Le constructeur – secoué parallèlement par les rumeurs liées à un possible accord avec le chinois Dongfeng – envisage ainsi de geler une partie des capacités de production de ses usines de Mulhouse et de Poissy. Objectif affiché : rétablir la rentabilité de son activité en Europe, alors que le marché automobile y est en crise. Précisons que les sites de Mulhouse et Poissy disposent chacun de deux lignes de production. Le seuil de rentabilité de chaque site étant fixé à 250.000 véhicules annuels. Or, selon les chiffres officiels de PSA, moins de 225.00 véhicules sont sortis de l’usine de Mulhouse l’année dernière, tandis que Poissy produisait parallèlement 264.000 voitures. Une situation qui pourrait conduire PSA à mettre en sommeil une ligne de production sur chaque site, et revenir à une organisation « monoflux ».
Mettant les points sur les « i », un porte-parole du constructeur vient ainsi d’indiquer qu' »en deçà de 250.000 unités sur un site, la question de l’optimisation des flux de production se pose », ajoutant qu’à l’heure actuelle, ce taux était « de l’ordre de 73%« . Lequel pourrait grimper à 80% avec la fermeture programmée du site d’Aulnay-sous-Bois fin 2014.
«Dans la poursuite des échanges sur le nouveau contrat social, des discussions avec les organisations syndicales vont avoir lieu en toute transparence dans les mois qui viennent», a tenu toutefois à ajouter le porte-parole, refusant de confirmer la réduction des capacités de production de l’une ou l’autre des usines, évoquée par le journal Le Figaro. Tout en rappelant que « lors des échanges à l’occasion de la construction du nouveau contrat social, la direction et les organisations syndicales » avaient « notamment abordé les thématiques d’optimisation des flux de production, d’amélioration de la compétitivité et du taux d’utilisation des capacités de production ».
Précisons qu’en octobre dernier, PSA a signé avec quatre des six syndicats du groupe un accord de compétitivité pour ses sites français, l’un des objectifs majeurs associé étant d’obtenir un taux d’utilisation de 100% pour ses usines. La direction s’est également engagée à produire un million de voitures par an en France et d’affecter un véhicule par usine à l’horizon 2016. Si aucune fermeture de site n’est autorisée, en cas de fermeture partielle d’une usine, le nouveau contrat social prévoit notamment des clauses de mobilité, locales et régionales.
Rappelons toutefois que le site de Mulhouse a récemment annoncé l’embauche de 150 personnes d’ici la fin de l’année grâce à une hausse de production de la Peugeot 2008. Le 15 novembre dernier, le groupe annonçait le départ du directeur industriel de l’usine, Luciano Biondo, remplacé par Corinne Spilios, directrice de la qualité à PSA Rennes. Quant à Poissy, les dirigeants du site viennent juste de mettre un terme au conflit qui les opposait à plusieurs syndicalistes dénonçant le « harcèlement moral » et la « discrimination syndicale ».
Sources : AFP, Le Figaro, L’Alsace, Les Echos
Crédit Photo : PSA
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