Paris réengage un bras de fer avec l’Etat sur le périphérique

Depuis des mois, la Mairie de Paris par ses différents élus de la majorité municipale clame à qui veut l’entendre que le périphérique passera à 50 km/h après les Jeux Olympiques, avec une voie de covoiturage et de bus. A chaque sortie de la sorte, le gouvernement, via un ministre, contredit ces annonces. Pourtant, le périphérique est une voie communale dont la gestion revient à la ville de Paris. En théorie, donc, c’est la municipalité qui fixe la limitation de vitesse.

Sauf que pour l’Etat, cet ruban quasi-circulaire de 35 km est d’une importance suffisante pour que la Municipalité n’aie pas seule son mot à dire. Et il faut dire qu’il y en a du trafic, non parisien, sur le périphérique. Chaque jour, 1,2 million de véhicules emprunte le périphérique de Paris. Les communes limitrophes estiment aussi avoir leur mot à dire. C’est là que le bât blesse : qui doit décider de cette voie municipale.

Celui qui paie gère comme il veut

Et si ce bras de fer cachait une autre volonté de la part de la mairie de Paris ? En effet, si la gestion revient à la ville de Paris, le cout de l’entretien aussi. Sauf que c’est une voie très majoritairement utilisée par des non-parisiens. Comment faire payer cette utilisation sans mettre de péage ou autre système d’octroi ? Si l’état veut avoir son mot à dire sur la limitation du périph’, il n’a qu’à en assurer l’entretien au moins en partie.

Le coût de l’entretien est énorme. 35 km, mais surtout 1 million de m2 de voie et 380 000 m2 de bretelles qui doivent être nettoyés régulièrement, mais aussi doivent être réparés ou carrément refaits. La mairie de Paris a un budget en fort déficit depuis longtemps et verrait sans doute d’un bon oeil qu’on la soulage d’une partie de l’entretien du Périphérique. Evidemment, ce ne sont que des suppositions, mais cela pourrait être la Région Ile-de-France qui prend à sa charge cet axe si important pour le trafic francilien.

Mais, pour cela, cela demanderait une modification de la propriété du périphérique pour qu’administrativement tout soit carré. On attend la réponse de l’Etat à la dernière sortie de David Belliard, adjoint à la Mairie de Paris, sur France Bleu Paris. Une autre piste sérieuse est de permettre, en baissant la vitesse et donc le bruit, de construire sur le périphérique.

(13 commentaires)

  1. De toute façon, 50 km/h sur le perif, c’est du bon sens. Les riverains y gagneraient énormément en confort acoustique et les usagers n’y perdront quasiment rien puisque l’essentiel des durées de transit est déterminé par le taux d’embouteillage et non la limite de vitesse. Personnellement, je rêverais d’emprunter le perif sans aucun ralentissement ; or, ça n’arrive que dans les rêves…

    1. Le problème majeur de la baisse de vitesse sur de tels axes, c’est que cela étends les horaires de congestion. En effet, aux heures ou cela roule le fait de baisser les vitesses d’un tel facteur (30%) sur des voies sans feux y augmente d’exactement autant les temps de parcours. Appliqué à tout le monde, être contraint à occuper ces voies 30% plus longtemps, sur des voies qui commencent à bien se charger dès 6h du matin pour bloquer presque totalement à 7h30 jusqu’à au moins 19h30h le soir (avec quelques rares « creux » ne dépassant guère 1 à 2h en journée) et décoincer vraiment après 20h30, cela donnera du blocage de 6h à 20h sans aucun creux en journée. C’est la meilleure manière d’augmenter instantanément le pb journalier de 5 heures.

      Maintenant, c’est pas forcément non plus à la mairie de tout payer. Mais disons que cela ne posait aucun problème tant que Paris restait attractif: Historiquement, les entreprises payaient la note et les parisiens étaient les moins imposés du pays toutes grandes villes confondues.

      Mais les temps changent et emmerder le monde y contribue: Même ceux qui vivent en grande banlieue y vont à reculons y compris aux heures fluides. Les salles de spectacles n’attirent plus que les parisiens et/ou les touristes pour les plus célèbres. Même pour ces derniers, le problème devient pour les compagnies de bus que de plus en plus de chauffeurs (et hors de question de virer les récalcitrants dans cette profession peinant à recruter) ne veulent plus y aller car il devient quasi impossible pour eux de ne pas y ramasser de PV.

      A mon sens, en politique comme ailleurs, il est toujours assez malvenu de se plaindre des conséquences de ses propres actions: La mairie de Paris a créé un foutoir complet depuis 10/15 ans…

      Niveau périf, par contre, je ne voit pas comment cet axe ne serait pas classé « grande circulation »… toute demande de modification de la mairie devant être validée par le préfet, qui est sous l’autorité de l’état!

      Donc il y a moyen de faire en sorte que Beliard puisse [Modéré]

      1. Pas mal de contre vérités dans ce (long) post. Le fait que la réduction de la vitesse augmente les congestions, cela est batu en brèche par la réalité : par exemple, sur l’autoroute A13 (qui n’est gérée ni par Hidalgo ni les écolos) la vitesse max est réduite automatiquement lorsque le trafic se densifie pour réduire l’effet accordéon et donc les bouchons… les salles de spectacle qui n’attirent plus ? je souhaite bon courage à qui veut réserver une place autrement que des semaines à l’avance, et les tarifs n’ont jamais été aussi élevés… On peut détester Hidalgo, aimer rouler à fond sur le perif (en faisant un doigt d’honneur aux riverains qui essayent de dormir), mais cela n’autorise pas à écrire n’importe quoi…

    2. 3 ? et 0 ?à cette heure. J’en déduis qu’aucun lecteur du LBA n’est riverain du perif : tant mieux pour eux. Et comme l’égoïsme est le propre de l’automobiliste, tout est dans l’ordre des choses…

  2. Ne vous plaignez pas ! L’autoroute pour arriver à Nice est passé de 110 km/h à 90 km/h, et maintenant c’est… 70 km/h. Il y a 5 voies par sens de circulation, pour information.
    70 km/h personne, PERSONNE ne respecte : tout le monde est au minimum à 80. Le radar est placé juste après la fin des 70 km/h, donc limite 90 km/h : c’est déjà ça.

  3. Déjà pour les questions de budget il serait intéressant de faire une introspection côté mairie de Paris ?

    Quand à pourrir la vie des banlieusard pour une idéologie ecolo c est bien sympa mais bon… Les transports en commun sont saturés et / ou en grave.

    Bref c est une manœuvre politique qui ne changera à la pollution au particule

  4. Il est possible de rouler à plus de 50 km/h sur le périph’ parisien ? Où ? A quelle heure ?
    Blague à part, quel est l’intérêt de limiter encore plus la vitesse ? Ça ne va pas diminuer la pollution puisque d’après des mesures faite par Tom Tom en 2021, la vitesse moyenne en journée est de 32 km/h (de 8 h à 20 h). Idem pour le bruit, aucun impact. Idem concernant une hypothétique baisse des coûts d’entretien.
    Par contre, consacrer une voie au co-voiturage va augmenter sensiblement les encombrements, et par conséquent la pollution.
    Et puis ça va nécessiter un gros investissement pour installer le système de surveillance et de verbalisation… Oh ! A qui profite le crime ? A l’heureuse entreprise qui gagnera ce marché, bien sûr ! On va encore dire que je vois le mal partout.

  5. Amis franciliens vous nous saoulez menu.
    Les français payent pour vous :
    – le Grand Paris Express;
    – JOP 2024, les équipements des JO vous allez les garder;
    – le réaménagement de l’Ile de France ….

    Et en plus faudrait vous payer votre Périph?
    Prenez vos pass navigo et arrêtez l’auto.

    Alors je vous rassure de par chez nous l’Etat français contraint mais ne sort pas un rond … ce sont nos régions, départements, communes et l’Union Européenne qui paient … Sortez d’Ile de France, l’Etat français n’engage rien niveau finance pour l’aménagement du territoire. C’est pour votre pomme! Bref.

    1. L’île de france c’est près du tiers du PIB de la France. Sans l’île de france la france passerait de la 7e puissance économique à la 11e, comparable à l’iran. Donc il n’y a rien d’anormal à ce que l’état se préoccupe de cette région sur le plan économique

    2. Sauf que Paris c’est un pouilleme de l’IDF … et un pouilleme qui se réduit de plus en plus tant de moins en moins de gens habitent dans Paris …

      En pratique la plupart des 12 millions de franciliens sont juste des provinciaux qui s’ignorent.

      1. @plouf, SAM parlait bien de l’île de france, pas de Paris. Sur le fond, je suis d’accord: la frontière de Paris n’a plus de sens aujourd’hui: il faudrait au minimum raisonner au niveau de la petite couronne

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