Polémique GT-R : Nissan passe une deuxième couche

Troisième épisode du soap opéra de l’automne : après que Porsche a émis publiquement des doutes sur le temps de 7mn29 revendiqué par Nissan pour la GT-R autour du Nürburgring, Nissan avait immédiatement répliqué par la voix de son porte-parole au Mondial de l’Automobile que le temps était réel et la voiture qui l’avait réalisée strictement de série. Mais l’occasion était trop belle pour le constructeur japonais de se faire de la publicité sur le dos de Porsche et de mettre les rieurs de son côté alors Nissan vient de publier un communiqué officiel pour enfoncer le clou encore un peu plus.

Nissan précise que les pneus utilisés pour le run sont bien des Dunlop SP Sport 600 DSST CTT, disponibles en première monte sur la version de base de la GT-R et en fait plus adaptés sur le circuit que les Bridgestone Potenza RE070 de la version Premium. Le train de pneus « historique » existe toujours, exploité pour les relations publiques par Sumitomo et il est visible sur demande. D’autre part, la voiture était strictement de série et embarquait même 50 kg d’équipements de mesure en plus du pilote, Toshio Suzuki. La session a été filmée par le magazine japonais Best Motoring et la procédure de chronométrage utilisée est celle de Sport Auto, le magazine allemand qui fait référence en la matière.

Suit une déclaration de Kazutoshi Mizuno, le « père » de la GT-R R35, qui précise « Nous avons utilisé les circuits de Sendai et du Nürburgring de façon extensive pendant le développement de la GT-R. Etablir le record du tour n’a jamais été l’objectif mais un simple paramètre de mesure afin de comparer la GT-R avec d’autres supercars de classe mondiale.

Il ne nous sert à rien de tester une voiture avec des pièces spécifiques comme des pneus ou une suspension différente. La GT-R a été conçue dès le début pour pouvoir être conduite n’importe où, n’importe quand et par n’importe qui. Pour nous, il est bien plus important de tester la voiture de production qu’une version spéciale que nos clients ne peuvent pas acheter ». (Spéciale dédicace Lexus au passage ?)

Et c’est là que Nissan se paye ouvertement la figure de la concurrence : « Comme c’est l’habitude dans notre industrie, nous sommes parfaitement conscients que plusieurs constructeurs ont acheté des GT-R pour conduire des tests d’évaluation. Comme pour tous les clients de la GT-R, nous recommandons que chaque constructeur qui achète une GT-R suive les procédures de rodage et de maintenance pour assurer la meilleure performance possible de la voiture. Par ailleurs, nous proposons des cours de pilotage pour permettre à nos clients de tirer le maximum de leur voiture. Nous serions heureux d’aider n’importe quel constructeur à comprendre comment exploiter tout le potentiel de la GT-R ».

Si on lit entre les lignes, Nissan adresse un gros pied de nez dans la direction de Stuttgart: « Cette voiture est trop sophistiquée pour vous et vos testeurs sont des nuls ».

Porsche n’a plus beaucoup d’alternatives: prendre les sarcasmes la tête haute et mettre son mouchoir par dessus, ou bien envoyer Walter Röhrl dans une 911 Turbo sur le Nordschleife et lui interdire de revenir tant qu’il n’est pas descendu sous les 7mn25, ce qui ne sera pas facile même pour l’immense pilote allemand.

Ou alors aller faire ronfler le moteur d’une GT2 sous la fenêtre du concessionnaire Nissan de Zuffenhausen à 3 heures du matin. C’est petit mais ça soulage.

Source : Nissan

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