Nissan ne veut pas d’un Senard à deux têtes

Si Carlos Ghosn n’est certes plus le patron de l’Alliance et que Jean-Dominique Senard  a repris les rênes de Renault, la position de Nissan concernant la gouvernance n’a semble-t-il pas changé.

Selon le Financial Times, le comité spécial sur la gouvernance du constructeur japonais va recommander de ne pas nommer le nouveau président de Renault à la tête du constructeur japonais.

Nissan veut préserver son poids politique dans l’Alliance

L’objectif demeure également inchangé : éviter une trop grande concentration des pouvoirs. Et renforcer le poids de Nissan au sein de l’Alliance. Le tout pour notamment éviter une fusion des deux constructeurs.

Citant des sources proches des discussions, le journal indique le comité spécial considère comme dangereux le fait de réitérer le scénario qui prévalait durant l’ère Ghosn : un seul et même aigle à deux têtes, et deux casquettes : l’une en tant que PDG de Renault, l’autre en tant que PDG de Nissan.

Le constructeur japonais estime que la concentration des pouvoirs autour de Carlos Ghosn – tout à la fois PDG de Renault, président de Nissan, de Mitsubishi et de l’Alliance – a pu faciliter les irrégularités dont l’ancien dirigeant est soupçonné.

Si les responsables des trois constructeurs ont certes réaffirmé la semaine dernière l’importance de leur alliance, ils ont toutefois pris soin d’éviter d’aborder le sujet qui pourrait fâcher : la présidence de Nissan.

L’Etat français et Renault feraient pression pour la nomination de Senard

D’après le média britannique, Renault et l’Etat français pousseraient à la nomination de Jean-Dominique Senard au poste de président de Nissan alors que ce dernier a pris la tête de Renault le 24 janvier dernier.

Recommandation du comité spécial prévu courant mars

Fin décembre, des sources proches du dossier avaient indiqué que Nissan allait rapidement mettre un place un comité spécial en vue de discuter de la réforme de la gouvernance du constructeur automobile japonais. Des discussions approfondies devant débuter dès le mois de janvier.

Le comité a bel et bien été formé à la suite du scandale financier impliquant l’ancien président de Nissan, Carlos Ghosn. La structure, composée de sept membres, est présidée par l’avocat Seiichiro Nishioka. Figurent également parmi ses membres Sadayuki Sakakibara, ancien président du conseil de Keidanren (Fédération des entreprises du Japon) et des administrateurs externes de Nissan.

En mars prochain, il devrait formuler des recommandations sur le choix de la personne à retenir pour assurer la fonction de président de Nissan et sur l’amélioration des processus à mettre en oeuvre au sein du constructeur en matière de rémunération des administrateurs.

Sources : Reuters, AOF, Financial Times, Japantimes

(9 commentaires)

    1. Vulgaire, je ne sais pas si c’est le mot juste au vu des ventes actuelles des 2 marques… Mais il faudrait sans doute en effet rappeler qui a acheté qui, pour réinvestir des milliards dans la foulée pour une marque qui sinon n’existerait peut-être même plus.
      Je m’étonnes que la fin de la récré n’ait pas encore été sonnée, quitte à aller vraiment au clash (ce qui ne devrait pas durer, personne n’y ayant intérêt). Si la situation était inverse, les japonais sauraient très bien nous rappeler qui est l’actionnaire ayant le plus de poids.
      Si c’est l’impression de servir actuellement de locomotive à Renault qui les agace, les temps pourraient changer à la défaveur d’un tweet de Trump ou du ralentissement chinois. Ce qui affecterait plus Nissan que Renault. Et là, pour compter sur l’Europe afin de compenser cela risquerait de se compliquer!

    2. Techniquement, Nissan n’est pas une filiale de Renault. Pour cela il faudrait que Nissan soit intégré juridiquement à Renault et que Renault détienne plus de 50% des actions, et exerce un contrôle total de la société. On en est loin.
      Donc parler de filiale ou de rachat n’a pas de sens. C’est une alliance industrielle je le rappelle.

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