Pas de grand prix de Pau en 2024

Désertions

La rumeur courait depuis plusieurs mois déjà quant à la tenue du Grand Prix de Pau 2024. Il n’aura finalement pas lieu, en tout cas pas sous la forme qu’on lui connaît. L’information a été relayée par la République des Pyrénées. Cette décision fait suite à la défection de la Ferdinand Cup, un promoteur qui devait participer au Grand Prix.

Le plateau s’était considérablement appauvri, sans compétition de monoplace prévue, puis la défection consécutive du TCR Europe et de la Ferdinand Cup a donné le coup de grâce. En l’absence de championnats d’envergure, comment assurer la viabilité et l’attractivité de l’évènement ? Et dire que la F3000 et le WTCC ont pris leurs quartiers ici !.

La fréquentation était aussi en baisse depuis quelques années, avec 34000 spectateurs cette année contre plus de 50.000 en 2022. Pas de course donc, y compris historiques. L’évènement perd donc son statut de Grand Prix, dont la première édition a eu lieu en 1933. Depuis, seules la période de la Seconde Guerre Mondiale et les années 1955 (suite au drame du Mans), 2010 (pour des raisons financières) et 2020-2021 (Covid) avaient eu raison de l’évènement.

D’après une source proche de l’organisation, les partenaires privés qui financent l’évènement souhaitaient des courses plus « vertes », ce qui n’est pas encore proposé par beaucoup de championnats, hormis la Formule E. Le Grand Prix avait bien essayé de se mettre au vert dès 2022 avec des voitures qui roulaient à l’hydrogène ou des courses « garanties bas carbone », ce qui n’a pas empêché l’opposition municipale cette année de dénoncer un « greenwashing ». En plus des courses, l’installation du circuit a aussi un impact écologique difficile à concilier avec les partenaires. Le retour des courses sur le circuit d’Arnos pour 2024 a donc été évoqué, mais la solution a vite été abandonné.

Se réinventer

Reste que l’organisation aurait semble-t-il préféré faire l’impasse sur l’édition 2024 au lieu « de faire un Grand Prix médiocre », pour se concentrer davantage sur l’édition 2025. Il faudra donc se contenter en 2024 d’une exposition de vieilles voitures de collection et de diverses animations mais sans compétition en piste. Un nouveau calendrier est aussi évoqué, avec peut-être un retour du Grand Prix sportif, mais pas forcément tous les ans.

Plus globalement, cette annulation est révélatrice de deux tendances : un rétrécissement du sport automobile global, et encore plus national. Les succès de la F1 et de l’Hypercar sont un arbre qui cache la forêt, car derrière, les autres disciplines, que ce soit le tourisme, le WRC, le WRX, etc, sont en souffrance. Mais en France même, pour des raisons à la fois économiques et politiques, sans parler d’un univers de moins en moins favorable à l’automobiliste, le sport automobile est, en dépit du monument des 24 heures, sur la défensive, dans le sillage de la perte du grand prix de France.

(2 commentaires)

  1. C’est bien dommage, les années à venir vont être très difficiles pour les organisateurs et les circuits français. Peut-être l’émergence de formules électriques voire hydrogène pourraient contribuer à un maintien mais la transition s’annonce compliquée d’autant que certains groupuscules ecolo-declinistes ne rêvent que que de la mort du sport auto.

  2. Je ne suis pas du tout d’accord avec le commentaire sur le rétrécissement du sport auto en france, c’est complètement faux. D’ailleurs, une étude d’un cabinet d’audit montre que le sport auto se porte plutôt bien en france essentiellement au niveau amateur, c’est là qu’est le vivier, la ferdinand cup en étant un exemple parmi bcp d’autres.
    Rien que sur circuit, vous avez le TTE, l’ultimate cup, le michelin sport cup challenge, le roscar, le cp motorsport, le championnat de france des circuits, le GT FFSA……ouf, et vous avez le double tour d’horloge etc…. bref, il y en a tellement, que c’est plutot difficile de choisir et on y roule pas à 5 !
    En rally, vous avez toutes les épreuves régionales, le championnat de france, le challenge rally jeune, la filière stellantis rally…..
    Bref, le sport auto amateur en france se porte bien. Le problème spécifique de Pau est d’une tout autre catégorie et ca fait longtemps que cette course est en souffrance

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