Possible « défaillance » de Getrag, voisine de l’ex-Ford Blanquefort

Pour le moment, rien n’est officiellement confirmé, mais comme il n’y a pas de fumée sans feu selon l’adage, les élus et les syndicats préfèrent anticiper. Si cela s’avère, ce serait un nouveau coup dur pour l’industrie bordelaise, et même blanquefortaise, un an après l’arrêt de la production sur l’ex-site de boîtes à vitesses Ford, voisine de celle de Getrag.

En préambule du conseil de Bordeaux Métropole, la Maire de Blanquefort, Véronique Ferreira, a déclaré avoir envoyé, avec le Maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, les présidents du département Jean-Luc Gleyze et de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, ainsi que le président de Bordeaux Métropole Alain Anziani, une lettre au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et à la préfète de région,Fabienne Buccio. Le but est donc de ne pas revivre un « Ford Bis » (sic.).

La fermeture à l’horizon 2023 ?

La direction de GFT (Getrag Ford Transmissions) a convoqué récemment un CSE (comité social d’entreprise) extraordinaire pour évoquer les perspectives préoccupantes de l’usine. Clairement énoncé, sans nouveaux marchés, la fermeture à l’horizon 2023 devra être envisagée. « L’ensemble des organisations syndicales de GFT ont déclenché la phase 1 du Droit d’alerte ».

GFT est une usine détenue par Ford mais aussi le Canadien Magna. Ce dernier devrait se désengager de l’usine et Ford seul ne devrait pas suffire à maintenir l’activité. « L’usine GFT dispose de compétences importantes en métiers industriels dont notre économie a un grand besoin pour réussir la relance que nous devons engager après la crise sanitaire » soulignent les syndicats.

Magna a racheté Getrag en 2015 et l’a intégré depuis à Magna PT ou Magna Powertrain. L’usine GFT a été créée en 1976 par Ford avant de devenir le siège de Getrag Ford Transmissions GmBH en 2001.

Notre avis, par leblogauto.com

Comme nous l’avons déjà évoqué, la crise sanitaire, mais aussi les restructurations, vont faire des dégâts dans l’emploi industriel, et à fortiori automobile. Les constructeurs coupent dans les effectifs, mais cela va aussi et surtout toucher les équipementiers et sous-traitants du secteur.

Par exemple, Valeo a récemment indiqué avoir supprimé 12 000 emplois sur le premier semestre 2020, dont 2000 en France. En Allemagne, IG Metall craint une perte jusqu’à 300 000 emplois dans l’industrie métallurgique. En Espagne, Nissan a décidé de fermer l’usine de Barcelone. Enfin, les investissements dans les zones franches des pays du Maghreb ont été stoppés.

Là, ce sont un peu plus de 1000 emplois en jeu (effectifs 2019). L’usine GFT produit environ 550 000 boîtes à vitesses manuelles MX65. Elles équipent notamment les Ford Fiesta.

Illustration : Magna/Getrag

(14 commentaires)

  1. Quand une entreprise a décidée de fermer elle fermera.le covid va servir de beaucoup de prétexte pour dégraisser ou fermer.et c’est bien le problème…

    1. Exactement. La crise du Covid-19 semble être pour certaines entreprises – pas toutes heureusement -. Mais certains vont encore nous dire que c’est la faute des méchants syndicalistes.
      En tout cas, tout mon soutien aux habitants de Blanquefort, qui vont certainement connaître un nouveau coup dur après la fermeture de l’usine Ford.

      1. Arf pas terminé ma première phrase. Je reprends. Certaines entreprises profitent visiblement de la crise du Covid-19 pour dégraisser du personnel.

        1. Rien n’est moins sur !! et quand les retraites des fonctionnaires d’un état en faillite seront touchés cette fois ci non pas par des brouettes de « Mark convertible » Mais par une perte de contrôle informatique sur la monnaie virtuelle émise a tout va par des crétins. Ca va faire bien plus mal que des fermetures de sites industriels.

          1. Le « Mark convertible » c’est la monnaie de la Bosnie !! Oeuvre de BHL et AKP !! ( Des constructeurs de voitures blindées à nos frontières pour ne pas faire HS !!)

        2. Heu, comme une puce sur un chien tout le monde saute sur la présentation du covid comme « prétexte »…
          Comme je l’ai par ailleurs souvent évoqué sur ce blog, si le Covid est un prétexte, moi je dirais plutôt une étincelle, la goutte d’eau qui déborder le vase…
          Surcapacités de production mondiale (personne ne veut l’entendre mais construire sans cesse des usines à l’Est en complément de celle de l’ouest de l’Europe) changement de motorisation (hybridation et électrification) font dévier les besoins.
          Coût globaux de production, transports illimités, spécialisation à outrance du site, bref le cocktail habituel, sans parler des pertes de part de marchés récurrentes de Ford…
          Donc covid = prétexte, non le doigt appuyé là où ça fait très mal, oui…

          1. « Comme je l’ai par ailleurs souvent évoqué sur ce blog, si le Covid est un prétexte, moi je dirais plutôt une étincelle, la goutte d’eau qui déborder le vase… »
            Je n’en suis pas certain car, COVID ou pas, le dégraissage aurait quand même eu lieu.
            « Surcapacités de production mondiale (personne ne veut l’entendre mais construire sans cesse des usines à l’Est en complément de celle de l’ouest de l’Europe) changement de motorisation (hybridation et électrification) font dévier les besoins. »
            Les surcapacités ne datent pas d’hier. C’est la conséquence de la poursuite effrénée vers la surconsommation, notamment en créant des besoins inutiles.
            « Coût globaux de production, transports illimités, spécialisation à outrance du site, bref le cocktail habituel, sans parler des pertes de part de marchés récurrentes de Ford… »
            Ajoutes aussi, et surtout, le coût du capital, qui est en grande partie responsable du marasme actuel (après tout, la grande majorité des sites ferment à cause d’un « manque de rentabilité »).
            Spécialisation à outrance du site dans quel sens? Getrag est un fabricant de boites de vitesse, que peut-il faire d’autre.

          2. « tout le monde saute sur la présentation » , « personne ne veut l’entendre », « Comme je l’ai par ailleurs souvent évoqué ». zeboss seul contre tous Visionnaire avant l’heure.

            Bon en gros Scott et zafira500 racontent la même chose que toi, mais faut pas dire « prétexte » mais « goutte d’eau ».

  2. On ne peut pas, à la fois, subventionner les voitures électriques et s’étonner de la fermeture d’usines de boîte de vitesses qui sont inutiles pour ce type de motorisation.

    1. la révolution électrique va faire souffrir pas mal de sous traitants, mais pendant ce temps d’autres sous traitants voient leur demande exploser

    1. Mon cher r.burns : on dit une boîte à vitesses comme on dit une boîte à clous, une boîte à bonbons, ou à chocolats.
      Il y a même la boîte à crabots que l’on ne nomme pas la « boîte de crabots ».

      Est-ce que vous dites « boîte d’outils » ou « boîte à outils » ?
      Boîte de gants ou boîte à gants ? Boîte de lettres ou boîte à lettres ?

      La boîte serait de vitesse (sans s) si elle servait à la vitesse…
      Là, c’est une boîte qui contient des vitesses ou rapports et non « qui sert à » comme dans « boîte de dérivation ».

      Votre exemple est foireux car il prend une appartenance ou une provenance et non une contenance.
      Par ailleurs on dit « on NE dit pas » et non pas « on dit pas ».
      Je suis certains que vous valez mieux que ces commentaires que vous nous servez depuis quelques semaines.

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