Le groupe PSA a décidé d’investir 50 millions d’euros pour réorganiser et moderniser son usine de Rennes spécialisée dans les véhicules moyenne et haut de gamme, a annoncé mardi la direction du site lors d’une conférence de presse.
L’objectif du projet baptisé « Rennes 2010 » est de rendre l’usine « plus productive », a expliqué Yves Fallouey, directeur du site PSA Peugeot Citroën de Rennes. Parallèlement, 900 des 13 000 salariés de PSA à Sochaux devront faire une heure supplémentaire par jour pendant 3 mois et demi.
« On se positionne très clairement sur un vrai avenir pour Rennes », a déclaré Yves Fallouey, ce qui signifierait tout de même que c’était loin d’être le cas auparavant …
Salariés et syndicats ne cachent pas en effet leur inquiétude quant à la pérennité de l’usine qui produit les Peugeot 407, Coupé 407, Citroën C5, C6 et Xsara Picasso.
La nouvelle organisation vise à remplacer les trois lignes actuelles de production par deux lignes « entièrement nouvelles ». Une ligne « grandes cadences », d’une capacité de 55 véhicules/heure, accueillera les productions de gamme M2 (407 et C5). Une ligne « petites cadences » d’une capacité de 6 à 15 véhicules/heure avec « une très grande flexibilité » sera réservée aux véhicules haut de gamme et à de « nouveaux véhicules » autres que des berlines et des breaks. Cette ligne sera « une première dans le groupe PSA », a indiqué M. Fallouey.
L’usine sera configurée pour un niveau de production de 300.000 à 350.000 véhicules par an, équivalents aux niveaux les plus hauts atteints dans le passé par le site, selon la direction.
Les syndicats ont bien accueilli le projet. « C’est une bonne nouvelle », a commenté Nadine Cormier de Force Ouvrière, estimant que la décision « confortait la pérennité du site où les salariés « n’avaient plus le moral » ces derniers temps. « Le projet est ambitieux », a reconnu Michel Bourdon de la CGT mais « l’inquiétude demeure sur les effectifs car la direction recherche des économies de main-d’oeuvre ».
Les ventes de la nouvelle C5, lancée au printemps, seront déterminantes pour l’avenir de l’emploi sur le site, passé en trois ans de plus de 10.000 salariés à environ 8.400 fin décembre.
« La C5 ne sera commercialisée qu’au printemps 2008 et d’ici là, nous devrons atteindre notre vitesse de croisière » affirmait en octobre dernier dans Ouest France Yves Fallouey. Soit une production annuelle de 150 000 véhicules, un enjeu stratégique qui ne peut souffrir du moindre problème. Le directeur du site estimait d’ores et déjà à cette date qu’en période de restructuration du groupe, le lancement de la C5 était accueilli comme une véritable bouffée d’oxygène. « Cela pérennise notre site, sachant que la durée de vie d’un véhicule est de 6 à 7 ans » précisait-il.
… de quoi compenser la déconvenue de la C6, également fabriquée à Rennes, et dont les volumes de production sont nettement inférieurs aux estimations.
« Pour faire face à cette montée en puissance, nous allons embaucher entre 500 et 1 000 intérimaires » confirmait alors Yves Fallouey. Parallèlement, l’usine a enregistré 583 départs volontaires l’an dernier dans le cadre d’un plan de la direction qui doit se poursuivre en 2008.
En vue de produire 3 500 voitures, les salariés des ateliers de peinture, montage et contrôle qualité de l’usine de Sochaux – produisant notamment- les 307 – travailleront quant à eux 40 heures hebdomadaires au lieu de 35, du 21 janvier au 2 mai. Ces heures, payées avec une majoration de 25%, pourront être payées ou récupérées sous forme de congés.
La direction du site affirme qu’elle a « envisagé avec les syndicats toutes les possibilités afin de produire 3.500 voitures supplémentaires d’ici mai, et celle-ci a paru la plus viable, étant donné que ce surcroît d’activité n’est pas suffisant pour embaucher » poursuivant que cette décision n’est pas la conséquence de la seule promulgation de la loi sur la défiscalisation des heures supplémentaires.
Sources : AFP, Ouest France
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