Rallye de Turquie 2019 : Ogier la chance, Tänak la panne

Après sa brillante victoire au Rallye d’Allemagne Ott Tänak se projetait déjà au Rallye de Turquie en ces termes : « C’est bien l’épreuve la plus difficile de l’année. C’était un peu notre point faible la saison dernière. Nous n’étions pas vraiment performants, plutôt lents même, mais nous avions mené une course intelligente pour réaliser le doublé. Nous avons travaillé très dur cette année pour afficher de meilleures performances. Notre équipe a redoublé d’efforts pour préparer ce rallye compliqué. Je sais toutefois que cette manche demandera peut-être la même approche qu’ici : être régulier et éviter toute crevaison. »

Très disert sur la question, l’Estonien, en tête du championnat du monde des pilotes, précisait carrément la feuille de route qu’il entendait suivre, un modèle de réalisme, de sagesse et de stratégie, comme vous pourrez en juger.

Effectivement, il poursuivait en ces termes : « Il ne faut pas être tout le temps à la limite. Il est primordial de trouver un rythme qui convienne aux conditions, puis de rouler à cette vitesse. Nous n’attaquerons pas comme des fous d’entrée pour remporter ce rallye. J’aimerais juste être en mesure de le remporter dimanche après-midi. Je pense que Seb (Ogier) et Thierry (Neuville) sont ceux qui doivent prendre davantage de risques. Si vous voulez gagner ici, le plus important est de ne pas vous arrêter pour un problème ou une crevaison. Cela devrait vous garantir un bon résultat en Turquie. Les spéciales vues l’an passé étaient sans aucun doute les plus difficiles jamais affrontées durant ma carrière. »

Notre champion terminait son analyse de la course à venir avec une sagesse presque étonnante, sans doute motivée par cette soif d’être couronné champion du monde. Ecoutons-le avec attention, avant de revenir sur cette manche turque, qui a relancé de manière incroyable les courses aux titres, pilotes et constructeurs.

« L’équipage qui avait gagné n’était clairement pas le plus rapide, donc nous devrons peut-être ajuster notre approche cette année, d’autant plus que, nous ne pouvons plus nous permettre la moindre erreur pour le championnat. »

Invité par le Toyota Gazoo Racing à suivre ce rallye de Turquie, nous avons vérifié lors du Service Park à l’issue de l’épreuve spéciale N°4, que le « plan de vol » décrit par Tänak semblait exécuté intégralement. Pour sa part, le premier jour, assigné qu’il était à balayer la route, il effectuait le sale boulot, sans risque excessif, attendant son heure. Mieux, il limitait les écarts (21’’6) sur le premier Lappi (Citroën).

Dans l’équipe du constructeur japonais, Latvala gardait le contact avec la tête et contribuait ainsi à la sérénité des mécaniciens Toyota, leur permettant d’effectuer leur ballet millimétré. C’est bien le cas de le dire, puisque chaque suspension mise en place ou réglée pour le tour suivant est contrôlée et adaptée en fonction des essais réalisés en Grèce, spécialement en prévision de cette épreuve turque.

Gérer les crevaisons

Que ce soient les techniciens Michelin, les pilotes ou encore les responsables techniques des teams, tout le monde nous affirme l’extrême difficulté de ce rallye, où se conjuguent : terrain cassant et abrasif, pierres coupantes, vitesse moyenne assez basse n’autorisant pas un refroidissement optimal de la mécanique ou de l’électronique avec en plus, une chaleur fort élevée (35 degrés).

Le suivi en direct des classements souvent en bordure de spéciale confirmait à l’œil nu l’avantage constitué par le fait de pas ouvrir la piste.

Tout le monde s’attendant à subir une crevaison, restait à savoir si elle interviendrait proche de l’arrivée de la spéciale ou non. Effectivement, la dotation pneumatique pour la course n’étant que de 32 roues par voiture, on ne peut pas se permettre de gaspiller « ses munitions ».

Nous n’avons pas pu comptabiliser les crevaisons multiples plus ou moins pénalisantes en WRC. Par contre, encore plus fréquentes en WRC2 (pneus prévus pour moins de puissance donc moins résistants), on enregistra l’abandon de certains équipages faute de roue de rechange, comme Rovenpera sur sa Skoda.

Ce rallye constituait bien en quelque sorte un genre de loterie. Sauf que, certains vous répliqueront la « roue de la fortune » ça se gère, comme l’a démontré de manière magistrale un pilote sans doute plus rusé, ou plus chanceux, option au choix. En effet, l’épreuve spéciale N° 8 marqua une sorte de prise de pouvoir de Sébastien Ogier.

Alors que Tänak, en balayeur de luxe résigné à attendre un jour meilleur (le lendemain l’ordre des départs étant inversé) déclarait : « Avec notre position sur la spéciale nous n’avons aucune chance, c’est délicat, glissant et pas très agréable», Ogier astucieux et inspiré tentait un coup de poker en panachant sa monte de pneus (2 médiums et 2 durs). Bien vu Seb, puisque sur les 33 kilomètres il « mettait » 16’’7 à son équipier Lappi, qui pourtant ne traînait pas en chemin !

Ogier revenu à 1 seconde de son coéquipier déclarait alors : «Le choix du pneu a toujours été risqué, mais j’étais confiant que cela marcherait. »

Poursuivant ses efforts avec un Lappi toujours concentré et performant, Sébastien profita d’une petite faute de son coéquipier pour prendre la tête du rallye après l’ES 12. Après quoi il déclarait : « L’après-midi a été difficile car les routes étaient très abrasives et j’ai effectué la boucle avec des pneus lisses sur la voiture. Nos rivaux ont eu des problèmes, nous devons maintenant terminer le travail demain »,

Erreur ou panne interdite

Pendant ce temps-là, comme trop souvent avec Thierry Neuville, le pilote Hyundai cherchait une excuse à une faute peu excusable, en déclarant : « Il y avait un virage à droite très long, suivi d’un gauche dans la poussière que je n’ai pas vu. Une pierre m’a expédié en dehors de la route et j’ai dû essayer de revenir. » Coût de l’opération : 4’40’’ dans la musette et de nombreux points précieux pour les championnats envolés dans la poussière !

Juste après cette première décantation au classement, le leader du championnat Ott Tänak ne pouvait pas rejoindre le départ de la Spéciale N°9, l’unité de contrôle électronique étant tombée en panne lors de la liaison.

L’horizon se trouvant ainsi dégagé, les Citroën boys pouvaient « dérouler » si l’on peut dire et assurer un doublé, qui ravissait toute une équipe, souvent à la peine cette saison mais toujours aussi battante, comme en témoignent les propos tenus à l’arrivée, tant par Sébastien Ogier que Pierre Budar, le boss.

Sébastien Ogier :

« On avait bien besoin de cette victoire si on voulait avoir une chance de recoller au Championnat et je suis très heureux de la ramener à l’équipe. On savait que tout pouvait arriver sur un tel rallye cassant mais nous avons su passer au travers des embûches en adoptant une approche intelligente. C’est un bon coup de ‘boost’ pour tout le monde en vue de la fin de saison ! Nous savons tous que nous devons continuer à travailler très fort et nous allons nous y atteler dès demain. »

Pierre Budar :

« Après l’Allemagne, l’équipe a prouvé qu’elle avait de la ressource, de la cohésion également et une vraie force de caractère, pour parvenir à réagir de la sorte ce week-end. Nous avons mené quatre jours d’essais constructifs en Grèce, dont nous étions sortis optimistes et cela s’est confirmé ce week-end. Tout le monde s’est démené pour fournir à nos équipages une C3 WRC à la fois extrêmement robuste et particulièrement rapide sur ce terrain pourtant parmi les plus exigeants de la saison, et eux ont parachevé le travail avec beaucoup de talent. »

Championnats très disputés

A trois épreuves de la fin de saison, les cartes sont encore redistribuées et il sera passionnant de suivre ces courses aux titres constructeurs et pilotes.

A l’évidence, le titre constructeurs ouvre des appétits et déchaînent les passions. On a vu dans des sujets précédents cette affaire de l’aileron de la Toyota réputé conforme en 2017, puis remis en question au récent rallye d’Allemagne.

Tommi Mäkinen, ulcéré de cette « cabale montée par Hyundai et Citroën » précise que ces deux concurrents ont proposé une interprétation d’un point de règlement, afin d’enlever un article figurant dans les spécifications techniques éditées par la FIA. Il nous dit que pour se présenter en Allemagne en conformité nouvelle, le team avait travaillé la question avec des « bouts de ficelle ». Ici en Turquie les ensembles arrière (ailes arrière, coffre et aileron) ont été redessinés moyennant une dépense importante.

La Power Stage permettait aux vaincus de la veille de montrer leur détermination à ne pas trop se laisser larguer au championnat. Sur les quelques 8 kilomètres, Tänak et Neuville devancent Ogier dans cet exercice particulier, avec ce passage sur goudron entre les murs de béton.

Un élément technique traduira sans doute toute la volonté de Tänak à ne pas se laisser déposséder d’une certaine avance au championnat. En effet, alors que ce dimanche matin 3 épreuves spéciales précédaient cette Power Stage, où les points sont attribués, Tänak visant absolument les 5 points de la victoire, prenait le pari assez osé de partir sans roue de secours et tant qu’à faire, avec le moins d’essence possible pour alléger sa monture, qu’il cravachera énergiquement afin de repousser Neuville à 2’6 sur les 7,05 kilomètres !  Pour les spécialistes, une roue pèse 22,5 kilos.

Rappel du classement du rallye :

1.Ogier / Ingrassia (Citroën C3 WRC) en 3h50’12’’1

2.Lappi / Ferm (Citroën C3 WRC) à 34’’7

3.Mikkelsen / Jaeger (Hyundai i20 WRC) à 1’04’’5

4.Suninen / Lehtinen (Ford Fiesta WRC) à 1’35’’1

5.Sordo / Del Barrio (Hyundai i20 WRC) à 2’25’’9

6.Latvala / Anttila (Toyota Yaris WRC) à 2’59’’1

7.Meeke / Marshall (Toyota Yaris WRC) à 3’53’’3

8.Neuville / Gilsoul (Hyundai i20 WRC) à 5’34’’8

9.Tidemand / Floene (Ford Fiesta WRC) à 7’22’’9

Rappel du classement championnat constructeurs :

1- Hyundai WRT 314 points

2- Toyota Gazoo Racing 295 points

3- Citroën WRT 259 points

4- M Sport Ford WRT 184 points

En tout cas le grand perdant de cette manche turque sera Thierry Neuville, qui, avec 180 points, se trouve en troisième position au championnat pilotes derrière Ogier (193 points) et Tänak (210 points).

Pour terminer ce sujet concernant une épreuve de championnat du monde des rallyes, nous voulons faire part de notre étonnement et de notre satisfaction d’avoir découvert une organisation tout à fait remarquable. Dans des zones superbement sauvages et escarpées, des accès pour les spectateurs ont été tracés au bulldozer et des zones aménagées pour que le public populaire puisse bénéficier d’une vision époustouflante sur des passages et des trajectoires incroyablement osées.

Plus de 1 000 bénévoles ont été embauchés pour faciliter le déroulement impeccable de ce rallye, pour lequel, police, gendarmerie et même armée étaient sur le pied de guerre -si l’on peut dire-, afin que le trafic, le stationnement, le respect des zones interdites au public tout soit d’équerre.

Il aurait presque fallu gérer la police sur l’eau quand le samedi moult embarcations de toutes tailles convergeaient vers une baie sublime pour suivre l’épreuve spéciale N°12. Toyota avait pourtant hissé le drapeau du Gazoo Racing team sans pouvoir inverser le cours des choses.

Alain Monnot texte et photos

Visiblement le team Toyota Gazoo Racing accusait le coup de ne pas avoir pu réaliser les performances escomptées avec le fer de lance de leur équipe, néanmoins le porte-parole de l’équipe a répondu à nos questions

Quel est le diagnostic exact de la panne de Tänak ?

« L’équipe a établi la cause comme une défaillance de l’unité de commande électronique (UCE) (ECU en anglais) et a préparé la voiture à revenir sous les règles de redémarrage le lendemain. »

Tommi Makinen s’exprimant sur le sujet le jour de la panne : « c’était évidemment très décevant qu’Ott ait dû s’arrêter ce matin, et je suis désolé pour lui que ce soit arrivé. Nous avons découvert que c’était un problème avec l’UCE: bien sûr, nous allons enquêter. Je suis sûr qu’il fera de son mieux dans la Power Stage demain, mais ce ne sera pas facile avec sa position sur la route. Il a été difficile pour Jari-Matti et Kris de gagner des positions, mais il semblait qu’ils avaient beaucoup de nettoyage de la route aujourd’hui et ils ne pouvaient tout simplement pas se battre. Il n’y a pas un long chemin à parcourir demain, mais nous devons continuer et obtenir autant de points que nous le pouvons ».

Avez-vous cerné d’où viennent vos performances en retrait ?

« Nous n’avons pas été tout à fait bien préparés pour ce rallye, parce que les conditions sont très difficiles. Pour les prochains rallyes, nous savons que nous avons une bonne vitesse et nous sommes confiants que nous pouvons être forts à partir de maintenant jusqu’à la fin de la saison. »

Quelle stratégie globale allez-vous déployer pour obtenir les deux titres pilotes et constructeurs que Tommi disait viser avant le départ du Rallye de Turquie ?

« Nous allons tout donner dans les préparatifs et les rallyes en tant qu’équipe, marquer ensemble les points nécessaires pour gagner les trois championnats – pilote, copilote et les constructeurs. Toute l’équipe se concentre là-dessus. »

(8 commentaires)

  1. Ogier la chance…
    Dîtes-moi quelle chance il a eu quand il a su attaquer sous la pluie là où les 3 Toyota buvaient la tasse.
    Avez-vous au moins mis vos fesses une fois dans un baquet pour vous permettre une telle réflexion ?
    Pour une fois qu’on cause rallye ici c’est pour dénigrer un pilote 6 fois champion du monde, c’est nul.

    1. @ Kaiser Sauzée
      Loin de moi l’idée de dénigrer un aussi grand champion que Sébastien Ogier. J’ai d’ailleurs employé pour lui des qualificatifs élogieux, alors de grâce pas de procès d’intention!
      La chance fut de pas avoir crevé en début d’une longue spéciale par exemple et de pas avoir un Tänak dans les pattes alors que celui-ci n’aurait pas eu la route à ouvrir…
      Soyez aimable de relire le sujet avec la même objectivité que j’ai mis pour le rédiger. Merci.

    2. @Kaizaer Sauzée : Ogier lui-même reconnait qu’il a eu de la chance.
      Est-ce que vous lui avez envoyé ce même commentaire « aussi nul » ? 😉

      Ogier a par exemple crevé 2 fois, une fois à la fin de la spéciale, l’autre (la première en fait) à 6 km dans une spéciale sans trop de difficulté.
      Une autre fois il a reconnu que ses pneus étaient rincés et qu’il était temps d’arriver.
      Ensuite, il a fait un pari sur la pluie. Appelez cela du talent ou de la chance, mais la pluie ne se commande pas.

      Ogier : « On n’a pas eu de chance en Allemagne, on en a un peu plus ici. »
      « Par chance, la loterie a tourné en notre faveur. C’est un bon coup de boost pour la suite de la saison. »

      Le vilain Seb Ogier qui n’a sans doute jamais mis les fesses dans un baquet et qui parle de chance pour cette très belle (et de main de maître) victoire de Sébastien Ogier. 🙂

      Franchement, vous avez une petite (si si avouez-le) tendance à monter sur des chevaux trop grands pour vous.
      Apprenez donc à discuter calmement. Cela vous jouera des tours dans la vie.

          1. Kaizer y est d’ailleurs fort à propos et pertinent au milieu de pas mal de têtes carrées, avec cette « pointe » de fronde qui le caractérise sur quelques unes de ses marottes. Alors je veux pas du tout faire la leçon, mais c’est d’autant plus dommage de le voir intervenir ici dans la section rallye pour n’y être qu’uniquement à charge sur le site :-
            Un point de désaccord, ça reste une occase pour discuter, ou se mettre un peu sur la tronche si on se trouve quelque affinité 😀

            Concernant la chance, je pense que pour une fois je ne vais pas être d’accord avec Ogier, et tampix si je n’ai jamais mis mon luc dans un baquet (sauf dans celui d’un kart ^^), j’assume : la chance, ça relève surtout de ce qui ne dépend pas de soi, et ce sur quoi on n’a aucune de prise. En tête, j’y mets les infortunes de ses concurrents directs sur lesquelles il n’a strictement aucune prise; ensuite les aléas mécaniques sur un rallye cassant, ce qui en fin de compte est très relatif puisque Lappi sur la même auto a connu un rallye assez tranquille de ce point de vu, ainsi que d’autres encore également; et enfin la météo qui te bousillera ta stratégie ou la portera aux nues si tu as osé ne pas faire comme les autres (style Loeb en Catalogne).

            Passer entre les goûtes, savoir lever le pied quand c’est opportun, conduire avec sa tête, éviter de couper partout aveuglément, gérer intelligemment et pousser quand il le faut : tout ça n’a bien sûr rien à voir avec la chance.

          2. Ah mais cela, que la chance se provoque, c’est certains. Et les grands champions ont le talent pour cela.

            Quand Tänak part sans roue de secours et avec le minimum du carburant, il prend l’énorme risque d’avoir un pneu entaillé dans la Power Stage et de ne pouvoir marquer 5 points. C’est une chance clairement provoquée.
            Comme celle de Ogier de faire un choix de 2 pneus en cas de pluie et qui lui permet d’être dominateur à ce moment. Mais s’il ne pleut pas, c’est une autre chose.

            Par contre, crever à la fin d’une spéciale plutôt qu’au début, et dans une spéciale « pas trop » compliqué même avec une crevaison, là c’est difficile de ne pas parler de chance. Même si on considère que Ogier fait de la communication en jouant les modestes, sur ces rallyes ultra-cassants il y a une part de « loterie » comme il dit.
            On ne parle pas de Neuville qui lui fait une faute.

            Après je pense qu’Alain ne dit pas du tout qu’Ogier ne doit sa victoire qu’à la chance mais que sans ce pouïème de chance (ou de malchance pour les autres) le résultat peut basculer en la faveur d’un autre.

            Mais qu’Ogier sait être patient et « épicier » (ce n’est pas péjoratif hein) quand il le faut (ie. faire le dos rond quand il n’a pas la main), cela on est tous d’accord. C’est entre autre ce qui fait qu’il a conquis les titres avec M-Sport et qu’il pourrait remporter le titre 2019 avec Citroën.

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