Paris, et les voies sur berge fermées à la circulation automobile cristallisent les débats sur la place de la voiture dans la ville d’aujourd’hui. Entre la Maire, Anne Hidalgo qui mène un combat contre la « bagnole » individuelle, les associations de défense des automobilistes, et ces même automobilistes qui « font avec », les débats ne sont pas terminés.
En 2016, la Maire de Paris a décidé de fermer à la circulation une partie des voies sur berge rive droite (voie Georges Pompidou). Malgré des études et un avis défavorable, Anne Hidalgo a tenu. Un an après, une étude ne montrait aucune amélioration, au contraire. Mais, là encore la Maire a tenu bon. Elle a même annoncé une « votation citoyenne » (des Parisiens) pour savoir ce qu’il faudrait faire pour la voiture thermique en ville.
Inexactitudes, omissions et insuffisances
Aujourd’hui, c’est un sacré revers pour la Maire. En effet, le Tribunal Administratif de Paris considère que la décision de fermer les voies sur berge, reposait sur une étude comportant « des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores, éléments majeurs d’appréciation de l’intérêt général du projet ».
De fait, le Tribunal casse la délibération du Conseil de Paris et annule l’arrêté du 18 octobre 2016 qui créait un promenade publique sur la-dite voie sur berge. En outre, le Tribunal donne un deuxième camouflet à Anne Hidalgo. En effet, le Tribunal considère que l’arrêté a été pris en prenant comme fondement l’article L. 2213-2 du Code général des collectivités territoriales. Or, l’article permet à un maire d’interdire l’accès de certaines voies, mais, à certaines heures uniquement. Pas 24/7.
Désormais, les associations dénonçant la fermeture des voies sur berge vont vraisemblablement demander la réouverture. A noter que l’association qui avait saisi le tribunal n’était pas une association d’automobilistes. En effet, c’est une association de riverains excédés par les bouchons créés en quai haut par ces fermetures.
La Mairie ne devrait pas enterrer pour autant le projet. Elle devrait relancer une consultation, en bonne et due forme cette fois-ci. Enfin, si elle ne veut pas une nouvelle fois se faire retoquer par le Tribunal.
Illustration : Wikimedia