Quelles sont les différentes arnaques aux automobilistes ?

Quand on achète un véhicule, on peut déjà avoir affaire à des margoulins. L’arnaque la plus répandue est alors de maquiller une voiture poubelle en un carrosse rutilant. Compteur kilométrique trafiqué, état mécanique réel déplorable, accident non signalé et mal réparé, véhicule « monstre de Frankenstein » refait avec des pièces volées, etc. Les possibilités sont larges.

Mais, dans la vie de tous les jours, on se croit à l’abri des faisans. Erreur, grossière erreur. Même pour de petites sommes, certains sont prêts à tout. Beaucoup de ces tentatives d’arnaques passent par les SMS. Il y a par exemple l’arnaque info Antai, ou le faux avertissement Crit’Air, ou bien encore le forfait post-stationnement bidon. Le principe est toujours le même, se faire passer pour les autorités et faire paniquer les gens qui vont alors s’empresser de régulariser la situation en payant.

Ne jamais cliquer sur un lien dans un SMS

Vous recevez un SMS d’un numéro inconnu indiquant par exemple que des agents ont remarqué l’absence de vignette Crit’Air sur votre parebrise. Evidemment, ils mentent mais dans le lot, il y aura bien un récipiendaire qui sera convaincu du bobard. Le SMS inclut, bien entendu, un lien à cliquer pour faciliter le règlement du supposé litige et on arrive la plupart du temps sur un site ressemblant à quelque chose d’officiel. On se dépêche de payer, la peur du Gendarme fonctionne encore très bien en France.

Et c’est là que le piège se referme. Vous arrivez en fait sur un faux site plus ou moins bien imité et vous donnez vos identifiants et code de carte bancaire à des escrocs qui vont s’empresser de faire des achats en ligne avant que vous ne découvriez la supercherie. Cela peut même aller jusqu’à vous faire téléverser une copie de votre carte d’identité ou passeport pour vous voler votre identité.

Le principe global de ces arnaques par SMS est toujours le même ou presque. Le SMS menace de pénalités, de poursuites, ou autres, et invite à régler rapidement la situation. Dans le meilleur des cas on en est quitte pour quelques dizaines d’euros (et on ne dépose alors pas plainte généralement) dans le pire, ce sont des milliers d’euros qui s’envolent ou une usurpation d’identité.

Méfiance, méfiance et méfiance

En clair, si vous recevez un SMS vous indiquant l’absence de vignette Crit’Air, ou d’un forfait post-stationnement (FPS alias PV stationnement) ou même plus généralement d’une amende à vite régler pour éviter des poursuites ou des pénalités : MEFIANCE !

Les escrocs au départ n’étaient pas très malins et les SMS étaient bourrés de fautes d’orthographe, les sites pas trop ressemblants et eux-aussi remplis de fautes. Sauf que désormais, certains sont si bien faits qu’il faut un œil d’expert pour ne pas s’y tromper. Une chose à vérifier tout le temps : l’adresse (URL) du site. Les arnaqueurs ne peuvent pas avoir de site en « gouv.fr » par exemple qui est le domaine des sites officiels de l’État.

Des sites pirates de mieux en mieux faits

Là encore, les voleurs sont de plus en plus rusés et désormais grugent les gens en mettant des domaines proches comme « amendes-gouv.org » ou autre. Avant de cliquer méfiance, et après avoir cliqué : double méfiance. Surtout que les organismes étatiques n’envoient pas de SMS pour les amendes sauf règlement immédiat sur place, en présence d’un agent verbalisateur.

Cet été, une autre arnaque sophistiquée a eu lieu en France. Vous allez dans une ville, et des malfrats notent l’heure, l’emplacement et la plaque d’immatriculation. Ensuite, par un moyen détourné et illégal (corruption de basse intensité), ils récupèrent l’adresse correspondant à la plaque d’immatriculation. Ils vous envoient alors un faux courrier postal, à votre adresse, imitant parfaitement un avis de contravention. La différence est un QRCode censé vous faciliter le règlement de l’amende.

Evidemment, le QRCode vous ramène sur un faux site qui a tout du vrai. Vous entrez le numéro supposé de contravention puis réglé ladite prune. Et vous voilà refaits de 90 euros ou pire.

Pour éviter cela, sachez qu’il n’y a pas de QRCode sur les avis de contravention. L’État vous oblige à taper vous-même l’adresse du site « www.amendes.gouv.fr » pour régler l’amende et éviter ainsi de tomber sur les mauvais sites pirates. D’ailleurs, ne cherchez pas « amendes règlement » dans un moteur de recherche, vous pourriez tomber, malgré tous les efforts de l’État, sur un faux site. Tapez bien l’url en entier.

Pense-bête

Les sites officiels sont en « .gouv.fr » (attention au « .gouv » et non « -gouv »). Il existe encore des sites officiels qui n’ont pas le domaine « gouv.fr » comme « service-public.fr ». Cela devrait être totalement réglé pour 2025 ou 2026 au plus tard avec en objectif, n’avoir que des sites « gouv.fr » pour tout ce qui est officiel. Jusqu’à récemment, l’ANTAI (agence nationale de traitement automatisé des infractions) était un mauvais élève avec une adresse en « antai.fr ». Sachez que désormais c’est « antai.gouv.fr » et rien d’autre.

Quand vous recevez un SMS ou un mail, d’une provenance douteuse, avec un lien pour régler une amende ou régulariser une situation : méfiance. Ne cliquez pas sur le lien surtout s’il n’est pas en « gouv.fr ». La présence de fautes d’orthographe doit aussi vous alerter. De manière générale, l’État n’envoie pas de mail ou de SMS pour régler des amendes. Pas de QRCode non plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *