Bonne nouvelle ? tendance éphémère ? Le cours du pétrole a dégringolé jeudi matin sur les bourses mondiales avant une réunion importante du cartel pétrolier Opep+ (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) et alors que les Etats-Unis veulent puiser dans leurs réserves. Deux éléments qui laissent entrevoir une éventuelle baisse de la demande, alors que la recrudescence des cas de Covid en Chine fait chuter les besoins de l’industrie.
Les prix du pétrole en chute
Les cours du pétrole ont fortement chuté jeudi, les marchés réagissant aux informations selon lesquelles les Etats-Unis envisagent de puiser un million de barils par jour dans leurs réserves stratégiques, tandis que les pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires (Opep+) se réunissent à Vienne (ville siège de l’Opep, situé en Autriche).
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c’est le dernier jour d’utilisation comme contrat de référence, régressait de 4,29% s’échangeant à 108,58 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain – également pour livraison en mai – régressait quant à lui de 5,64% à 101,74 dollars. Vers 12 h15, heure de Paris, la chute atteignait même 6.58 % à 101.2 dollars.
Les Etats-Unis projettent de puiser dans leurs réserves
La Maison Blanche devrait annoncer jeudi un plan pour puiser jusqu’à un million de barils par jour dans les réserves stratégiques américaines . Objectif : alléger la pression sur les prix en augmentant l’offre de pétrole.
Selon les experts, la politique mise en œuvre par Washington pourrait durer plusieurs mois. Au total, jusqu’à 180 millions de barils devraient être sortis des réserves, ce qui serait sans précédent, anticipe même un analyste de Commerzbank.
« Si un tel déblocage gigantesque de réserves d’urgence se produit effectivement, le marché pétrolier ne serait plus sous-approvisionné au deuxième trimestre, et serait même surapprovisionné au troisième trimestre« , affirme-t-il.
Reste que le cas échéant, les réserves d’urgence des Etats-Unis s’en trouveraient sérieusement entamées. Elles se montent actuellement à 568 millions de barils, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), un plus bas depuis 20 ans enregistré aux US.
Réunion de l’Opep+
Cette annonce intervient le jour même où où l’Opep+ devrait annoncer son intention de s’en tenir au scénario d’une augmentation progressive de sa production de pétrole.
Et ce, malgré les appels lancés en faveur d’une augmentation plus massive de l’offre en vue d’ atténuer la crise énergétique qui a fait s’envoler les cours.
De l’avis de nombreux analystes, le déblocage des réserves US devrait conduire l’Opep+ à maintenir sa très légère augmentation mensuelle de sa production totale de pétrole. L’alliance devrait alors maintenir le statu quo. Histoire de maintenir la manne pétrolière des pays exportateurs.
Sources : AFP, Bloomberg
Les élections de mi-mandat approchent, l’inflation est au plus haut (en restant honnête, elle l’est depuis deux ans pour les produits alimentaires mais pas sur l’essence), le conducteur de base n’est pas content, bref un mouvement on ne peut plus logique.
Reste que l’opposition républicaine pourrait gentiment rappeler que l’autorisation de nouveaux forages de gaz de schiste, largement rentables à 100 dollars ou plus le baril, se montrerait bien plus efficace (je ne parle pas ici de l’impact environnementale, juste des prix).
Et surtout que cela remet en selle les pétroles non-conventionnels ultra-polluants !
Vive la pollution… On livrera des bouées de sauvetage aux ours blancs plus tard ! 😉
On achètera les bouées avec des actions Vallourec, que l’on imagine revigoré par cette exploitation qui repart?
De toutes manières, faut pas se leurrer, les ours n’ont pas fini de se perfectionner à la nage.
Et l’influence réelle du CO2 dans le processus étant probablement largement surestimée vu que les modèles CO2-centrés sont très largement en dessous de la réalité observée, le principal problème posé par ces pétroles de schiste n’est pas vraiment celui-là.
Autant vouloir empêcher la terre de tourner autour du soleil!
il dégringole… 108$ ça reste très élevé, disons que ça calme un peu
si l’embargo sur le pétrole & gaz russe s’arrête à la fin de la guerre, (ce qui n’est pas certain), il y aura surement une chute du prix très importante car les économies de l’OTAN auront trouvé des sources alternatives, et le pétrole russe arrivera sur un marché déjà équilibré.
la détente timide des relations avec l’Iran pourrait aider aussi la chute du prix des fossiles.
on n’en a pas fini avec les fluctuations du prix du pétrole
Effectivement @Amazon, conflit arrêté et etc. dans 6 mois, le baril pourrait redescendre vers les 30 $ !?
Par contre le gaz sera toujours tendu …. À force de la trop forte proéminence des champs d’éoliennes en Europe.
Pour la gouverne au mec qui m’a mis un « -1“ anonymement 😉 le cours du baril a été, il n’y a pas si longtemps, tombé aux cours négatifs pendant quelques minutes… Alors moins de 30 $ ce n’est pas impossible même si la tendance à long terme est paradoxalement à la hausse.
L’embargo n’est pas totale. Et donc le volume manquant n’est pas « si énorme » que ça.
Ensuite, lorsque la Russie reviendra à plein temps, le prix du pétrole et gaz baissera. Mais d’autres pays pourraient abaisser leur production, afin de maintenir un cours relativement élevé
Et puis aussi une partie des exportations/importations de gaz n’est pas tenable. Le GNL coute beaucoup plus cher que le gaz livré par pipeline
Les réserves sont certes à un plus bas de 20 ans… Mais on notera qu’on va revenir simplement à la moyenne 1985/2000 tandis qu’avant 1980, ces réserves n’étaient même pas au niveau de ce que les USA s’apprêtent à lâcher sur le marché!
Au prix actuel, c’est sans doute une opération assez rentable en prime.
Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que l’on ne fasse rien pour stabiliser la Libye (et profiter que Poutine a d’autres soucis pour en virer les russes avant que les turcs, également intéressés là bas, ne s’en chargent) afin qu’elle puisse revenir à son niveau de production normal: Il y a de quoi remettre sur la marché sensiblement l’effort US sans toucher aux réserves.
Enfin, si l’on met de côté les pétroles non-conventionnels, sur les grands gisements de pétrole connu… Les réserves sont à la baisse globale… Alors si l’économie repart de plus belle, avec 7 milliards d’individus avides de consommation… à terme, dans moins de 10 ans, un pétrole durablement au-delà des 100 $ sera la normale.