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La crise mondiale que l’on vit depuis le mois de mars fait craindre pour la pérennité de plusieurs constructeurs fragilisés par des ventes en berne, des usines à l’arrêt, etc. Aujourd’hui, le Groupe PSA publie ses chiffres du premier semestre 2020 (S1 2020) et ils sont plutôt bons dans un tel contexte.
Le CA du groupe s’établit à 25,12 milliards d’euros pour ce premier semestre. C’est en baisse de 34,5% par rapport à l’année précédente. La division automobile à elle-seule affiche un CA de 19,595 milliards d’€, en baisse de 35,5%. Il y a évidemment la forte baisse des ventes, tant en volumes qu’en prix moyen, estimée à -40,5%. D’autres paramètres influent aussi sur le CA comme la baisse des ventes aux partenaires (-0,5%) ou l’effet des taux de change (-0,6%).
Mais, le groupe PSA bénéficie de sa politique d’amélioration du « mix produit » initiée par Carlos Tavares. Cela permet de compenser une partie de la baisse des ventes et d’afficher donc un CA qui baisse moins fortement que les ventes.
Le résultat opérationnel courant du Groupe plonge de 84,5% à 517 millions d’€. Le résultat opérationnel courant de la division Automobile chute de 72,5% à 731 millions d’€. Là encore, l’amélioration du mix produit permet de compenser et d’afficher une rentabilité de 3,7%. Evidemment, la marge opérationnelle courante du Groupe ne fait pas de miracle et affiche un petit 2,1% en baisse de 6,6 points par rapport à S1 2019.
Le résultat net consolidé du Groupe PSA atteint 376 millions d’euros. Au premier semestre 2019, il était de plus de 2 milliards d’euro (- 1,672 milliard d’euros). Le résultat net part du Groupe est de 595 millions, en baisse de 1,237 milliard d’€ par rapport à S1 2019.
Des réserves encore solides, mais…
L’industrie automobile a continué et continue de « brûler du cash » sans vendre autant que l’an dernier. Résultat, le flux de trésorerie ressort fortement négatif : – 4,704 milliards d’euros dont -3,6 milliards rien que pour la division Automobile. Cependant, en ne tenant pas compte du besoin en fonds de roulement, ce free cash-flow ressort positif à 153 millions d’euros. En clair, sans la crise, PSA se porterait mieux qu’en 2019…
Malgré cet argent qui disparaît tous les mois sans être remplacé complètement par de l’argent frais, PSA tient à rassurer sur sa solidité financière. En annonçant plus de 21 milliards d’euros de « réserves », il y a de quoi voir venir. Pour autant, il ne faudrait pas que la crise s’éternise ou reparte l’hiver prochain par exemple sous peine de réellement fragiliser la situation.
Le stock total, incluant celui du réseau indépendant et des importateurs, s’élève à 505 000 véhicules au 30 juin 2020. C’est une chute de près d’un quart (-24%) par rapport au 30 juin 2019. La fin de l’année s’annonce encore incertaine notamment avec un marché européen qui pourrait reculer de 25%, et un marché russe et sud-américain en repli attendu de 30%. L’Europe est le cœur de marché du groupe PSA, mais il est aussi présent en Amérique Latine et en Russie.
Carlos Tavares, Président du Directoire du Groupe PSA, déclare : » Ce résultat semestriel démontre la résilience du Groupe, récompense de 6 années consécutives de travail intense pour augmenter notre agilité et abaisser notre point mort. Le Groupe surmonte également cette crise grâce à l’engagement des équipes, soucieuses d’offrir une mobilité propre, sûre et abordable à nos clients. Nous sommes déterminés à réaliser un solide rebond au second semestre tout en finalisant la naissance de Stellantis d’ici la fin du 1er trimestre 2021″.
Notre avis, par leblogauto.com
Avec ces résultats du S1 2020, le groupe PSA tente de rassurer sur sa solidité financière. Toutefois, l’influence de la pandémie mondiale est réelle et se fait tout de même sentir. La trésorerie part en fumée. Il faut rappeler que ce ne sont pas 6 mois de pandémie mais plutôt 3.
Pour éviter l’hémorragie de cash et rétablir les marges, on coupe dans les coûts. On verra sur le second semestre si cela permet de ralentir les fuites ou pas. Car le marché ne va pas se relever et rattraper son retard malgré les aides gouvernementales.
Un peu comme en 2008/2009, les mieux adaptés survivront. Ils seront prêts à prendre des parts de marché quand les marchés repartiront (quand ?). En attendant, il faut serrer les dents et les réserves financières vont servir.
La politique d’augmentation du mix produit (le prix moyen des véhicules que l’on tire vers le haut) permet pour le groupe PSA de limiter la casse.
on attend le bilan S1 de FCA….
Dans le contexte, ce résultat n’est pas si mauvais.
Attention à la politique de prix, elle pourrait se retourner contre PSA car les clients seront moins motivés pour mettre le prix dans une voiture neuve, aussi bonne soit-elle.
Parfois, voire souvent, les gens apprécient que le prix augmente … Car cela revalorise les marques (pricing power), l’inverse marche dans le sens contraire.
Il est fort possible que si Apple vendrait ses IPhone 2 x moins cher qu’ils vendraient plus au final !?
… je dirais que pour Renault la politique de Tavares serait utile…la marque Renault sous-évalue des produits parfois excellents qui sont entachés par d’autres modèles moins fiables ou qui ont eu historiquement des problèmes parfois graves (Laguna II)
« Pour vendre plus, ne vendez pas moins cher, mais plus cher ! »
https://start.lesechos.fr/innovations-startups/entreprendre/pour-vendre-plus-ne-vendez-pas-moins-cher-mais-plus-cher-1177292
c’est principe archi connu qui marche si seulement on améliore l’image de marque du produit.
Mettez autant de -1 à SGL que vous voulez, il a parfaitement raison.
Ca fait partie de mon métier de « jouer » avec cette réaction des marchés. C’est le B-A.BA du marketing : l’élasticité prix (la sensibilité de la demande par rapport au prix d’un produit ou service). On la présente souvent comme une hausse de la demande après baisse des prix, mais ça marche dans les deux sens.
Ca dépend du positionnement d’une marque et du produit lui même. Dacia vise les petits portefeuilles, donc ils ont intérêt à baisser leurs prix (dans une certaine mesure). Porsche à intérêt à les monter (dans une certaine mesure). Tout comme Lidl à intérêt à baisser ses prix quand le boucher quali du coin ferait plutôt mieux d’avoir des prix plus élevés que le boucher du Leclerc.
« Lidl à intérêt à baisser ses prix » >> Tiens @lolman77, très bon exemple que Lidl.
L’enseigne s’était positionné sur le hard discount, comme Leader Price. Les grandes enseignes ont décidé de suivre (Dia, Netto, etc.) et se sont cassé les dents.
Habilement, Lidl a compris que le « hard discount » était mort. Et qu’il valait mieux parler au consommateur de « juste prix » (un peu comme Dacia en fait).
Désormais c’est « le vrai prix des bonnes choses »….double bonus…vrai prix et bonnes choses…dans les pubs on met en avant les fruits et légumes français, le bricolage à prix « malin », etc.
Dacia s’est lancé sur le modèle low cost, mais très vite, la gamme est montée.
Il reste le Lodgy qui détonne mais le reste évolue vers le haut. Le low cost devient le « smart cost ».
Pour Peugeot, un prix qui grimpe un peu donne le sentiment d’en avoir pour son argent. Assez paradoxal en effet.
Mais un iPhone « low cost » cela n’a pas fonctionné par exemple.
De même que Skoda relève les prix sinon les gens se méfient…
C’est d’ailleurs un peu le positionnement de Mercedes avec le Citan (et le futur Classe T) qui est plus cher que le Kangoo alors que c’est…le même techniquement 🙂
Faites un tour dans les usines PSA vous comprendriez mieux pourquoi PSA gagne quand même de l’argent……
@Scott : Expliquez, ce sera mieux que de ne rien dire 😉
et le positionnement de la Mercedes Classe X?
@TE : skoda remonte ses prix sinon les gens se méfient, je ne suis pas très certains de cette assertion, d’une part autrefois dépouillés les modèles se sont enrichis d’équipements similaires aux autres marques du groupe, donc ça ferait tâche de vendre une sous Audi, à 10 ou 15000€ de moins, tout ça avec des plastiques durs en bas de porte comme seule justification ?
D’autres parts la marque sature ses unités de production au regard d’un certain succès, du coup elle perd de la marge nette en étant très abordable, elle devient simplement abordable et se permet des « coups » sur certains modèles, en ayant laisser au passage une image de très abordable et de « qualité » aux clients.
C’est pas bête et ça permet de pigeonner qq clients, persuadés d’un écart très significatif avec d’autres marques…
Bref comme j’ai noté plus tôt, le prix n’est qu’une composante et on agit comme on veut dessus, le problème du prix commence quand le boucher du coin vend sa barbaque qualité lidl au prix du boucher du « coin » censément être meilleure…
C’est ce qui a tué l’industrie française dans son ensemble, la qualité espagnole au prix allemand, telle était la compréhension du produit industriel made in France à l’étranger (sur des produits standards, souvent inconnus du grand public – ndlr), depuis les allemands se sont vengés, ils vendent du produit d’Europe centrale au prix du matos Allemand… (19.8% des Volkswagen sont réellement produites en Allemagne, donc moins que Renault ou Peugeot !!!!).
Skoda, c’est la même chose que Seat…comment justifier à équipements équivalent un prix supérieur ?
Le positionnement…
En électronique on trouve la même chose dans les écrans ordi/télé par exemple.
Même dalle, même électronique, mais la marque en moins…et des centaines d’euros de différence pour un même écran.
@lolman77…merci !
Cela me rappelle, une vieille anecdote, un patron de ma boîte parlait en bien d’un modèle de Renault… Pour terminer sa conversation en disant : « C’est dommage que ce soit une Renault » !!! 😯
Quelques semaines plus tard, il avait acheté une Audi…(10 k€ plus cher)
Cette personne était réputée pour quelqu’un d’intelligent, il était respecté, etc.
Je dois avouer que cela m’a marqué et j’ai compris que la marque Renault, il y avait un très gros problème d’image.
Et je ne pense pas que Renault puisse améliorer les choses qu’en baissant les prix !
Et je pense aussi que Tavares l’a très bien compris… Aujourd’hui dans une conversation, dire que vous posséder une Peugeot (sans préciser le modèle) est bien plus valorisant que dire que l’on possède une Renault… Même si c’est un Espace à 70 k€… Je ne dis pas ça pour critiquer gratuitement Renault, je suis encore dans le constat.
…alors dire que vous possédez une Audi (même si c’est une A1 du premier prix ) … Ben vous êtes classé au rang d’une star dans les brunchs et autres dîners dînatoires ! 😉 😀
Les gens apprécieraient que le prix augmente, pour valoriser leur achat. C’est crédible vu de cette manière…
….mais alors, comment expliquer la présence des mandataires, chez qui les gens y vont pour avoir des méga-remises???
@Wizz : les mandataires procèdent de l’achat malin. On sait que le véhicule convoité vaut « cher », mais comme on est malin, on le trouve moins cher en faisant qq concessions (couleur, équipement, 0 km immatriculé il y a 6 mois, etc.).
C’est « le bon plan » qui valorise à la fois le produit, mais aussi le client qui n’est pas qu’un pigeon (Rrou Rrou !).
Le prix n’est qu’une composante du produit…
De nos jours il traduit un positionnement, mais aussi parfois râter une vente n’est pas un problème si c’est pour brader.
C.Ghosn a fait cette erreur volume/versus prix, quand un prix bas nécessite un fort volume pour faire de la marge pour payer les frais fixes, toute baisse de volume est catastrophique, PSA peut éventuellement baisser son prix réel de vente / prix affiché, il sera toujours au dessus de son prix de revient… (C’était l’inverse chez Opel saisons GM, du faux volume pour faire du cash et au final perdre de l’argent).
Donc si Madame Michue veut sa 3008, mais qu’elle tousse un peu, avec une aide de la marque, elle pourra peut être s’offrir son rêve, sans être obligée de manger des pâtes toutes les semaines… et c.Tavres ne fera pas de cauchemars, Chez Renault le Kadjar est certes mieux équipé à prix similaire mais L.de Meo va être obligé de casser son petit cochon personnel si madame Michue a l’idée saugrenue de demander une remise…
Au final madame Michue s’offrira un Opel GrandlandX moins cher et plus équipé que le Kadjar sans remise ou presque et C.Tavares aura un grand sourire…
Et bimmmm
…enfin (pour le billet) !
Merci Tavares 😉
Tavarès a aussi ajouté que malgré tout ce qu’on a pu lire(arrêt momentané de l’enquête UE, des fouilles chez FCA)la fusion suivait son court normalement et pas de retard à prévoir 🙂
Sérieusement vous comptez donner des leçons aux constructeurs… vous faites quoi comme métier en vrai, et vos diplômes ?
Voyons les choses différemment et faisons un postulat :
» Tous les gens très diplômés et éminament intelligents font toujours les bons choix et réussissent à tous les coups « .
Maintenant, observons la société. N’y a t’il pas quelques ratés, dans les affaires ou en politique ? Alors, un peu de sérieux M. Burns, n’hésitez pas à oser vous mêmes quelques idées, nous ne nous moquerons pas – promis !
Et quand bien même, si le prolo n’a plus le droit de s’exprimer, il lui reste quoi !?
le pastis au café du commerce pour refaire le monde… @scal !
lol
Oui, c’est ça l’idée ?
mais lorsque le concessionnaire perd de la clientèle, partant chez les mandataires, alors ils….baissent à leur tour les prix, font des grosses remises eux aussi. Et donc le produit est dévalorisé.
il faudrait donc une très grande majorité d’automobilistes couillons achetant dans le réseau plein tarif sans discuter de remise, et une petite partie d’automobilistes malins allant chez les mandataires…..
…..MAIS si le constructeur vend si bien ses voitures dans son réseau, sans avoir besoin de remise, alors il ne vendrait pas ses véhicules aux mandataires à prix cassé pour que ces derniers puissent proposer à leur tour des belles offres aux petits malins. Par exemple, on peut trouver des offres -35% pour des Renault chez les mandataires, mais jamais pour des Dacia (juste 2 exemples « internes »)
bref, power pricing et mandataire sont incompatibles
@wizz : les mandataires n’achètent pas les voitures aux constructeurs directement, ils jouent sur les valeurs des véhicules vendus ht dans certaines pays européens pour rapatrier les dis véhicules, avec plus ou moins l’assentiment des constructeurs.
Peugeot a d’ailleurs été condamnée il y a longtemps justement pour refus de vente, le réseau Danois du constructeur étant le principal fournisseur des mandataires français… La bas les taxes sont telles que pour vendre, le prix net ht est près de 50% inférieur à celui constaté chez nous.
Du coup la manœuvre permettait un -35% sur un modèle spécifique commandé exprès pour le client, aujourd’hui les mandataires font toujours plus ou moins pareil mais aussi rachètent les stocks sur parc non vendu avant les 6 mois à certains concessionnaires, français ou étrangers.
pauvre Bill Gates lorsqu’il se rend dans les brunchs et diners, vu sa voiture
il a dû raser les murs pour éviter les gens….
https://www.vroom.be/fr/actus/top-10-des-voitures-des-hommes-les-plus-riches-au-monde
BG est classé geek en chef, non ? donc en arrivant avec une pontiac aztek il serait coooool.. nan ?