L’Alfa Romeo Giulietta fête ses 60 ans. Le constructeur milanais a volontiers recyclé ses patronymes au fil des années. La Giuletta des années 50 n’a rien à voir avec celle des années 80, ni avec l’actuelle. Pour autant, on ne peut qu’apprécier ce chef d’œuvre de Franco Scaglione.
Le tour de force d’Alfa Romeo, c’est d’être passé du luxe (durant l’entre-deux guerres) à l’access premium. La 1900 (1950) fut un ballon d’essai dans cette reconversion. La Giulietta (1954) descendit encore plus en gamme. Sans elle, la marque aurait disparu. Après tout, Packard ou Panhard, qui ont eu un parcours similaire à Alfa Romeo, n’ont pu rebondir. L’atout de la marque au trèfle, c’était les succès en Grand Prix (on ne parlait pas encore de F1.)
De plus, Alfa Romeo a d’emblée songé à des dérivés sportifs. Au salon de Turin 1954, où la berline Giulietta débuta, il y avait un coupé 2 places, dessiné en interne par Felice Boano. Alfa pensait que le coupé serait confidentiel et il est sous-traité à Bertone. Franco Saglione, responsable du design chez le carrossier, effectua quelques modifications (à commencer par la transformer en 2+2 places.) D’où un débat pour savoir si la Giulietta Sprint est une « Boano » ou une « Scaglione ».
Du reste, elle reprit bien sûr nombre d’éléments de la berline. A commencer par le 1,3l 65ch qui entraine les roues arrières. Elle ne pesait que 880kg, ce qui lui permettait d’atteindre 160km/h (une vitesse réservée aux grandes berlines.) Ajoutez-y une bonne tenue de route et vous comprenez pourquoi ce fut un succès, notamment chez les rallymen.
La Giulietta mena son petit bonhomme de chemin. Le Spider, signé lui par Pininfarina arriva peu après. Puis il y eu la Sprint Speciale, encore plus radicale que la Sprint « tout court ». Pour en revenir au coupé, il s’offrit une version Veloce à 2 carburateurs. Puis il reçu des freins à disques (une première à ce niveau de gamme.) Mais avec ses rondeurs, il était daté au milieu des années 60. C’est alors que le « coupé Bertone » prit le relais. Avec 35 000 unités, elle bien alla au-delà des rêves les plus fous de Bertone et d’Alfa Romeo…
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto