Nissan va-t-il vendre ses parts dans Mitsubishi ?

La prise de participation de Nissan dans Mitsubishi début 2016 devait étendre l’Alliance Renault-Nissan pour renforcer les partenariats techniques et amortir les développements sur plus de véhicules vendus. Elément de l’œuvre de Carlos Ghosn à la tête de l’Alliance, cette participation de 34% serait en péril selon l’agence Bloomberg.

La raison de cette vente serait en partie la pandémie à la Covid-19 qui touche fortement le secteur automobile et le touchera encore longtemps. Il y a peu, le nouveau DG du groupe Renault, Luca de Meo a indiqué que les économies de plusieurs milliards d’euros ne seraient sans doute pas suffisantes pour redresser rapidement la barre. La vente des 34% pourrait donc participer à renflouer les caisses, mais aussi à supprimer certains coûts structurels, quitte à moins vendre de voitures dans le monde.

Pour autant, Nissan comme Renault nient cette volonté de sortir de Mitsubishi. Bloomberg se fait d’ailleurs l’écho de ces dénégations.

Notre avis, par leblogauto.com

Est-ce que l’une des dernières pierres apportées par Carlos Ghosn à l’édifice Alliance va tomber ? On sait que Nissan comme Renault a besoin d’argent. Vendre une participation dans le constructeur aux diamants pourrait rapporter « un peu ». Pour autant quel crédit apporter à ces rumeurs ?

Déjà, il serait surtout étonnant de voir la structure de l’Alliance être modifiée alors que les rôles de chacun ont été redéfinis selon la doctrine « meneur-suiveur » (ou leader-follower) avec un rôle précis pour Mitsubishi. Mais, en outre, le cours de bourse de Mitsubishi est à 1,7 € environ, en baisse constante depuis un plus haut local à 7 € en juillet 2018. En mai 2016, quand Nissan rachète les 34% de Mitsubishi, le cours était à à 8 €, avant de plonger sur des rumeurs de fraudes et le rachat par Nissan à 4 €/action environ.

Pour Nissan ce serait donc une sacrée moins-value, mais surtout une rentrée d’argent plutôt limitée. Au cours du jour, cela serait environ 800 millions d’euros. Mais, cela obligerait Nissan à passer des dépréciations conséquentes. Une décision qui semble n’avoir ainsi ni queue ni tête.

Si on ajoute que Nissan vient de publier un bilan du 3e trimestre qui affiche 20 milliards d’euros de « trésorerie », on voit mal Nissan sortir comme cela de Mitsubishi. Pour autant, Bloomberg est généralement très bien informée et on peut imaginer une sortie très partielle, au profit de Mitsubishi Corp pour un Mitsubishi qui resterait au sein de l’Alliance, mais un peu plus indépendant.

La trésorerie de Nissan a été reconstituée en émettant deux gros emprunts obligataires de 7,1 milliards d’euros en avril, puis 8 milliards mi-septembre.

(17 commentaires)

  1. C’est pas impossible mais ça serait très con de le faire car niveau moins value, c’est pas ouf.

    De plus, comme dit dans l’article, tout les plans ont été fait en tenant compte de mitsubishi

  2. Et dire qu’avec le covid 19, le Français Eurofins ( prise de sang et test anti covid ) …. en exil fiscal au Luxembourg …. vaut presque le prix de Peugeot ou 6 fois en bourse Mitsubishi Motors ….
    C’est bien de se diversifier.

    1. Apple vaut 117 fois PSA, il faut en déduire un truc?
      Ah, on me dit dans l’oreillette que ça n’a pas plus de rapport avec l’article, désolé.

  3. Mitsubishi n’est pas vraiment un de Carlos. C’est plutôt une obligation que de sauver Mitsubishi qui fabrique des pièces et modèles pour Nissan.

    1. Une obligation ET une bonne affaire à l’époque.
      Sachant que PSA n’avait pas réussi son rapprochement avec Mitsubishi justement pour un problème de valorisation de l’action.

      Chute de l’action qui a suivi la révélation par Nissan (!) de chiffres d’émissions frauduleux.
      On pourrait même facilement se laisser aller à penser qu’on frisait le délit d’initiés.

      Donc oui, Nissan s’est sécurisé mais a plutôt tiré avantage de la situation.

      Quand on voit les rancœurs que traîne (traînait ?) Nissan vis à vis de Renault, c’est tour de même gonflé.

    1. sauf à être désespéré comme PSA après la dernière crise, sinon ça ne vaut pas le coup de revendre Mitsubishi juste pour 800 millions….d’autant plus qu’ils ont acheté pour bien plus cher, et qu’ils ont pris des lignes de crédit pour affronter la crise covid

      1. Mis à part ça, qui est très bien expliqué dans l’article.

        C’est surtout que je trouve que dans l’absolu ( hors boursicotage donc) 2.4milliards pour une machine industrielle de l’envergure de Mitsubishi ce n’est vraiment pas grand chose.

        Mais derrière il faut assurer, sûrement un lourd passif.

        1. ça vaudrait presque le coup de débourser 1.6 milliard supplémentaire, de prendre 100%, et éviter éventuelle révolte ultérieurement…(genre Nissan vs Renault)

          2.4 milliards
          à peu de chose près question timing, Tavares aurait proposé le rachat de Mitsubishi au lieu de se concentrer sur la fusion avec FCA. Sans être mondialisé partout, cela a l’avantage de ne pas avoir de doublon sur les différents marchés

        2. Après c’est uniquement Mitsubishi Motors dont on parle, la machine industrielle derrière Mitsubishi Motors est le conglémorat Mitsubishi Corporation dont la filiale MHI (Mitsubishi Heavy Industries) est l’une des plus grosses entreprises industrielles et qui déposent le plus de brevets!
          Malheureusement en 2016, la maison mère de Mitsubishi Motors n’a pas voulu y réinjecté de l’argent…
          Après ils ont une approche bien différentes de Renault, Nissan y a vu peut être une porte de sortie… ce ne serait pas étonnant que Mitsubishi Corporation reprend ses actions….

  4. Quel renversement de situation, durant la dernière décennie, les rumeurs ne concernaient que Renault subissant la pression de Nissan pour un rééquilibrage actionnariale en faveur du japonais…

    Et là maintenant, c’est Nissan qui est dans la panade et en proie aux rumeurs.

    Rumeurs ou pas, le système d’alliance à fait son temps.
    Ca ne fonctionne pas, Renault-Nissan l’a prouvé : ils ont bu la calice jusqu’à la lie.

    Renault-Nissan finira par fusionner ou par se séparer entièrement.
    Dommage qu’ils continuent à perdre du temps, de l’argent et de l’énergie, en tergiversant encore dans leur système d’alliance obsolète et si peu productif.

    1. Si cela peut fonctionner. juste que CG avait privilégié ses interêts personnels pour garder les deux constructeurs Nissan et Renault bien séparés. (Double salaire). Maintenant dans un couple, c’est toujours du 60/50%.

      1. Après avoir redressé Nissan, et remboursé sa dette avant l’heure, Carlos Ghosn avait reçu une offre en or pour prendre la tête de GM, qu’il a décliné

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