit prévus par le plan est un concept, le Niagara. C’est un pickup avec des lignes complexes et « exubérantes » (selon Renault). Supervisé par Gilles Vidal, il a une face avant marquée par une calandre à damier découpé. C’est typique de Vidal avec une face avant très verticale et un capot très marqué lui aussi. Par contre, où est passé le logo à l’avant ?
Les arches de roues sont elles aussi marquées avec une partie noire qui remonte quasiment au capot à l’avant et à la benne à l’arrière. C’est vrai que cela fait plus solide. Le concept a un grand débattement de suspension et, petite incongruité, des jantes qui semblent trop grandes pour un pickup « de la pampa ». Mais on est encore dans le concept.
La portière arrière a une poignée escamotée dans le montant et la benne est solidaire de la carrosserie. Le porte-à-faux avant est court ce qui est bon pour le franchissement. Mais celui à l’arrière est trop important. Heureusement la garde au sol rattrape cela. Esthétiquement, ce concept préfigure un pickup, mais donne aussi une idée du design des véhicules du plan international.
Techniquement, Renault évoque une technologie E-Tech Hybrid 4×4. Concrètement, le moteur thermique avant est aidé par un moteur 48V (mild hybrid). A l’arrière, un deuxième moteur électrique donne le côté 4 roues motrices. Cette motorisation doit permettre de bonnes performances en « off-road » (pas franchissement) mais aussi au quotidien avoir une grande partie des trajets en électrique.
Notre avis, par leblogauto.com
On attendait avec impatience ce plan international. Luca de Meo a de l’ambition pour Renault et sait qu’il faut être moins dépendant de l’Europe. En misant sur ses marchés forts, Renault veut tourner la page de l’échec de la Chine (comme tous les constructeurs ou presque) et continuer de croître.
Quant au concept Niagara, il change des pickups basiques utilitaires. Reste à voir ce qu’il restera en série. Cela sera peut-être un beau pickup mais moins utilitaire. Il doit remplacer le Renault Oroch qui a un avant de Duster et une benne.
Bonne initiative