Renault et Airbus font front commun dans les batteries

Airbus et Renault Group, leaders mondiaux de l’industrie aérospatiale et automobile, ont signé un accord de recherche et développement pour renforcer les transversalités et les synergies et répondre aux besoins d’électrification des deux entreprises, en améliorant leur gamme de produits respective. Ce partenariat permettra à Airbus de faire mûrir les technologies associées aux futurs avions hybrides-électriques et sera détaillé lors de l’Airbus Summit qui se tiendra les 30 novembre et 1er décembre.

Entre Airbus et Renault, la collaboration se fera « notamment sur les briques technologies liées à l’optimisation de la gestion de l’énergie et à l’amélioration du poids des batteries ». L’objectif est de doubler la densité des batteries d’ici 2030. Cela passera à priori forcément par les batteries « tout état solide » (solidstate) qui sont l’une des pistes les plus prometteuses à moyen terme dans les batteries li-ion.

Airbus comme le groupe Renault ont pour but de faire baisser leur empreinte carbone globale et cela passe par une électrification plus ou moins importante. Dans l’aviation, cette électrification sera partielle avec un mode électrique ou hybride pour les phases les plus gourmandes en kérozène que sont le taxi (roulage sur les pistes) ou le décollage. Pour Renault, ce sont les véhicules 100% électriques qui pour le moment sont la seule voie possible imaginée par l’Europe à partir de 2035.

Les efforts conjoints porteront aussi sur le recyclage des batteries, ainsi que le sourçage des matières premières. Le cycle complet sera alors plus vertueux et prêtera moins le flanc aux critiques. La gestion de la batterie est aussi un point crucial pour à la fois avoir une bonne fourniture d’énergie, une recharge performante, et une tenue dans le temps de la batterie (et en nombre de cycles).

Notre avis, par leblogauto.com

L’automobile comme l’aviation vise le « net zero » émissions de carbone d’ici 2050. Ce « zéro émission nette » signifie que ces industries émettront tout de même du CO2, mais en quantité suffisamment faible pour que la Terre compense par l’absorption des océans, des plantes, etc. Cela s’obtient par une réduction drastique des émissions, et par des compensations.

Voir Renault et Airbus s’associer fait regretter que ce que l’on a longtemps nommé « l’Airbus des batteries » n’a pas pu voir le jour entre constructeurs automobiles européens. La concurrence est telle que chacun veut avoir la batterie « game changer » qui va lui donner une avance sur la concurrence.

L’automobile et l’aviation qui refont cause commune plus de 100 ans après, c’est un pied de nez historique fait par deux industries qui ont fini par s’éloigner l’une de l’autre.

(11 commentaires)

  1. C’est une bonne chose, qui devrait aboutir à une ou plusieurs tailles ou types de batterie, et à une standardisation importante (connectique, fixations, stockage, régulation thermique).
    Par contre, je confirme que les industries auto et aéro ont fortement divergées.
    D’un côté, ça compte en millions de véhicules alors que de l’autre, ce sont quelques centaines ou milliers, d’un côté, on a des fous qui ont des calendriers intenables et qui grattent le moindre euro, de l’autre, c’est pété de thune et c’est pas pressé.
    Le choc va être violent des 2 côtés !

  2. Pourvu que cela se démocratise rapidement …. Car le pétrole pollue trop ET sera de plus en plus cher rapidement (à l’échelle d’un pays)
    …. Mais oui, c’est une très bonne nouvelle de débrouillardise européens sans les Américains et Chinois.

  3. C’est différent certes, mais le gaz, proche parent du pétrole dans son utilisation, le GNL américain est 4 X plus cher que le gaz russe.
    Dans 10 ans, nos parcs et fermes éoliennes et PV seront rentabilisés et produiront un kWh défiant toute concurrence bien avant la mise en service des EPR2 qui seront pour 2035.
    … et faut développer rapidement tout ce qui peut remplacer le pétrole et le gaz.

    Les batteries ont plein de défauts, mais elles sont indispensables… Pas que pour les voitures… le stockage tampon avec l’aide du h2… Impossible de ne pas les voir se développer dans les années qui viennent pour remplacer le couple pétrole/gaz.

  4. Peu de chance de voir aboutir ce genre d’association, tellement les besoins (et priorités) sont différentes entre l’automobile et l’aviation

    Sur une voiture électrique, la batterie est l’unique source d’énergie. La batterie représente la moitié, ou 1/3, ou 1/4 du prix de la voiture

    Sur un avion, l’électricité ne sert que pour la commande, pour l’entertainement, mais pas pour faire voler l’appareil. Son extension consistera à équiper quelques roues d’un moteur électrique pour que l’avion puisse rouler par ces moteurs élect et non poussé par les turbo-réacteurs (le rendement est ridicule, P = F*V).

    Sur une voiture, on est à la recherche du meilleur ratio kWh/€ pour la batterie. Notre champion SAFT avait développé des batteries de compétition, très performantes et très chères. En face, les Chinois ont fait des batteries moins performantes mais beaucoup moins chères. Une voiture embarquant 50kWh et 100kg plus lourde avec une batterie moins performante, boff. L’impact est minime. L’aérodynamisme compte bien plus que le poids, qui pénalise à la relance, et un chouia sur la résistance au roulement des pneus

    Sur un avion, on est à la recherche du meilleur ratio énergie/poids, kWh/kg. Le poids pénalise l’avion pour sa consommation. Boeing et Airbus préfèrent payer beaucoup plus cher pour avoir des batteries légères, voire même quitte à rogner sur la durée de vie (Nbr de cycles). Un constructeur automobile ne fera pas le même choix.

  5. « Les Dacia Spring, Tesla et MG4 pourraient être privées de bonus écologique : voici pourquoi »
    https://www.frandroid.com/produits-android/automobile/voitures-electriques/1484416_les-dacia-spring-tesla-et-mg4-pourraient-etre-privees-de-bonus-ecologique-voici-pourquoi
    J’espère que cela va être mis en action cette mesure… Mais après la guerre en Ukraine… Il y a des impondérables relativement récents qu’il faut régler avant et qui peuvent être encore plus graves et urgents.

  6. Une Rumeur qui court en ce moment à cause de l’IRA (Inflation Reduction Act)
    Le fabricant suédois de batteries Northvolt, menace de quitter l’Europe pour les USA !

    Voilà les causes d’être la seule Zone au monde à ne pas faire du protectionniste !
    Nous sommes les idiots du village mondial.

  7. même pas, thibaut

    quand on est déjà couvert par le nucléaire à 100%, et qu’on a quelques milliards à dépenser/investir, alors il vaut mieux construire quelques réacteurs supplémentaires. Cette nouvelle production avec certitude permet d’effectuer des maintenances prolongées, des maintenances plus efficaces sur les anciens réacteurs, et de prolonger leur durée de vie.

    Par exemple ici, au lieu de subventionner ces éoliennes offshore, 30 milliards € pour une puissance variant entre 0MW à 3GW selon le bon vouloir de la météo, on peut construire 4 EPR, qui produiront 6GW constamment

    https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/le-cout-exorbitant-de-leolien-offshore-francais-130427

    Là où il y a déjà une centrale nucléaire, de préférence en bord de mer, il suffit de rajouter un ou deux réacteurs supplémentaires.

  8. ….et encore!

    Les SMR sont OK, pour certains contextes : disposer d’une puissance modérée adaptée aux besoins localement. Par exemple produire de l’électricité pour une petite ile isolée, ou un petit pays peu connecté avec ses voisins. Ou encore des villes très éloignées les unes des autres, avec rien entre

    Mais vu le contexte général : course contre la montre contre les émissions de CO2 et la raréfaction des énergies fossiles (ET la raréfaction des ressources matières premières), alors les SMR n’auraient pas autant d’intérêt que les gros réacteurs, pourvu qu’on ne se limite pas à l’électricité

    Prenons l’ile Martinique. Son parc possède une puissance de 500MW pour soutenir les pics de consommation. Sa puissance moyenne est de 180MW (1600GWh/an)

    On serait donc tenté d’équiper cette ile de 4 SMR de 150-200MW, et fournir une élect décarbonée à cette ile.

    Mais on peut aussi lui équiper de 2 réacteurs EPR de1600 MW, soit 17 fois ses besoins!!!

    -d’abord, 2 réacteurs, afin de pouvoir effectuer la maintenance sur un, sans priver l’ile d’électricité

    -le surplus d’élect, on peut électrifier tout le parc automobile de l’ile, et de développer des activités industrielles

    Un Français métropole va se plaindre avec la batterie de sa ZOE ou 208 n’ayant plus que 70% de sa capacité soit 35Kwh restant, ne peut faire que 250km et non 400km. Il faut la remplacer.
    Là où les gens comme SGL emploieraient ces batteries « semi-usées » comme stationnaires, on pourrait électrifier 100% du parc automobiles des iles, et ce en utilisant ces batteries « semi-usées »
    (ps: bien entendu, il y a des millions de véhicules du parc français qui peuvent très bien se contenter d’une batterie moitié usée)

    De ces 2 EPR, il restera encore beaucoup de surplus, après l’électricité et le transport. On peut favoriser l’implantation des industries électrovores comme l’alu (c’est ce que fait l’Islande avec son élect 99.99% décarboné, disponible en sur-abondance). On peut aussi produire du H2 et attirer un acieriste pour produire de l’acier décarboné. Ou encore produire de l’engrais azoté et l’exporter en Amérique du Sud/Centrale, zones très agricoles.

    Bref, voilà. L’avenir n’est pas forcement aux SMR. Les besoins énergétiques, les domaines d’utilisation sont tels qu’on peut très bien construire des gros réacteurs directement. Mais il faut avoir une vision globale, tenant compte des autres besoins, des autres contraintes autres que l’électricité

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