Plus de trottinettes en libre service à Paris

Difficile de savoir si la Maire de Paris a fait exprès ou non d’organiser sa consultation citoyenne ainsi, un dimanche, par voie papier. En effet, sur les 1,3 million de Parisiens inscrits sur les listes électorales, seuls 103 084 se sont déplacés dans les 21 points de vote ouverts dans les mairies d’arrondissement. Et en regardant les images des médias envoyés sur place, la moyenne d’âge était plutôt élevée.

Sans trop de surprise, le non aux patinettes en libre-service (alias « free floatting ») l’emporte très largement à plus de 89% des suffrages exprimés. « C’est le jeu ma pauvre Lucette », fallait aller voter si vous vouliez conserver ces patinettes en libre-service. Lime, Dott et Tier, les trois opérateurs de ces engins devront les remiser ou trouver un autre modèle économique comme des locations en agence (ce qui sera plus contraignant et plus coûteux). En tout cas, les trottinettes qui patientent sur le trottoir, posées à la va-comme-je-te-pousse, devraient être interdites de cité.

Un exercice de démocratie participative

Cela arrange la Maire, Anne Hidalgo, qui s’était personnellement prononcée contre ce mode de partage. Ces trottinettes sont de plus en plus impliquées dans des accidents graves ou mortels à Paris, mais également des incivilités du quotidien (circulation sur les trottoirs, stationnement anarchique, etc.).

Le vote n’a qu’un caractère consultatif. La Maire peut, ou non, suivre l’avis rendu. La Maire s’était dite « engagée » par l’avis des Parisiens, mais déjà des voix s’élèvent pour qu’un tel résultat soit rejeté au nom de la faible participation. 7,45% des inscrits, c’est vrai que c’est peu. Mais n’ayant pas mis de quorum pour valider le résultat, la Mairie aura beau jeu de balayer ces demandes d’un revers de manche.

Désormais pour les Franciliens (et à fortiori les Parisiens) ce sera à pied ou avec sa propre trottinette électrique, avec toutes les contraintes logistiques que cela comporte, comme le transport toute la journée de l’engin. Fallait aller voter.

(15 commentaires)

  1. J’en connais un qui va être moins en compet avec sa trottinette super chouette.

    Faire voter un 2 avril, c’était pas bête. L’utilisateur de patinette est-il seulement du coin ou émerge t’il d’un TC qui l’éloigne encore trop de sa dernière destination (je ne parle pas de l’hôpital).

    Devant les incivilités, la sentance est tombée (ou presque) comme une patinette sur son pied mal ajusté au trottoir non aplani.
    On verra si elles reviendront en deuxième semaine ?

  2. Il faut quand même avouer que les trottinettes en vrac un peu partout, c’est le bazard (en étant poli) et que le système fonctionne en exploitant des gens pour les recharger.
    Un recadrage sérieux est nécessaire.

  3. C’était pourtant un moyen efficace pour ce blesser et se tuer (même à deux), en plus pour achever sinon bousculer les petits vieux sur les trottoirs…et transformer ceux-ci en poubelles !
    Hier au moment du vote…les « boites » de trottinettes faisaient bosser des « équipes » pour qu’ils viennent redresser et aligner sagement les trottinettes sur les trottoirs ! Tout était rangé et d’une propreté remarquable.
    Une seule fois par an, c’est peu !! Hidalgo avait un argument baston…D’autre capitales à l’étranger les ont interdites !!

  4. Faire de l’auto-partage dans une société individualiste, égoïste et narcissique pouvais difficilement marcher. Les gens ne partagent ríen, ils consoment un service. Demander de l’auto-discipline à des gens non éduqués et multi-accroc aux drogues, alcohol, médoc, pari en ligne, loteríe, poker, réseaux sociaux, porno, jeu vidéos est imposible.

  5. Peu de votants et d’une classe d’âge qui ne risque pas de monter un jour sur une trottinette : sur la forme il y a bien des questions à se poser.

  6. Les « vieux » ont pris la peine de s’organiser et sacrifier un dimanche pour s’exprimer par le vote. Les « jeunes » auront encore toutefois la possibilité d’exprimer leur désacord en organisant des manifestations, en cassant le mobilier urbain où en brulant des poubelles en signe de contestation.
    Il y a aussi la fameuse pétition « rebelle » en ligne qui permet, entre 2 joints, à des milliers de gens en 1 clic d’exprimer la pensé qu’un influenceurs leur a dit d’avoir.

  7. Possesseur d’une trottinette depuis 3 mois environ … Je suis allé voter « Contre »… Bon, on va me redire que je suis un « vieux con » mais depuis des années… Voir des trottinettes en libre-service lancé à l’abandon partout sur les lieux de passage piéton voire au milieu des rues, c’était devenu insupportable depuis un bon moment.

    Alors effectivement au risque de passer pour un raciste anti-jeune, ce que je disais à mes stagiaires, c’est souvent les jeunes qui ne portent pas de casques, souvent à deux toujours sans casques, ils ne respectent pas le code de la route, certes moi aussi, mais je conserve une marge de sécurité nettement plus importante.

    PS : une bonne trottinette coûte moins de 500 € voire 200 € en occasion… Donc cette mesure n’est pas contre les pauvres, comme j’ai déjà entendu…

  8. Les utilisateurs n’étant pas forcément parisiens, loin de là, n’ayant pas le droit de voter, le résultat était connu d’avance. A quand un référendum sur la place de la voiture, de la moto du velo à Paris? Ou encore de la poubelle?

  9. J’aime pas Hidalgo mais je trouve que (paradoxalement) son nom conviendrait parfaitement à une marque automobile ou de moto.
    Objectivement, ça claque comme nom de marque : Hidalgo.
    Je roule en Hidalgo !

  10. Si j’avais voté, j’aurais voté contre.
    Cela étant dit, je suis mal à l’aise avec cette votation. Si on organise une votation pour ou contre le port du chapeau, vu que plus personne ne porte de chapeau, le contre risquera fort de passer.
    Au final ces trottinettes posaient pas mal de problèmes : incivilités, emplacements de parking en désordre, éthique quant aux employés…. Mais finalement comme tout ce qui nous entoure….

  11. Je ne suis pas parisien, mais d’ une part je n’ ai jamais eu le besoin de prendre une trotinette electrique (le reseau public me convient quand je me deplace sur la capitale).
    Ensuite je confirme le probleme des incivilites, je ne compte plus les collisions evitees de justesse avec des gusses roulant sur le trottoir considerant que l’ environnement leur appartient.
    Cela etant dit, deux detaisl me genent :
    1)Une consultation sans quorum ne devrait avoir aucune valeur. Meme si le resultat va dans mon sens, c’ est assez douteux democratiquement
    2)Il faudrait dans ce cas aussi s’ occuper des velos…Je vous garanti que c’ est pas mieux: trottoirs, feux rouges, contresens, remontee de file, sans compter les itineraires « creatifs » en fonction des feux, passant de la rue au trottoir, puis passage pieton, puis retour sur la rue et ainsi de suites…

  12. Une bien jolie démonstration du concept  « élection piège à con ». Ou comment degueulasser un peu plus la démocratie?
    Honteuse magouille liberticide.

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