Peter Warr (1938-2010): le N°2 de Lotus

Vu de loin, Colin Chapman était l’homme-orchestre de Lotus. En fait, il s’appuyait sur des hommes comme Peter Warr, qui fut longtemps son team-manager. C’était l’époque où les team manager n’étaient pas des stars et où ils montraient leurs dos aux photographes

Warr est entré chez Lotus en 1958, juste après son service militaire. Il est alors en charge des ventes de F2 et des Formule Junior de la marque.

En bon technico-commercial, il n’hésite pas à utiliser ses produits.

Comme pilote, Warr n’a pas laissé de grands souvenirs.

Il a néanmoins remporté le tout premier Grand Prix du Japon (sur Lotus, évidemment.) Pour cette épreuve de sport, créée pour inaugurer le circuit de Suzuka, les pilotes étaient payées en perles de culture!

En 1966, il quitte Lotus pour se lancer dans les slots cars.

Mais son ancien employeur le rattrape en 1969. Chapman l’adoube comme responsable de l’écurie de F1. Il fut ainsi à l’origine des titres de Jochen Rindt (1970) et Emerson Fittipaldi (1972.) L’équipe est alors à son apogée. Chapman peut jeter en l’air sa casquette fétiche à chaque victoire, sans Warr elle resterait vissée sur son crâne…

En 1976, Lotus traverse une mauvaise passe et Warr est recruté par Walter Wolf. Le millionnaire Canadien veut créer sa propre équipe, en s’appuyant sur Franck Williams, Patrick Head, Harvey Postlethwaite et des pilotes du calibre de Jacky Ickx, Jody Schekter, James Hunt ou Keke Rosberg.

En 1977, la Wolf remporte son tout premier Grand Prix. Ce fut hélas un feu de paille et l’écurie disparait fin 1979.

En 1982, Colin Chapman le rappelle. Lotus est de nouveau au plus bas.

Warr restructure l’équipe. Il embauche Gérard Ducarouge et lui obtient un turbo (en l’occurrence, le Renault.)

Au lendemain de son triomphe Monégasque, Ayrton Senna est courtisé par Brabham et Williams. Mais Warr réussit à le convaincre d’aller chez Lotus. Un bon investissement, car grâce à Senna, les Lotus remontent sur la plus haute marche du podium. On peut d’ailleurs voir ici un Warr prêt à prendre « Magic » dans ses bras à l’issu de sa victoire Portugaise.

Hélas, comme à chaque fois, l’équipe n’arrivera pas à pérenniser son succès. En 1989, elle est lourdement endettée et la famille Chapman doit vendre. Peter Collins, l’un des repreneurs, prend le rôle de team-manager et Warr doit donc partir.

Il fut ensuite secrétaire du BRDC (British Racing Drivers Club; le propriétaire de Silverstone) et commissaire de la FIA sur les Grand Prix de F1.

Il a pris sa retraite à la fin des années 90, mais on l’a revu cette année dans le stand Lotus Racing.

Le 4 octobre, suite à une crise cardiaque Peter Warr s’est éteint. Il a donc rejoint son éternel patron, Colin Chapman.

Bernie Ecclestone est d’ordinaire « amnésique » sur les anciennes figure du paddock. Il a déclaré à propos de Warr qu’il a perdu un ami, qui l’avait aidé à bâtir la F1 moderne et qu’il manquera à des milliers de personnes.

En revanche, c’est le silence radio chez Lotus Cars et Lotus Racing.

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