Bien loin de l’organisation monumentale des 24h du Mans, une petite communauté d’irréductibles pilotes de type « gentlemen driver » avait décidé de participer en 2010 au 24h du Nürburgring sur une Peugeot RCZ spécialement préparée. Devant la réussite de cette entreprise, l’équipe est revenue pour l’édition 2011. Si un des véhicules n’a pas fini la course suite à un accrochage, la RCZ n°201 a pour sa part relevé le défi et fini ces 24h en tête de sa catégorie, et à une honnête 54ème place au général.
Encore marquée de graviers incrustés et de quelques petits dommages inhérents à la compétition, nous avons retrouvé l’auto gagnante pour un galop d’essai de quelques tours sur le circuit de la Ferté Gaucher. Nous l’avions déjà rencontré l’année précédente mais sans possibilité alors d’en prendre le volant. Depuis, l’auto a évolué et a encore perdu quelques 150kg.
Après s’être essayé avec nous à la X-Bow, c’est David Launay qui s’est de nouveau prêté au petit jeu de l’essayeur, dont le casque frétille toujours à l’idée de monter dans une nouvelle voiture de course. Voici donc ses sensations, recueillies « à chaud » peu de temps après l’essai, alors que les pneus étaient encore fumants.
« La voiture a belle allure dans sa livrée blanche et la décoration faite simplement de visuels de la marque au lion et des partenaires de cette opération.
Arrivée sur la piste dans son jus (juste après les 24h du Nürburgring), la voiture porte encore quelques stigmates de la course. La finition n’est pas négligée avec une très très belle présentation aussi bien côté extérieur avec des jantes noires de 18 pouces, un aileron et un fond plat carbone qu’à l’intérieur avec un tableau de bord carbone, un siège baquet, une instrumentation simple et lisible.
Le tour de force de ce projet est d’avoir construit la voiture (la même qu’en 2010) en seulement 1 mois et demi et en fournissant toujours des pièces disponibles dans la banque d’organe de Peugeot ou des partenaires. Les ouvrants sont désormais en fibre, les vitres latérales en polycarbonate, et les derniers kilos évacués permettent d’approcher les 300 kgs de gain par rapport à la version de série.
Le moteur 2 litres HDI de 163 CV est passé à 200cv avec la modification du turbo et la rampe d’admission. Sur cette version 2011, les trains roulants et les suspensions modifiés donnent un excellent compromis confort / tenue de route pour le tracé exigeant du Nürburgring et le test en piste confirmera cet aspect avec une voiture très maniable et placée sur des rails.
L’installation reste assez simple avec un arceau bien ouvert et on s’assoit aisément dans l’habitacle. La position de conduite légèrement rabaissée est bien positionnée et le siège baquet nous accueille parfaitement. Bien calé avec le harnais 4 points, la concentration se fera ainsi sur le pilotage.
L’accueil est très agréable, les 2 pilotes présents, Olivier Perez et Stéphane Caillet nous donnent sans retenue toutes les infos sur la voiture et la confiance se fait sans concession au moment de prendre l’auto. Les dernières infos d’usage sont communiquées et la prise en main peut démarrer.
La boite est une classique boite en H Peugeot légèrement renforcée pour la course, les rapports sont faciles à passer, ce qui ne demandera pas d’effort particulier. A bord, le moteur se fait légèrement entendre mais n’est pas très présent non plus (en bord de piste c’est même très calme), le HDI FAP dérivé de Peugeot Sport remplit bien son rôle. Les montées en régime sont courtes sur les 3 premiers rapports, la configuration de la boite étant adaptée au tracé du Nürburgring et non de celui de la Ferté Gaucher. L’indicateur de régime nous rappelle dès la zone orange qu’il faut changer de rapport (vers 4500 tours) et la zone qu’on flirte avec les 5000 tours.
La voiture est facile à prendre en main, et partir des stands ou s’élancer reste assez simple pour une voiture typée course. Les yeux sont rivés sur les trajectoires et l’indicateur de régime, les tours s’enchainent sans difficulté et le rythme s’accélère. Les freins sont très puissants (course de pédale très courte) et sont dépourvus d’ABS. Il ne faut donc pas trop taper dans les freins mais plutôt la ralentir et penser à réaccélérer très tôt, le châssis réagissant parfaitement aux sollicitations. En rentrant trop fort, on perd le train avant et un lever de pied récupère automatiquement l’ensemble de la voiture. La voiture est stable et très saines dans son comportement et les changements de cap. »
[Essai vidéo]
A ce jour il n’existe que deux RCZ ainsi préparées, prêtes à affronter la piste. Mais Peugeot Sport avait laissé échapper en début de mois un teaser laissant planer un engagement de son coupé en compétition, et en version essence cette fois. Ce qui était un petit projet donnera t-il très prochainement naissance à une série sur piste? Rien d’officiel, mais l’affaire est à suivre… et le véhicule sera intéressant à tester de nouveau !
Remerciements :
-David Launay, de Karting 45
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