Une semaine après avoir racheté à l’administrateur judiciaire la marque qu’il avait lui-même déclarée en faillite, Nikolai Smolenski vient d’annoncer qu’il la cède à un tandem de citoyens de Floride dénommés Adam Burdette et Jean-Michel Santacrue, pour un montant non divulgué. Les nouveaux propriétaires annoncent bien entendu de grands projets, prétendent avoir la capacité de vendre 5000 voitures par an aux Etats-Unis, voitures qui seront construites suivant le dispositif pour le moins complexe initialement envisagé par Smolenski, les Anglais de Ricardo Engineering se chargeant des moteurs et Bertone de l’assemblage final.
Les premières nouvelles nouvelles TVR sont annoncées dans trois mois. Encore faudrait-il que les différents intervenants cités soient au courant, ce qui est loin d’être évident.
Mais on y croit très fort, vu que les nouveaux propriétaires sont déjà dans la partie, n’est-ce pas. Un des deux, du moins. Il vend en Floride des Lancer Evolution et des Impreza STI en spécifications japonaises, importées par ses soins. Exactement l’expérience et le savoir-faire qu’il faut remettre TVR à flot… Le site de l’entreprise, pas remis à jour depuis 2003, témoigne de l’envergure de l’affaire.
Ce n’est pas la première fois, et sûrement pas la dernière, qu’une marque britannique artisanale se transforme en fantôme après que les propriétaires successifs se soient pris les pieds dans le tapis. Dans le cas de TVR, le processus est particulièrement bizarre. Propriétaire richissime à peine pubère et très opaque, manoeuvre administrativo-financière a laquelle personne n’a rien compris, à commencer par ses instigateurs, rachat puis revente instantanée a des inconnus, plan de relance fumeux à cheval sur trois fuseaux horaires, dans un thriller financier pour consommation estivale tous ces éléments seraient connectés pour un dénouement invraisemblable mais divertissant. Dans le cas présent, c’est plus certainement le caprice d’un enfant gâté qui finit mal. C’est bien dommage pour les employés de Blackpool qui se retrouvent à la rue, et pour une une marque attachante qui tombe chaque jour un peu plus bas.
Source: Autocar via Hemmings Auto Blogs
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