Renault : Ghosn joue le show et froid sur un retrait partiel

Carlos Ghosn, PDG de Renault  devrait quitter ses fonctions avant la fin de son mandat en 2022. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré jeudi au Financial Times, dans le cadre d’un entretien.

Le patron du constructeur, âgé de 64 ans devrait toutefois continuer à piloter l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Il devra à ce poste faire en sorte de rapprocher les trois groupes en une entité mondiale unique.

Ghosn est en effet le fer de lance des efforts visant à unir Nissan et Renault pour renforcer leur alliance vieille de deux décennies alors que l’industrie automobile est en pleine évolution, devant nécessairement s’adapter pour pouvoir relever de nouveaux défis à l’heure de la conduite autonome et des véhicules électriques.

En septembre dernier, l’alliance entre les trois constructeurs a dévoilé un plan moyen terme de 2022 visant à accroître les synergies à plus de 10 milliards d’euros au niveau annuel, contre 5 milliards en 2016.

Un retrait partiel de Ghosn annoncé à plusieurs reprises

Ce n’est pas la première fois que le manager, surnommé « Cost Killer », laisse entendre qu’il pourrait réduire le nombre de ses casquettes.

En 2012, Ghosn avait ainsi déclaré à McKinsey qu’il n’avait pas l’intention de continuer à travailler autant jusqu’à la soixantaine. Au début de l’année 2018, le dirigeant avait d’ores et déjà fait allusion à une éventuelle démission de son poste de PDG. Poursuivre la gestion des trois entreprises n’est pas «durable», avait-t-il ainsi déclaré aux législateurs français lors d’une audition sur la politique industrielle, en janvier dernier.

Renouvellement de confiance devant les actionnaires

Cette déclaration intervient alors qu’en février dernier, le conseil d’administration de Renault a renouvelé sa confiance à Carlos Ghosn en tant que PDG et président du conseil d’Administration de la société. La recommandation doit être soumise à une assemblée des actionnaires ce vendredi.

Pour rappel, l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est pilotée par une société de gestion néerlandaise, sans surveillance directe des actionnaires ni administrateurs indépendants, un élément sensible pour certains investisseurs.

La salaire de Ghosn sur le tapis

Reste aussi que le délicat sujet de la rémunération de Carlos Ghosn sera mise aussi sur le tapis vendredi. L’assemblée des actionnaires devra ainsi se prononcer sur une résolution permettant de rémunérer le patron de Renault à hauteur de 7,32 millions d’euros y compris les actions de performance conditionnelles.

Un vote favorable vote est loin d’être acquis face aux réticences de l’Etat actionnaire. Les représentants de l’Etat devraient toutefois voter en faveur de la structure de rémunération prévue pour 2018, et ce, d’autant plus, qu’une baisse de 30% de rémunération est envisagée.

Thierry Bolloré, un candidat potentiel très bien placé

Certes, aucune annonce officielle n’a été faite pour nommer un successeur  à Carlos Ghosn à la tête de Renault. Mais Thierry Bolloré, 54 ans, ancien financier, nommé en mars dernier directeur général délégué de Renault, semble être en première ligne pour occuper le poste de directeur général.

Entré chez Renault en 2012, il était jusque là directeur délégué à la compétitivité. Un poste qui lui aura permis de travailler aux synergies entre les différentes entités du groupe, point fort de la stratégie actuelle de l’Alliance.

Sources : Reuters, Bloomberg, Financial Times, Automotive News, Challenges

Crédit Illustration : Renault

(8 commentaires)

  1. 1 milliard c’est le chiffre annoncé par Renault pour les usines françaises … avec l’arrivée de deux autos électriques à Sandouville (2020) à savoir la cousine de la Nissan Leaf et une autre auto? La remplaçante de la Talisman, le Captur électrique?

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