Lorsque l’on pense « NASCAR », on songe à d’énormes bolides ressemblant vaguement à des berlines US et équipées de V8 aux bruits ravageurs. Mais en 1960, à Daytona, en prologue des fameux « 500 miles », les spectateurs ont pu voir des « petites » voitures évoluer sur le fameux anneaux.
A la fin des années 50, les constructeurs US se lancent dans les voitures « à taille européenne ». Elles sont inspirées des berlines Anglaises alors importées et des réalisations des indépendants.
Les Chevrolet Corvair, Ford Falcon et Plymouth Valiant connaissent un certain succès à leur sortie. Les experts sont unanimes: l’avenir appartient aux « compactes ».
A la même époque, la NASCAR se métamorphose. Exit les repris de justice, les « modified » très artisanales et les pistes en terre! Place aux pilotes professionnels, aux voitures « usine » et aux « superspeedway ».
En bon businessman, Bill France Senior (responsable omniscient de la NASCAR) souhaitait surfer sur la vague des compactes. Il présente un pseudo-championnat US de tourisme.
Les débuts ont lieu le 31 janvier 1960 avec deux courses à Daytona (fief de la famille France), en prologue des « Daytona 500 ». La première (10 tours) a lieu sur le circuit routier (celui des 24 heures de Daytona) et la seconde (20 tours) se dispute sur l’anneau.
La chaine de TV CBS diffusera les courses. Alors que les 500 miles de Daytona devront attendre 4 ans de plus pour passer à la télé.
Le plateau est un curieux mélange. On y trouve aussi bien des têtes d’affiches de la Nascar (Lee Petty et son fils Richard, « Fireball » Roberts…), quelques pilotes d’endurance (comme les frères Rodriguez) que des gentlemen-drivers (Roy Schechter ou la journaliste Denise McCluggage -ci-dessous en Volvo-.)
Côté voitures, outre les Corvair, Falcon et Vailant, Morris, Rambler, Studebaker et Volvo ont répondu présent. Notez également la présence d’Alfred « Speedy » Thompson avec une Simca Aronde!
Plymouth est le seul à jouer le jeu. Il propose à ses client un « hyper pack » avec carburateur quadruple corps, arbre-à-cames, pistons, prise d’air et échappement.
Aux essais, Marvin Panch (qui a le soutien officiel de Plymouth Floride) se promène.
Les courses tournent à une « coupe Valiant » avec un septuplé dans la première manche et un quadruplé dans la seconde. Panch est à chaque fois premier.
Ricardo Rodriguez (18 ans à l’époque) est 9e de la course 1 et donc 2e « non-Valiant », avec sa Corvair. 2 ans et demi et 5 Grand Prix de F1 plus tard, il s tuait en course.
Son grand frère Pedro (sur Volvo) fini 10e de la course 2, juste derrière Denise McCluggage. A mon avis, le pilote Mexicain a du prononcer pas mal de mots en « pu » lors du passage de la ligne d’arrivée.
Thompson fut à chaque fois le dernier arrivé. Les lignes droites ont du lui sembler bien longue…
De l’avis de tous, les courses furent ennuyeuses. L’unique action fut ce moment où Roy O’Shea offre une tarte au mur à Richard Petty (qui portait déjà le N°43):
Les deux manches de Daytona furent un flop. La série vivotera jusqu’à fin 1961. La mode des compacts cars s’est essoufflée. Bill France Senior a remisé les « compact-car races » au placard. En guise de « petites » NASCAR, son fils Bill Junior préféra développer des divisions inférieures (les actuels « Nationwide Series » et « Camperworld truck series ».)
Quant au « King » Petty, il se consolera deux mois plus tard, à Martinsville. Avec sa Plymouth bleue, il remporta la première de ses 200 victoires en NASCAR. En revanche, il se contentera de la place de dauphin au championnat 1960.
Créer un championnat professionnel de voitures de tourisme deviendra un serpent de mer du sport automobile US.
A la fin des années 70, l’IMSA s’intéresse aux citadines avec une division réservée. Elles eurent d’abord droit à des courses séparées, puis elles furent intégrées aux épreuves (sous forme de « silhouettes ».) L’idée mourut au début des années 80. Au moins, cela permit à la Renault 5/Le Car de se tailler un palmarès en circuit.
Au milieu des années 90, le NATCC (North American Touring Car Championship) nait. C’est un championnat de tourisme calqué sur ses homologues Européens. Il dura une saison et demi. la « greffe » ne prenait pas avec le public Américain.
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