Plus de morts sur la route en 2022

Les chiffres quasi définitifs du bilan de la sécurité routière en 2022 publiés par l’Observatoire National Interministériel à la Sécurité Routière (ONISR) montrent que 3 541 personnes sont décédées en 2022 sur les routes de France métropolitaine ou d’outre-mer. C’est une hausse de 10,1% par rapport à 2021, et surtout de 1,3% par rapport à 2019.

Retour sur les +3500 tués

Grosso-modo, si on exclut les deux aberrations statistiques 2020 et 2021, nous sommes sur un plancher du nombre de décès annuels depuis 2013. On se situe entre 3500 et 3600 tués par an. En Métropole, le bilan s’établit provisoirement (le définitif ne sera publié qu’en mai prochain NDLA), à 3 260 tués sur les routes. C’est +0,5% comparé à 2019. Si on rapporte le nombre de tués par habitant, on est revenu à 50 tués par million d’habitants, comme en 2019.

Le nombre d’accidents corporels selon les estimations de la base accidents (BAAC) est de 52 495. C’est en nette baisse par rapport aux 56 016 accidents corporels de 2019. De même pour le nombre de blessés qui sont estimés (BAAC) à 65 700 en 2022, contre 70 490 en 2019. Moins d’accidents, moins de blessés, mais plus de tués.

Les hommes, toujours largement sur-représentés

59 % des tués le sont hors agglomération, soit 1926 personnes. En agglomération, on compte 1034 décès et sur autoroute 300. En agglomération, on note une stabilité par rapport à 2019, mais un glissement dans les catégories de tués. Ainsi, les deux-roues motorisés ou les piétons tués sont en baisse, tandis que les automobilistes (+35 tués), les cyclistes (+15 tués) et les usagers d’EDPm (patinettes, etc. à +16 tués) voient leurs chiffres de tués augmenter.

Comme d’habitude, les hommes restent dans l’immense majorité les victimes d’accidents (tués ou blessés graves). On compte seulement 22% des tués qui sont des femmes et 25% des blessés graves. C’est à rapporter avec la proportion dans la population de 52% de femmes pour 48% d’hommes.

Même chez les cyclistes et les EDPm

Si on essaie de catégoriser ce phénomène, on peut voir que le nombre de cyclistes hommes tués est en forte hausse avec 50 tués de plus, contre 7 femmes cyclistes tuées de plus. Idem avec les EDPm (engins de déplacements personnels motorisés). Il sera intéressant de croiser ces informations avec les raisons des accidents. Y verrait-on que les hommes roulent plus mal, plus vite et plus souvent alcoolisés ? Sans doute.

Autre catégorisation possible, l’âge. Et ce n’est pas plus brillant qu’en 2019 : les jeunes sont toujours sur-représentés dans les décès, vis-à-vis de leur proportion dans la société française. En revanche, la palme de la hausse entre 2019 et 2022 revient aux 65-74 ans avec +21%, mais un chiffre absolu qui reste le plus faible des plus de 18 ans. Rapporté à la population de chaque tranche d’âge, cela fait mal.

Les 18-24 ans paient toujours un lourd tribut

Pour les 18-24 ans, on comptabilise 101 tués/Mhab (million d’habitants). Le chiffre tombe à 61 tués/MHab pour les 25-34 ans et même 52 tués/Mhab pour les 35-44 ans et les 65-74 ans. Les 75 ans et plus sont à 75 tués/Mhab, avec principalement des piétons ou des cyclistes (chute seul, etc.). Ces chiffres sont comparables si on regarde les blessés graves, avec encore en tête et de loin les 18-24 ans.

Globalement tout de même, on reste dans la tendance de décrue par rapport à 2010. Si on prend le nombre de tués de 2022 par rapport à celui de 2010, on est sur du -18%. Mais, la comparaison avec 2019 montre que rien n’a changé en 3 ou 4 années. On a des chiffres comparables à 2018 ou 2019. Mais les structures des tués et des accidentés évoluent. De quoi faire réfléchir à de nouvelles préventions et sanctions ?

Evolution des catégories de tués, pas du total

Les EDPm n’existaient pas dans les statistiques et représentent désormais 1% des tués. Les cyclistes ont vu la pratique du deux-roues exploser et le nombre de tués passer de 147 en 2010 à 244 en 2022. A l’inverse, les tués en 2RM et en automobile baissent de 25 et 26%. Ce sont pourtant eux que l’on embête le plus. Sans doute car ils représentent une immense majorité des tués ? 1563 automobilistes ont été tués en 2022 soit 48% des tués. Les motocyclistes étaient 715 soit 22%. 70% des tués à eux deux.

La troisième grosse catégorie de tués sont les piétons avec 484 tués soit 14,8% des tués, et plus d’un piéton tué en métropole par jour ! 46% des piétons tués ont 65 ans et plus. 63% sont tués en agglomération. Quant aux cyclistes, la grosse proportion des tués sont des cyclistes de 55 ans ou plus, hors agglomération. Ils représentent 38% des cyclistes tués. Il faudra attendre le bilan définitif de 2022 pour avoir plus d’informations, mais c’est hélas, pour les piétons comme les cyclistes, très souvent la promiscuité avec des automobilistes qui ne respectent ni les vitesses ni les distances ne pardonne guère.

Les causes supposées des accidents et les données plus détaillées arriveront courant mai 2023 pour le bilan définitif.

(14 commentaires)

  1. Merci pour ce titre putaclick qui sied parfaitement à la communication gouvernementale pro-répression bas du front. +0.5% par rapport à « quoi » excatement. Juste le nombre de décès? : super. Par rapport au nombre de km parcouru ça donne quoi? par rapport au nombre d’accidents? etc. etc. Beau job de « journaliste » : merci le blog auto

    1. -1
      certainement pas aussi putaclic que Le Monde ou Le Figaro qui laissent croire que les cyclistes n’ont que ce qu’ils méritent…

    2. @Réalité : déjà soyez poli svp. Cela ne coûte pas plus cher.

      Le nombre de morts sur les routes de France en 2022 augmente-t-il par rapport à 2021 oui ou non ? Par rapport à la dernière année valable de référence 2019, oui ou non ? Répondez !

      Un titre clickbait aurait été « le nombre de morts augmente de plus de 10% ! ».

      Ensuite +0,5% c’est par rapport à 2019 sur le nombre de tués su les routes de Métropole. C’est pourtant clairement marqué non ? Souci de lecture ? Ou juste la volonté de cracher une bile qui vous rend aigri ?

      Sur la France entière (oui les outre-mer comptent) c’est +1,3%. Pour vous c’est peanuts ? Et alors ? Vous avez lu autre chose que des chiffres à ce niveau ? Vous avez lu quelque part qu’il faut plus de radars ou autres ? LISEZ bon sang !

      Et comme aussi ECRIT dans l’article, le rapport définitif, avec le nombre de véhicule.kilomètre (oui c’est l’unité) s’il est fourni à ce moment ne sortira qu’en mai/juin. Comme à chaque année. Là on y verra surement que le nombre de véhicule.kilomètre augmente et donc on pondèrera les chiffres comme on l’a DEJA FAIT (mais il faudrait nous lire…).

      Tuer le messager quand on n’aime pas le message c’est nul. Surtout quand on se planque derrière son pseudonymat.

      La prochaine fois, abstenez vous, cela vous évitera une humiliation.

      1. idéalement, il faudrait que l’organisme ne publie que les chiffres complets, ceux disponibles à partir de mai/juin; cela éviterait les conclusions hâtives (et surtout éviterait que chacun y trouve la démonstration de sa croyance). J’ai dit idéalement, car je suis conscient que notre société ne sait pas attendre 3 mois…

  2. « les hommes roulent plus mal, plus vite et plus souvent alcoolisés ? « : Alors là non je proteste cela est très faux, les hommes ne roulent pas plus mal…juste plus vite et plus alcoolisés ????

  3. Y’a plus de morts sur les routes qu’en 2019. Ok. Et alors ?
    La Sécurité routière nous sort ses statistiques habituelles, transformant des drames en pourcentages, sans aucune explication ni circonstances. Bref, ça ne sert à rien. Ces chiffres ne servent à rien. On ne peut rien en faire, rien en déduire pour améliorer les choses.
    Vous voulez moins de morts ? Imposez une journée sur circuit aux jeunes permis pour apprendre à contrôler une voiture, apprendre à freiner et à gérer des situations de stress, comme un dérapage.
    Vous voulez moins de morts ? Multipliez par cent ou mille les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants au lieu de se focaliser sur les très juteux contrôles de vitesse.

    Le problème, c’est que diminuer la mortalité routière n’est pas rentable. Et donc l’État paie des fonctionnaires pour nous pondre des chiffres qui ne servent à rien.

    1. le lien se trouve très vite avec Gxxgle. mais vous serez déçus : il n’y a aucune précision supplémentaire

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