Nissan revoit ses objectifs annuels à la baisse de près de 50 %

Très mauvais temps pour Nissan. Le constructeur japonais a abaissé jeudi de 43% sa prévision de résultat opérationnel annuel. Vous avez bien lu : 43 % …. soit une baisse de près de la moitié …  Il s’agit d’un très sérieux avertissement sur résultats. Encore un

Nouvel avertissement sur résultats à quelques semaines du bilan annuel

Alors que Nissan a du mal à gérer les affres de l’affaire Ghosn, et demeure ébranlé par de vives tensions internes, la baisse des ventes de véhicules est loin d’arranger ses affaires.

Le constructeur table désormais un résultat opérationnel de 85 milliards de yens (711 millions d’euros) pour son exercice annuel s’achevant fin mars, une révision de taille par rapport à l’objectif initial de 150 milliards de yens ( 1,25 milliard d’euros) qu’il s’était fixé précédemment.

Perte nette 26,1 milliards de yens pour le dernier trimestre 2019

Ces nouvelles perspectives peu réjouissantes voient le jour alors que le constructeur automobile a enregistré une perte nette de 26,1 milliards de yens (238 millions de dollars) pour le trimestre d’octobre à décembre 2019. A noter que les nouveaux montants désormais contrastent fortement avec les prévisions optimistes de ses rivaux nationaux Toyota et Honda.

Durant le dernier trimestre 2019, Nissan a affiché un bénéfice d’exploitation de 23 milliards de yens, en deçà de l’estimation moyenne des analystes tablant quant à eux sur 59 milliards de yens.

L’année dernière, Nissan avait annoncé un bénéfice de 318 milliards de yens, ce qui représentait – déjà – à l’époque son revenu annuel le plus bas depuis une décennie.

Baisse importante des ventes

Les ventes trimestrielles ont chuté de 18% à 2,5 trillions de yens, un montant inférieur aux prévisions des analystes, s’établissant quant à elles à 2,7 trillions de yens.

Les ventes mondiales de véhicules de Nissan ont chuté de 11% en volume au cours de la période d’octobre à décembre. Régressant de 18% aux États-Unis, avec des modèles autrefois populaires tels que le SUV Rogue et la berline Sentra qui sont tombés en disgrâce. En Chine, les ventes ont chuté de 0,6%.

Nissan prévoit désormais de vendre 5,05 millions de véhicules pour toute l’année, ce qui constituerait sa plus faible performance commerciale depuis 2013.

Une restructuration plus importante suite au déclin des ventes

La forte baisse des bénéfices de Nissan a déjà conduit le constructeur à lancer une vaste restructuration de ses activités, qui se traduit par des suppressions d’emplois et des fermetures d’usines et de baisse de l’offre de produits alors que le constructeur s’éloigne d’une politique agressive de parts de marché défendue par Ghosn.

« Nous progressons, mais les volumes de ventes ont été faibles, nous devons donc procéder à une restructuration plus importante que prévue« , a déclaré le PDG de Nissan, Makoto Uchida.

De source proche du dossier, on laisse entendre que Nissan devrait supprimer au moins 4 300 emplois de direction et fermer deux sites de production dans le cadre de plans d’austérité encore plus drastiques visant renflouer d’au moins 480 milliards de yens son résultat net d’ici 2023.

Ces mesures, une extension d’un plan dévoilé en juillet, devraient amener le constructeur à proposer moins de modèles de voitures, d’options et de versions tandis que les budgets marketing ainsi que les emplois dans les sièges sociaux aux États-Unis et en Europe seraient réduits.

Notre avis, par leblogauto.com

Il y a désormais urgence pour Nissan à redresser la barre. Une situation qui impacte Renault, son partenaire au sein de l’Alliance. A la Bourse de Paris, le titre du groupe automobile français démarrait la journée en baisse de plus de 2 %, suite à la révision des perspectives de son partenaire japonais.

Sources : Reuters, Automotive News

(39 commentaires)

    1. @RS43. IL en est le principal responsable. Nissan c’est 4 millions d’autos … ils les a fait monter à 5 millions et on voit le résultat. La décroissance des volumes aura cela de bénéfique qu’ils ne seront plus dans le rouge après cette poussée de croissance forcée. VW sur certains aspects a le m^me point faible!

    2. @RS43. De plus. L’action Renault avait bien dévissé mais elle s’est reprise.
      A 16h56 : l’action PSA chute de 2,46% et celle de Renault de 0,43%.
      Donc moralité celui qui doit fusionner avec FCA est plus chahuté aujourd’hui que celui qui devra endosser les pertes de Nissan voir se faire violence pour reprendre Nissan ou en prendre le contrôle stratégique.

    3. D’autant plus irrationnel que l’action Renault a fini dans le vert à +0,029% alors que celle de PSA s’enfonce dans le rouge. Comme quoi l’homme providentiel ne peut rien face à une situation économique qui se complique. Peut-être l’occasion pour Renault de reprendre la main dans les prochains mois sur le nippon. Carlos est le grand responsable de cette poussée de croissance du nippon, des ventes non stratégiques, de la monoculture des SUV … la marge pour la marge a ses limites et l’autre Carlos cultive les mêmes paradoxes.

  1. L’arroseur arrosé…
    Les manips pour discréditer Ghosn se sont retournées contre le constructeur et ont détruit son image. Quand on connait l’importance de cette dernière dans l’acte d’achat d’une auto, la relance va être très longue et très coûteuse.

    1. Ca n’a pas de rapport : C. Ghosn a tapé dans la caisse , en tant que client je suis déçu mais pas impacté. VW a truqué des moteurs pour plus polluer que la norme, là c’est de la tromperie pour l’acheteur. Les ventes de VW sont restées au beau fixe

      1. Si tu savais comment « les ventes de VW sont restées au beau fixe », l’amiral (à savoir qu’ils multiplient les mega ristournes pour convaincre d’acheter), tu te dirais que cela ne peut pas durer éternellement

    2. @KS: y a-t-il quelqu’un qui aurait franchi le pas d’acquérir une Nissan et qui du fait de l’éviction de Ghosn changerait d’avis ? Je ne veux croire qu’à maximum 1 ou 2 français vraiment obtus pour ne plus regarder une Nissan pour cette seule raison.

      A l’étranger (US), ce doit même être l’effet inverse et l’acheteur de se dire que sa voiture sera un peu plus japonaises qu’avant (ce qui est une des raisons d’achat).

      (Et ce n’est pas du bashing anti-français ni même anti Ghosn)

  2. Le problème de Nissan c’est son image : ni celle sérieuse de Toyota ou Honda et moins bon rapport qualité prix que les Coréens.
    Franchement, la Micra n’est qu’une Clio recarrossée aucun intérêt.
    Et aux US les Coréens sont très agressifs commercialement.
    J’ajouterais que les dirigeants de Nissan sont absorbés par l’affaire Ghosn et qu’on ne peut être au four et au moulin.

    1. Techniquement la Micra et la Clio n’ ont rien en commun, ce sont deux plateformes differentes malgre ce qu’ on lit ici et la…
      Niveau industriel une heresie.
      La seule Micra a avoir partage sa plateforme avec la Clio, ce fut la III.

      1. La Micra partage la même plateforme avec la Clio

        Ensuite, ce qui est différent, c’est le chassis, c’est à dire la façon dont on a utilisé, renforcé la plateforme de base selon les besoins.

        Par exemple, Scenic et Megane partagent la même plateforme. Toutes les Megane ont la même plateforme, mais toutes les Megane n’ont pas le même chassis, selon si c’est la Megane de base de monsieur tout le monde ou la Megane RS…

        C’est pareil entre Clio et Micra-March, même plateforme mais des chassis différents, parce que l’automobiliste japonais n’a pas les même attentes que l’automobiliste européen en matière de conduite

    2. j’adore « la Micra n’est qu’une Clio recarrossée aucun intérêt » pourquoi aucun interet?
      il semble qu’une partie des déboires de nissan est due à une garantie un peu longue aux USA conjuguée à de gros problèmes de fiabilité

      1. @amiral_sub. Nissan préférait produire sa Micra au Maroc surement à côté des Dacia pour pouvoir la solder comme ses concurrentes Fiesta, Clio, 208 et C3. Le succès d’une polyvalente, c’est aussi la capacité du constructeurs à proposer des prix agressifs bien loin des prix catalogue!

  3. Je ne connais rien à l’économie je m’arrête juste une une formulation :

    « En Chine, les ventes ont chuté de 0,6% »

    0.6% c’est une chute ?

  4. Si la situation de Nissan continue de se détériorer dans les 2 prochaines années, pensez-vous qu’ils vont accepter de négocier une fusion avec Renault (à 50/50 ?) ?
    Ou alors, vont-ils aller au bout de leur logique en préférant se faire hara-kiri (disparition de Nissan) plutôt que d’être sous contrôle étranger ?

    1. En bon franchouillard, on dirait à Renault de laisser Nissan se casser la figure et le racheter pour 1 yen symbolique
      Il faut surtout souhaiter que la nouvelle direction du groupe relance tout ça

      1. à partir de 20%, un actionnaire est solidaire de la dette de l’entreprise (en tout cas au Japon. Lors du rachat de Nissan, Renault s’était contenté de 19.9% dans un premier temps. Et avant d’aller plus loin, à 36%, Renault avait demandé UNE seule clause: ne pas être responsable de la dette ultérieure à la reprise, qui était de 200 milliards de francs français…alors que le bilan record de Renault était de 20 milliards de francs juste après le succès du Scenic)

        Donc si Nissan se casse la figure, alors Renault devra y mettre la main au porte feuille cette fois ci.

        Il faudrait d’abord revendre leur 44% de participation….mais de ce fait, Nissan deviendra actionnaire de Renault de par leur 15%…

        Il faudrait que Nissan revende leur part dans Renault, puis que ce dernier revende ses parts dans Nissan, ET que personne d’autre ne fasse une OPA sur Nissan entre temps, genre un constructeur chinois ayant un « budget illimité »

  5. Nissan (et Renault par effet colatéral), font-ils parie de ce qu’on appelle les entreprises Zombie qui ne doivent leur survie qu’aux taux d’emprunts extraordinairement bas?

  6. Renault pouvait encore vendre ses parts de Nissan début 2019.
    Bientôt Nissan ne vaudra plus grand chose entraînant Renault dans sa chute

  7. Comme quoi, ils ont beau tout donner pour essayer d’éliminer Ghosn, sans lui, Nissan est mort ! Kamikazé, chez Nissan ?

  8. Ouais, sans idée, ni talent, et que gestion comptable c’est parfois que des puits sovietoide sans fond..

    C’est un vieux sujet des années 80 et 90. A la différence de Toyota et Honda, La création artificielle de Datsun au début du 20ieme siecle et sa vie toujours cahotante, a toujours manqué d’un vrai unique propriétaire historique et une réelle raison d’exister. L’encadrement des années 80 et 90 était toujours en permanence uniquement habité par l’unique obsession maladive de rattraper Toyota, et rien d’autre. Ce fut la raison de cette gamme pléthore de l’époque (suffit de regarder un catalogue Nissan USA de ces époques…), ou la politique agressive d’achat de parts de marché partout existait déjà, pour dépasser Toyota, et qui fut un échec, politique ayant été la raison du puit de perte sans fond l’emportant à sa banqueroute de la fin des années 90, sauvé par Renault. Donc..

    Pour y arriver, Carlos Ghosn avait enfermé le golem fou intérieur dans la cave.
    Le golem fou s’est échappé est à repris la route de la destruction intérieure de sa maison, semblant aujourd’hui surtout obsédé par taper sur son ancien dompteur….
    L’anecdote puérile Nissan de réclamer 83 millions d’euros à Carlos Ghosn montre la gravité de la maladie obsessionnelle et extrême médiocrité du management japonais mangé par les honneurs nationalistes de son… vide, montrant la pourriture intérieur de l’encadrement puérile et vide de cette entreprise, n’étant que la reprise de ce qui existait déjà à la fin des années 90.

    A chaque crise économique, les fusions pérennes long terme d’entreprises automobiles ont toujours été agrégés par pays. Citroën avalé fusionné par Peugeot pendant le choc pétrolier des années 90. Kia par Hyundai pendant la crise asiatique de 1997. Depuis pas mal d’année, au Japon le résidu industriel automobile (Après Daihatsu, Subaru, Mazda) s’agrège autour de Toyota. Commencement Mitsubishi par Nissan (ils pourraient dire merci à Ghosn qui aurait du accepter la proposition GM deux fois mieux payé plutôt que rester travailler pour des cons…, bref), et à la vue de l’histoire automobile et du nationalisme japonais, on ne voit pas d’autre évolution pour Nissan à part une reprise fusion avec Honda (deux généralistes comme Kia/Hyundai ?).
    La construction baroque Renault et Nissan est bien sûr déjà morte, plus que le résidu d’une illusion en sursis ou Renault semble déjà plus y faire que de la figuration.

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