D’après les données de l’AAE, les transports routiers (automobile et poids lourds) contribuent pour 33% des rejets de NOx (oxydes d’azote), 27% des rejets de CO (monoxyde de carbone) et 10% des rejets de particules fines.Si l’AEE note une diminution globale des gaz à effet de serre, l’agence pointe surtout le fait que, malgré les normes Euro (applicable aussi bien aux poids lourds qu’aux véhicules particuliers), le niveau d’émission des NO2 (oxydes d’azote) ait augmenté.
Pire, l’agence estime que les cycles de validation (cycles qui permettent par ailleurs d’établir la consommation de carburant et les rejets en CO2 des véhicules) ne sont pas du tout représentatifs: en réalité, les émissions de NO2 seraient 2 à 4 fois supérieures dans des conditions réelles de circulation. Cette différence entre le cycle d’homologation et conditions réelles d’utilisation ne sont pas vraiment une surprise. Par exemple, une Golf 7 TDI Bluemotion est annoncée pour une consommation de 3,8l /100km de CO2 (99 g/km de CO2). Il faudra compter au minimum un litre de plus en conditions réelles, soit une différence de plus de 25%.
D’autre part, l’AEE estime que les dispositifs de réduction des NOx, appelés SCR (Selective Catalyst Reduction), appelés à équiper une majorité de véhicules à moteur diesel auront un impact limité sur la qualité de l’air dans les zones urbaines: les dispositifs permettent de réduire de manière très efficace les NOx lorsque la température des gaz d’échappement est élevée (plus de 90% des NOx sont traités dans ces conditions), ce qui n’est pas pas le cas en ville. L’AEE s’appuie sur les normes Euro V, applicable aux poids lourds depuis 2010. Cette norme a contraint la plupart des constructeurs à opter pour un dispositif SCR, ce qui devrait être le cas en 2014 pour les automobiles avec la norme Euro 6.
En ce qui concerne les véhicules électriques, l’AAE estime que les bienfaits sont indiscutables en ville alors qu’ils ne rejettent aucun gaz. Toutefois, étant donné les méthodes de production de l’électricité. Avec les techniques actuelles (centrales au charbon notamment), les rejets de CO2, NOx, S2O et particules fines sont équivalents à ceux d’un véhicule à moteur thermique. Le bilan devrait s’améliorer dans le futur avec l’essor prévu des énergies renouvelables.
A toute fin de recommandation, l’AAE préconise une sensibilisation du public à l’éco-conduite et une réduction de la vitesse sur les axes routiers en zone urbaine, cette dernière mesure allant dans le sens des propositions formulées par la mairie de Paris récemment.
Source: Agence Européenne pour l’Environnement
A lire également: