PSA et Mitsubishi nient tout projet commun en Russie

Mitsubishi et PSA ont démenti vendredi un article du quotidien japonais Nikkei, selon lequel ils envisageaient de construire ensemble une usine en Russie qui produirait 200.000 voitures par an.

La presse japonaise prendrait-elle ses désirs pour des réalités, en tirant un peu vite des plans sur les comètes ? Ou plus subtilement le Japon utiliserait-il cette méthode pour faire un « appel de phares » aux constructeurs européens ?

Un porte-parole de PSA a démenti dans la journée de vendredi l’information communiqué par la presse japonaise selon laquelle il envisagerait d’implanter une nouvelle usine en Russie conjointement avec Mitsubishi. Il n’en demeure pas moins pour autant que le constructeur japonais reste partenaire de PSA en vue de produire des 4×4, via un accord de coopération établi en 2005.

Le journal Nikkei avait précédemment fait état d’un projet dont l’investissement serait de l’ordre de 320 millions d’euros. L’objectif fixé serait d’aboutir à un site opérationnel dès 2010 dans la banlieue de Saint-Pétersbourg. La prochaine génération du modèle Mitsubishi Lancer, berline de taille moyenne pourrait être notamment produit par l’usine, selon le quotidien.

En lisant entre les lignes, le constructeur français ne réfute pas la possibilité d’un partenariat en Russie avec un autre constructeur. PSA a en effet déjà indiqué son intention d’étudier d’éventuelles alliances avec des partenaires issus de marchés émergents à forte croissance. Un nouveau projet commun avec Mitsubishi demeure quant à lui possible, mais en dehors de la Russie.

Côté Mitsubishi, même son de cloches, un porte-parole affirmant que « rien de tel n’existait », précisant tout de même avoir débuté une étude de faisabilité en Russie à son propre compte. L’article de presse serait-il un moyen subtile d’annoncer sa volonté de bâtir un partenariat avec un constructeur européen en vue de s’attaquer au marché russe ?

Tel pourrait bien être le cas, Mitsubishi ne cachant pas ses intentions de s’implanter en Russie, où ses compatriotes Nissan et Toyota ont déjà construit des usines. Mais, selon le Nikkei, il ne souhaiterait pas entreprendre seul l’investissement en raison des coûts élevés et de « la nature imprévisible des décisions politiques en Russie ». Un porte-parole du groupe a cependant précisé que ce dernier ne prévoyait pas de produire en Russie avec PSA ou qui que ce soit d’autre.

Le mois dernier, un responsable du gouvernement russe avait déclaré que Mitsubishi comptait commencer à assembler des voitures dans le nord-ouest de la Russie. Le constructeur automobile japonais avait précdemment exposé qu’il cherchait à améliorer ses ventes et ses bénéfices en s’implantant davantage sur des marchés tels que la Russie, où la demande est forte pour les véhicules tout-terrains, particulièrement rentables.

Si le groupe français a bien annoncé il y a quelques mois avoir l’intention de s’implanter sur le territoire cher à Poutine, rien ne serait encore décidé. Le PDG de PSA Peugeot Citroën, Jean-Martin Folz, avait en effet indiqué en octobre que son groupe souhaitait produire à moyen terme de 50.000 à 100.000 voitures en Russie, où il ne dispose pour le moment d’aucune usine.

Peugeot-Citroën aurait choisi Nijni-Novgorod, un centre industriel sur la Volga à 500 km à l’est de Moscou, pour installer sa future usine russe, avait même déclaré début septembre un responsable du ministère russe du Développement économique et du Commerce (MERT), Dmitri Levtchenkov. Le groupe PSA n’est pas en négociation avec d’autres régions russes susceptibles d’accueillir cette usine, dont celles de Moscou et de Saint-Pétersbourg, avait-t-il alors précisé. Nijni-Novgorod serait la priorité du groupe pour installer son usine, selon lui.

La future usine PSA pourrait produire entre 20.000 et 25.000 voitures par an et les investissements nécessaires pourraient s’élever à 50 millions de dollars, avait ajouté le responsable. Le cycle de production sera complet, puisqu’il comprendra le soudage et la peinture, avait même indiqué M. Levtchenko, la production pouvant être lancée en 2008 ou 2009.

Selon ses propos, PSA n’aurait pas pris de décision définitive quant à savoir si ses voitures seront assemblées à l’usine automobile GAZ de Nijni-Novgorod ou si une nouvelle usine serait construite. En vertu de l’accord d’assemblage industriel, le groupe PSA devrait bénéficier d’avantages fiscaux pour l’importation de pièces.

M. Levtchenko avait par ailleurs mis en avant un avantage certain de PSA, précisant qu’à l’opposé d’autres marques, les voitures Peugeot pouvaient être assemblées sur les chaînes d’autres constructeurs, ce qui permettrait de réduire de manière considérable les frais d’investissements inhérents à la création de nouvelles chaînes de montage. Merci à nos amis lecteurs du blogauto de confirmer cette information technique.

En 2007, PSA Peugeot-Citroën, selon l’un de ses responsables, projette de vendre déjà 20.000, voire 30.000 voitures en Russie, qu’il considère comme un « marché stratégique« . Selon les données de PSA, les ventes de Peugeot sur le marché russe ont progressé dans la première moitié de 2006 de 62% par rapport à la période analogue de 2005, s’établissant à 6.609 unités.

Sources : AFP, Reuters, Ria Novosti

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