Osamu Suzuki, 91 ans, passe le témoin à son fils

Le stratège de l’expansion

Né Matsuda, Osamu rejoint Suzuki Motor en 1958. Impliqué d’abord dans le contrôle de la production et la planification commerciale,  il épouse Shoko Suzuki, la petite-fille du patriarche et, comme la famille n’avait pas d’héritier masculin, Osamu, suivant la coutume japonaise, a pris le nom de famille de Suzuki. Il gravit les échelons et devient président en 1978.

Il a dirigé l’expansion réussie de l’entreprise dans le monde, avec une stratégie habile. Plutôt que d’essayer de concurrencer frontalement les géants comme Toyota, Suzuki a cherché plutôt à s’implanter dans des marchés naissants encore peu investis par l’industrie automobile, souvent dans des pays en développement et émergents où ses petites voitures modernes mais économiques pouvaient avoir du succès, en nouant des relations commerciales fortes avec de nombreux pays, ce qui fut appelé la « stratégie de la diplomatie ».

L’une de ses réalisations les plus notables est d’entrer sur le marché indien au début des années quatre-vingt, une première pour un constructeur automobile japonais. En 1982, Suzuki forme un partenariat avec le gouvernement indien pour lancer Maruti Udyog Limited et transforme le marché qui, jusque-là, était dominé par des automobiles archaïques. Au cours de la décennie suivante, l’usine est devenue le centre de fabrication de Suzuki pour le sous-continent indien et les marchés d’Europe de l’Est , produisant environ 200 000 unités par an.

Un avenir électrique et en partenariat avec Toyota

L’une de ses dernières grandes décisions a été, fin août 2019, de nouer un lien stratégique avec Toyota, approfondissant leur partenariat dans le développement de nouvelles technologies baptisées «CASE» – pour connectées, autonomes, partagées et électriques en français. Toyota détient une participation de près de 5% dans Suzuki qui maintient néanmoins son indépendance, tout comme Mazda.

Osamu Suzuki avait précédemment déclaré qu’il ne prendrait jamais sa retraite. Interrogé sur sa santé, il avait rétorqué «J’ai joué au golf 47 fois l’année dernière, je suis très énergique(…) Mon travail est ma vie. Les humains meurent s’ils abandonnent leur travail. » Osamu Suzuki préparait sa succession depuis 2015, date à laquelle il a transmis à son fils Toshihiro le titre de PDG exécutif.

Sa décision de démissionner intervient après que Suzuki Motor ait célébré son 100e anniversaire en mars 2020. Signe d’une nouvelle ère, Suzuki Motor a également présenté ses plans pour une expansion dans les voitures électriques. La société a défini des objectifs de croissance, espérant vendre 3,7 millions de véhicules dans le monde d’ici l’exercice 2025, contre 2,85 millions pour ces dernières années.

(3 commentaires)

  1. J’aime bien la Swift, elle a un coup de crayon original – dans le bon sens du terme.

    En rouge foncé, si vous vous demandez dans quelle couleur me l’offrir.

  2. « comme la famille n’avait pas d’héritier masculin, Osamu, suivant la coutume japonaise, a pris le nom de famille de Suzuki »
    J’ignorais cette tradition, que je trouve plutôt intéressante

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