Pas de fusion Renault-Nissan avant 2020 selon Ghosn

Il faut dire que Nissan semble vouloir freiner des quatre fers sur le sujet.

Pas de fusion en 2018 ou 2019 selon Ghosn

S’exprimant à la demande de journalistes lors du sommet « Sooner than you think » sur les technologies –  organisé par Bloomberg –  Carlos Ghosn a déclaré qu’il ne pensait pas que 2018 ou 2019 verrait l’émergence d’un Renault-Nissan fusionné et coté sur une seule place financière.

Il estime par ailleurs que le travail visant à assurer la pérennité de l’alliance au-delà de la génération actuelle de dirigeants doit aussi respecter l’identité de chaque partenaire.

« Comment maintenir la durabilité du système, l’intégration de toutes ces entreprises, avec les fortes identités, et en même temps un système qui ne préoccupe pas certains actionnaires, qui se disent que ça va s’arrêter quand les fondateurs ou les leaders actuels seront partis, est une question fondamentale« , a ajouté le patron de l’Alliance.

Selon lui, le dossier ne devrait pas être réglé en un an. Au contraire, il estime qu’il ne s’agit pas d’un sujet pour le court terme. Considérant toutefois qu’une solution devrait être apportée.

Nissan freine sur une fusion éventuelle

Reste, qu’au delà des propos de Carlos Ghosn, Nissan semble pour le moins réticent sur le projet d’une fusion avec Renault. A la mi-mai, son DG, Hiroto Saikawa, avait souligné qu’une structure de l’Alliance « où chacun est autonome » devait « perdurer« .

Il avait alors qualifié de fausses rumeurs  les informations de presse mentionnant qu’une fusion entre les deux constructeurs était à l’étude. Concédant toutefois qu’un changement de la structure actionnariale était « une possibilité envisageable dans le temps ». « Nissan Motor et son partenaire Renault examinent actuellement différentes options, parmi lesquelles un rééquilibrage de la structure actionnariale de l’alliance, afin de s’assurer que celle-ci survive à son PDG actuel Carlos Ghosn« , avait ainsi déclaré le directeur général de Nissan.

Hiroto Saikawa avait alors affiché sa ferme volonté de faire en sorte que l’Alliance puisse « dans ses générations futures« , toujours opérer comme à l’heure actuelle, mettant l’accent sur la préservation de l’autonomie de chaque entreprise tout en maximisant l’efficacité.

Dans une interview au journal japonais Nikkei, fin avril, le directeur général de Nissan avait indiqué ne pas voir en revanche de mérite dans une véritable fusion avec Renault. Ajoutant que l’objectif de l’alliance était de maintenir le principe du montage actuel, établi en 2016 avec l’arrivée du troisième partenaire, Mitsubishi.

Pression du gouvernement français

Le 16 février dernier,  Carlos Ghosn indiquait pour sa part  qu’il fallait « réfléchir au type d’organisation ». Ajoutant avoir accepté d’apporter une réponse et que cela faisait partie de la feuille de  route de son nouveau mandat chez Renault.

Une source de Bercy avait parallèlement assuré que lors d’un entretien téléphonique avec Carlos Ghosn le 9 février dernier, le ministre de l’Economie,  Bruno Le Maire,   avait clairement demandé au patron de l’Alliance une « feuille de route » en vue d’une « intégration plus forte entre Renault et Nissan ».

« Nous souhaitons un engagement de Carlos Ghosn à nous présenter un plan stratégique à l’Assemblée des actionnaires (de Renault) mi-juin 2018« , soulignait alors le gouvernement français.

Sources : Challenges, Reuters, Renault-Nissan

Crédit Illustration : Renault Nissan

(2 commentaires)

  1. Je trouves qu’il n’y a pas besoin de fusion. L’Alliance marche très bien comme ça, elle est toujours là alors que lors de la vague des rachat il y a 20 ans tous les experts prédisaient que c’est celle qui fonctionnerait le moins bien et se casserait en premier (alors qu’aujourd’hui, c’est la seule concentration de cette époque qui est restée), pourquoi risquer une fusion si c’est pour avoir un « divorce » l’année suivante ?

  2. Sans être un fervent partisan d’une fusion j’y voit tout de même un intérêt : la structure capitalistique de l’Alliance pèse sur la valorisation boursière du groupe qui demeure « pas cher », donc une proie potentielle. On comprends le poids de Bercy qui aimerait bien revendre une partie de la participation de l’Etat à son juste prix.
    Pour le reste je ne suis pas certain que ce soit bénéfique à Renault (Nissan freine uniquement du fait de la présence de l’Etat Français au capital).
    Au fait, en cas de fusion, la nouvelle structure sera t-elle hollandaise, comme l’est actuellement l’Alliance ??

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