Puces : la sécheresse à Taïwan risque d’amplifier la pénurie

La pénurie de puces risque de durer jusqu’en 2022 voire 2023

Selon les analystes, la pénurie de puces risque de durer jusque 2022, voire 2023. Le cabinet Conseil ING indique ainsi que la demande va augmenter avec la reprise mondiale mais que la création de nouvelles unités de production prend du temps.

Si les équipements de communication (box internet, ordinateurs, smartphones) ont été les premiers touchés par cette pénurie, l’impact sur l’industrie automobile est criant avec une production fortement ralentie.

Une source d’angoisse majeure dans les usines de semi-conducteurs au moment même où elles doivent honorer des commandes en hausse.

Les constructeurs lourdement impactés

General Motors et Ford ont été contraints de fermer temporairement plusieurs usines ou réduire la cadence. Plus proche de nous, en France, Stellantis a dû lui aussi réduire la voilure.

En janvier dernier, l’Allemagne a demandé à Taïwan de persuader les fabricants taïwanais de contribuer à atténuer la pénurie de semi-conducteurs observée – notamment – dans le secteur automobile. Ces difficultés d’approvisionnements, dont Volkswagen s’est récemment alarmé, entrave la reprise économique du secteur après la crise engendrée par la pandémie du COVID-19.

TSMC annonce un retour à pleine capacité

Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le plus gros fabricant de semi-conducteurs mondial, a récemment indiqué qu’il avait retrouvé sa pleine capacité en vue de répondre à une demande « de tous les secteurs ».

Une industrie vorace en eau

La fabrication de semi-conducteurs consomme énormément d’eau, notamment pour le nettoyage des puces. En 2019, les usines TSMC situées sur les trois technopôles ont englouti 156.000 tonnes d’eau par jour, soit l’équivalent de 60 piscines olympiques.

Taïwan victime d’une importante sécheresse

Taïwan est un des endroits les plus humides au monde, avec une moyenne de 2.600 millimètres de précipitations par an. Enfin , en temps normal …

Jusqu’à présent, l’île était balayée à la saison des pluies par des typhons qui contribuent à remplir les réservoirs. Or pour la première fois en 56 ans, aucun typhon n’a frappé Taïwan en 2020. Et sur les trois premiers mois de l’année, les précipitations sont inférieures à 40% de la moyenne.

Le gouvernement vient d’imposer des restrictions à plus d’un million de foyers et d’entreprises du centre de l’île.

De nombreux agriculteurs n’ont plus le droit d’irriguer. Les trois plus grands technopôles, qui abritent les principaux groupes technologiques du pays, ont reçu la consigne de baisser de 15% leur consommation d’eau.

TSMC relativise l’impact de la sécheresse … sur sa production

TSMC, qui a fait venir par camion de l’eau dans certaines unités de production, relativise l’impact de la sécheresse: « TSMC a toujours des plans de secours en cas de restrictions d’eau. Ce qui fait qu’il n’y a pas pour l’heure d’impact sur la production », annonce l’entreprise dans un grand moment d’empathie et en absence de totale de nombrilisme … ou presque. Sachant en effet que via sa consommation propre la société prive les habitants de l’île de ressources capitales pour l’être humain.

TSMC affirme en parallèle prévoir un investissement dans de nouvelles lignes de production de 100 milliards de dollars ces trois prochaines années.

Un excès de commandes pourrait impacter TSMC

Certains experts estiment qu’avant d’être durement touché par la sécheresse, TSMC risque en tout premier lieu d’être impacté par un « excès de commandes ». lui-même dû à un phénomène de stockage préventif. Compte tenu de l’urgence, certaines entreprises peuvent être tentées de commander davantage de puces qu’elles n’en ont réellement besoin. Certains n’hésitant pas à comparer la situation à celle observée dans le domaine des papiers toilettes …

La sécheresse à Taïwan : un risque récurrent, lié au changement climatique

Mais plus longue sera la sécheresse, plus grand sera l’impact sur le secteur …

Or, certains à Taïwan demandent d’ores et déjà la création de réservoirs pour stocker davantage d’eau et anticiper un risque récurrent du fait du réchauffement climatique.

Les dangers de la concentration de la production mondiale en une zone géographique

La pénurie de puces a eu pour conséquence d’alerter sur les risques liés à la concentration de la production mondiale, essentiellement à Taïwan et en Corée du Sud. TSMC a annoncé un projet d’usines en Arizona pour diversifier l’origine de sa production.

L’Arizona …. Bien connu pour son désert … et sa sécheresse …

Sources : AFP, TSMC

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(12 commentaires)

  1. Pour moi les asiatiques font tout pour mettre le marché en tension…je ne met pas la sècheresse de Taiwan en doute mais je trouve qu’il y a beaucoup de coïncidences pour alimenter la pénurie de puces…un avis la dessus???

    1. La sécheresse sévit dans toute la moitié ouest des USA et le printemps est très sec en Europe. Si vous regardez la météo mondiale sur euronews, vous verrez qu’il ne pleut pas dans beaucoup d’endroits cet année.

  2. Un avis qui vaut ce qu’il vaut : cela ne fait que commencer… il y a quelques années, on se moquait des lanceurs d’alerte sur le réchauffement climatique en disant qu’on se préoccupait trop des grenouilles rares et autres animal inconnu du quidam…

    Maintenant, on s’aperçoit que si on s’était plus préoccupé des grenouilles rares, Stellantis n’arrêterait pas ses usines.

    Terre : 1 / Humain : 0

    (M’en fout, ma 205 et ma Delta n’ont pas de puces électroniques !!!)

    1. https://c8.alamy.com/compfr/j76k7m/tour-de-refroidissement-de-la-centrale-thermique-a-vapeur-vapeur-d-eau-ciel-bleu-ciel-de-l-eau-j76k7m.jpg

      https://www.sfen.org/rgn/adapter-centrales-nucleaires-changement-climatique

      Un MWh d’électricité produite fait évaporer 2m3 d’eau
      Un réacteur de 1000MW fera évaporer à chaque heure 2000m3 d’eau, ou 48000m3 d’eau par jour. Cette eau des rivières était disons autour de 20°C

      Une fois devenue de la vapeur d’eau, il faut ensuite la condenser, donc un très gros « alambic » avec de l’eau froide. En ayant pris la chaleur de la vapeur d’eau, cette eau froide deviendra tiède, voire chaude. Peut-être à 40°C, ou 50°C, ou 60°C, selon l’efficacité de l’échangeur thermique.

      Ensuite, au lieu d’envoyer dans les tours de refroidissement avec de l’eau directement de la rivière à 20°C, on y envoie cette eau tiède à 40°C ou 60°C, alors la même quantité de chaleur à dissiper par la centrale fera évaporer non plus 2m3 mais peut-être 4m3, ou 5m3, ou 8m3. Dès lors, ce ne seront plus 2000m3 d’eau par heure mais peut-être 4000, ou 5000, ou 6000m3…. beaucoup d’eau pure pour alimenter des industriels gourmands, voire alimenter le circuit d’eau potable

    1. Dire du mal de PSA, c est ce prendre du GJ, de l’ignorant en économie, du pilier de bar …. par sousboss

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