Porsche fait son come-back en Endurance

Après des mois de rumeurs, Porsche avalise son retour en Endurance dans la catégorie des prototypes. Alors que l’ère LMP1 vient de s’achever et que le WEC est sur le point d’entamer l’ère Hypercar, où nous retrouverons Toyota et Peugeot, Porsche choisit la formule LMDh.

La formule idéale ?

Fruit d’un rapprochement entre l’ACO (législateur au Mans) et l’IMSA (législateur du championnat nord-américain), la catégorie LMDh permettra aux prototypes de concourir à la fois en WEC et en Weathertech IMSA Championship, offrant ainsi un excellent retour sur investissement, d’autant que la philosophie du LMDH – châssis extrapolés du LMP2, aérodynamique et système hybride simplifié standardisés – doit garantir des coûts très maîtrisés, en tous cas plus que l’Hypercar.

C’est un argument qui a pesé lourd dans le choix de la firme allemande comme en atteste sa communication officielle :

« La nouvelle catégorie LMDh nous permet de lutter pour les victoires au général avec un système hybride sur les classiques du Mans, Daytona et Sebring – sans se ruiner. Le projet est extrêmement attractif pour Porsche. Les courses d’endurance font partie de l’ADN de notre marque », explique Oliver Blume, PDG de Porsche AG.

Porsche pour en attirer d’autres ?

La proximité visuelle entre les protos et les voitures de série est aussi un argument de poids, qui pourrait séduire d’autres constructeurs. Porsche n’a cependant pas encore annoncé le fournisseur châssis, puisque, comme le stipule la règlementation LMDh, les constructeurs devront choisir entre Dallara, Ligier, Multimatic et Oreca. C’est ce point qui crispe Ferrari, également tenté de revenir en Endurance avec la réduction des budgets F1, mais Maranello veut garder la main sur l’ensemble de la voiture.

Le retour de Porsche est une bonne nouvelle pour l’Endurance et un grand coup d’accélérateur pour le LMDh. Ce n’est pas surprenant, tant le poids du constructeur dans la discipline est énorme. On peut aisément imaginer que la règlementation a été voulue en ce sens et que Porsche a su avancer les bons arguments. En ces temps troublés pour l’automobile et le sport automobile, surtout dans le contexte du Covid et de ses répercussions économiques,  la proposition LMDh tombe à point nommé. L’expérience de l’hybride en F1 montre bien que la débauche de technologie ne garantit pas une compétition serrée ni le spectacle recherché, en dépit des moyens engagés.

(6 commentaires)

  1. C’est « cocasse » ce retour.

    Bon, on passera outre le fait qu’une nouvelle fois Audi et Porsche vont se retrouver sur les mêmes pistes.
    Mais surtout, le retour de Porsche était conditionné à un budget limité. En passant par le LMDh (le mans daytona hypercar) ces budgets sont moindres. Mais, cela signifie aussi que Porsche utilisera des composants d’un fournisseur unique.

    Le côté cocasse…C’est que c’est Porsche (avec Audi en lanceur) qui a fini de faire exploser les budgets en endurance en venant au Mans à coup de 250 millions d’euros par an.
    C’est aussi eux qui ont « planté » l’ACO et Toyota qui demandaient des baisses drastiques de budget pour convaincre Peugeot de revenir dans la course.

    En choisissant le LMDh, Porsche fait sans doute un choix raisonnable. D’ici à voir des balances de perf entre LMDh et LMh devenir très « politiques », il n’y a qu’un pas.

    1. Je ne sais pas comment cette balance des performances est envisageable.
      Difficile à imaginer pour ma part, entre Lmdh ok mais avec les hypercar, mystère…

      1. En fait pour le moment il y a convergence des règlements avec un poids des LMH qui a été abaissé à 1030 kg (au lieu de 1100) et une puissance ramenée à 500 kW au total (thermique seul, thermique+électrique).

        La grande différence entre le LMH et le LMDh sera surtout dans le fait que les châssis sont des LMP2 adaptés (Dallara, Oreca, Ligier et Riley-Multimatic) et surtout que l’électrique (fourni par Williams Advanced Engineering à tout le monde en LMDh) entraînera aussi les roues arrière.
        Donc LMDh = propulsions hybrides, LMH = 4RM hybrides ou propulsion thermiques.
        Mais, à part pour Le Mans, le WEC devrait continuer avec sa balance de résultats (et donc des lests de victoires).
        Le but est que les perf soient resserrées…mais comme à chaque fois on aura des mécontents (dont moi).

        Est-ce que l’on imagine faire courir Usain Bolt avec du lest pour qu’il soit dans les temps des moins bons ?

  2. On retourne nos trois mousquetaires : Toyota, Audi, Porsche.
    Mais cette fois ci il ne faudra pas oublier D’Artagnan en la personne de Peugeot.
    Beau plateau pour 2023 … et c’est peut être pas fini

  3. Personnellement, voir le retour d’une marque aux 19 victoires revenir de cette manière me surprend. J’aurais imaginé un nom comme Porsche se dire « ben tiens, on va développer notre châssis, et notre hybride pour communiquer sur nos solutions, lorsqu’on les adaptera à la route. »
    Ah en fait ils vont le faire quand même, car nous ne sommes que quelques uns à suivre l’endurance. Les acheteurs de Macan et de Cayenne n’en auront rien à secouer ^^

    Avoir quitté le LMP1 parce que le règlement était trop restrictif (919 tribute) et revenir de la sorte me fait doucement rire, même si je comprends l’engouement d’une telle annonce.

    J’aurais plus vu Peugeot rentrer dans le LMDH et Porsche dans l’hyper. Mais Tavares est un passionné, et on voit une différence entre la course Marketing uniquement, et celle où il y a encore un tantinet de Passion (voire que de la passion Chez SCG, et By Kolles).

    J’espère vraiment un retour de Ferrari en LMH, histoire d’avoir un poids politique égal de chaque côté (comme certains, les croquis très Porsche de la LMDH lors de la présentation du règlement ne m’ont pas échappé).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *