Nissan : may the e-4orce be with you !

Le Nissan Ariya, crossover 100% électrique, va bientôt débarquer avec sa technologie quatre roues motrices, le e-4orce. On a cherché à en savoir plus.

Nissan Europe a organisé une table ronde pour parler de son système e4orce dévoilé lors du CES 2020. L’occasion pour nous de nous pencher un peu plus sur le système et de poser quelques questions sur un système qui sera dans le SUV Ariya d’ici la fin de l’année 2021.

Le e-4orce, déjà, cela se prononce « i-force ». Nissan n’est pas le premier à jouer sur la similitude sonore du « four » mais, cela pourrait induire de jolies discussions dans les concessions sur le « heu quatre orce ». Pour rappel, le Nissan Ariya est développé sur la nouvelle plateforme CMF-EV qu’il va inaugurer au sein de l’Alliance. Il sera disponible en deux roues motrices (2RM) avec un seul moteur électrique synchrone sur l’essieu avant, mais aussi en quatre roues motrices (4RM) avec un moteur par essieu. C’est cela le e-4orce.

Pour continuer la fiche technique rapide, il y aura plusieurs configurations moteurs et batteries. En 2RM, l’Ariya sera disponible en 160 kW avec 63 kWh utiles (360 km WLTP environ), mais aussi en 178 kW avec 87 kWh utiles (500 km WLTP). Pour la version e-4orce, il sera disponible en 205 kW de puissance cumulée avec la 63 kWh (340 km), ou en 225 kW et 290 kW avec la 87 kWh (460 km et 400 km respectivement). Des valeurs qui ont été techniquement choisies selon Nissan pour optimiser l’utilisation de la batterie ainsi que sa puissance.

Pas de CHAdeMO en Europe

Pour recharger, il y a un chargeur intégré 22 kW AC (courant alternatif). Mais l’Ariya pourra être chargé en courant continu (DC) jusqu’à 130 kW. Et ce, via une prise Combo CCS 2 ! Petite révolution chez Nissan pour l’Europe, pas de CHAdeMO ! Surtout, l’Ariya disposera d’un « battery thermal management ».

Ce contrôle de la température, associé à un refroidissement liquide, devrait permettre de réchauffer la batterie quand nécessaire, mais surtout de la refroidir efficacement. Fini la batterie trop chaude après un tour à vitesse élevé et qui n’accepte pas de charger à 130 kW. Ici, on nous assure que les 130 kW seront atteints sur une grande plage de la charge. Une plus grande stabilité de la puissance de charge garantit une charge vraiment rapide.

La batterie sera avec des cellules prismatiques à la chimie évoluée. C’est un autre changement technique et philosophique puisque la Leaf est avec des batteries poches/pouch. La densité, tenue secrète, est tout de même en hausse par rapport à la voiture électrique pionnière et best-seller du constructeur nippon.

Contrôle de traction et du couple : merci l’électrique

Le système e-4orce permet un contrôle fin du couple sur chaque moteur. Ainsi, Nissan peut jouer sur la régénération avant/arrière pour éviter par exemple la plongée du véhicule au freinage. On régénère un peu plus à l’arrière et cela « assoie » le SUV. Sur les véhicules thermiques, on peut jouer sur les freins. Nissan le fait déjà pour contrôler l’assiette du véhicule, et ainsi éviter plongée et tangage, en appliquant de micro-freinages. Ici, c’est une énergie non perdue. C’est mieux.

Surtout, en virage, sur surface glissante ou non, cela va permettre un contrôle de la trajectoire que les meilleurs systèmes mécaniques 4RM classiques sur véhicule thermique. Il faut dire que le temps de réponse ici est bien plus faible qu’avec un système mécanique, et que la gestion du couple sur un moteur électrique est plus aisée. C’est ce qui permet à Rimac, Porsche (Taycan) ou Tesla de proposer des véhicules électriques au contrôle de traction ultra-performant.

Si éviter la plongée est un confort de tous les jours pour les passagers, le contrôle de traction est un gros plus pour la sécurité, mais aussi pour la « sportivité » du véhicule. D’ailleurs, cela peut paraître paradoxal de développer un SUV du segment C (4,60 m environ) pour le barder d’électronique, le doter de 290 kW de puissance et en faire un « SUV sportif » 4 roues motrices. Un SUV c’est « haut sur pattes », pas forcément l’archétype du véhicule sportif ou agile. Nissan a même dû travailler l’aérodynamique pour descendre le Cx à 0,297.

Pourquoi commencer par un SUV ?

Interrogés par nos soins sur ce paradoxe apparent, Thomas Chrétien, chef de gamme Ariya de Nissan Europe et Nicolas Bozek, chef de projet product planning Ariya de Nissan Europe, bottent un peu en touche. En effet, la mode actuelle (et c’est un peu la faute de Nissan) est aux SUV. La marque débute donc par là. 30 000 « marques d’intérêt » ont été enregistrées en Europe. Preuve d’une certaine attente de ce type de véhicules.

Pourtant, on aurait bien vu un véhicule sportif plus classique type berline. Surtout que techniquement, la puissance combinée des moteurs électriques peut être plus élevées. Les deux moteurs font 178 kW de puissance max et on pourrait donc avoir un véhicule de 356 kW soit près de 480 ch. Nissan ne s’interdit pas d’aller au-delà des 290 kW prévu pour cet Ariya. Pourquoi pas une version Nismo de l’Ariya ? A priori aussi, d’autres véhicules devraient récupérer le système e4orce.

Le système a été développé à la base sur une Nissan Leaf « pimpée » avec 2 moteurs et le système e-4orce. Mais, la mode délaissant un peu les berlines, il n’est pas certain que l’on verra une berline énervée 4RM électrique de sitôt. A quand une Leaf super Nismo ou carrément la Nissan GT-eR ?

Attention, n’allez pas dire que l’Ariya est un Qashqai électrique. Déjà, en termes de dimension ce ne sont pas les mêmes longueurs. Aussi, c’est, entre autres, pour éviter cette comparaison que l’Ariya adopte un style radicalement différent du SUV Nissan qui est en train d’être renouvelé. L’Ariya a un côté technoïde qui passe par son design extérieur, mais aussi intérieur et ses équipements. Ce sera le premier véhicule Nissan à être reprogrammable à distance, même pour les calculateurs de la partie moteurs.

Toujours la voie de l’électrique technoïde

Nissan espère aussi se distinguer d’éventuels concurrents avec une silhouette qui se veut « SUV coupé » (argh!), un intérieur tourné vers le tactile (avec ses interrupteurs haptiques), un véhicule très connecté, etc. L’Ariya et son système e-4orce arriveront au deuxième semestre 2021. L’avenir nous dira si Nissan nous refait le coup du crossover innovant ou si son Ariya déroutera les gens.

On a hâte de prendre en main cet Ariya e-4orce et de le comparer à d’autres véhicules quatre roues motrices pour éprouver le contrôle de traction et du couple. Ce n’est clairement pas ce que l’on cherche lorsque l’on achète un SUV, mais cela peut être intéressant.

Pour le reste, avec un empattement de 2,77 m et de l’habitabilité aidée par la plateforme CMF-EV, nul doute qu’il devrait plaire ce SUV. Surtout avec son petit côté « smartphone » renforcé par l’une des deux couleurs exclusives Akatsuki Copper (et Vert Boréal) qui rappelle un smarphone à la pomme en « or rose ».

En revanche, la version 2RM simple traction risque d’avoir le plus de succès chez nous. D’autant plus que sur le papier, c’est la version avec la batterie 87 kWh qui donne le plus d’autonomie avec 500 km WLTP. Mais là, les avantages du système e-4orce s’envolent…

Illustration : Nissan (dont 1-modifiée par leblogauto.com)

« may the e-4orce be with you » (que la e-4orce soit avec toi) est une référence à l’univers de Star Wars, la Guerre des Etoiles.

(44 commentaires)

  1. La berline ce sera la prochaine Altima qui servira de base à la remplaçante de la Talisman… Il semblerait que Nissan bosse sur une adaptation de la Talisman et de la plateforme électrique … pour réduire les coûts. (la rumeur).

    VW ce sont les effets d’annonce, Nissan c’est dans le concret! Un article est sorti hier pour dire que les constructeurs qui ne seront pas en mesure d’assembler plus de 750 000 exemplaires électriques par an n’auront pas la stratégie électrique viable …

    1. @sam, il me semble que Renault avouait ne pouvoir sortir que 350.000 VE quand VW sortira 1 million sur la même période !?
      Pour l’exercice 2022, j’imagine !?

      1. 450 000 pour VW de véhicules électrifiés (hybrides, électriques).
        350 000 pour Renault de véhicules électrifiés (hybrides, électriques).
        Au niveau des labels et non des groupes.

          1. PSA dépense relativement peu et fait relativement beaucoup dans la VE
            … à peine moins que Renault avec une synergie de groupe intelligent.

          2. Parler du cousin de l’Ariya est un peu foireux…4,20 m contre 4,60 m…
            Ce n’est plus du cousin, c’est du cousinage au 2 ou 3e degré 😉

          3. D’où la mention « Petite cousine » … le cousin de l’Ariya est présenté l’année prochaine chez le Losange. C’est la même base? Vous en conviendrez.

          4. Entre la CMF-EV et le système bi-moteur 178 kW, l’Alliance a de quoi faire de jolies choses…
            Mais oseront ils ?
            Imaginons…une Alpine Megan-e…CMF-EV, bi-moteur (donc 4×4) 63 kWh, 225 kW (ou plus)…bon pour le poids ce ne sera pas top top…mais il y a de quoi faire du sportif.

  2. [Mode frustre ON]
    Dites les gens de LBA, la video qui se met en pop up juste devant le texte que l’on lit sur chaque article ouvert vous avez moyen de le faire encore plus intrusif?
    Sur PC, c’est super chiant. Sur mon telephone portable, j’ai abandonne l’idee de regarder LBA. Entre ca et la pub en haut, 75% de l’ecran est occupe. C’est ridicule, enervant, frustrant, cassecouillant, inutile…
    [Mode frustre OFF]

    1. Oui, tout cela a été remonté (encore il y a qq jours) à l’équipe tech du player (et ils seront encore relancés).
      Croyez bien que nous sommes conscients de la frustration (surtout sur mobile) que cela peut générer.

  3. Dans un avenir plus ou moins proche on aura 1 moteur par roue, plus d’arbre de transmission, plus de cardans, etc…
    En plus avec une pile à combustible ça sera top.
    Tiens, comme l’a déjà fait Toyota en concept, non ?
    6 grandes places, 4 roues motrices et directices, 1000 kms d’autonomie selon mes souvenirs.

    1. Le moteur roue a quelques inconvénients dont celui des masses non suspendues.
      Le moteur dans l’essieu ne prend pas de place et peut assez facilement être piloté niveau couple droite/gauche.

      Mais le moteur roue, c’est la solution de Lordstown pour son Endurance.
      Il faut dire que là, pas trop de souci de sportivité pour un truck. L’avantage est de ne pas avoir de « truc » pour le châssis.

      1. Comme Thibault le mentionne, le vrai probleme du moteur roue est la masse non suspendue qui affecte la tenue de route et surtout le confort car il necessite des lois d’amortissement beaucoup plus fermes (beaucoup plus d’energie lors des mouvements verticaux).

    2. 1 moteur par roue c’est aussi dangereux… Si l’un s’arrete pour une raison ou l’autre, il faut vite couper l’autre pour eviter que la voiture ne parte dans le rail ou vers la voiture d’a coté. Ca peut paraitre bancal mais en pratique ca complique les choses. Et deux moteurs coutent plus qu’un avec des cardans car il faut aussi deux boites de vitesse (meme si elles n’en n’ont qu’une), deux onduleurs, …

      1. C’est pour cela que l’effet d’annonce de Michelin il a plus d’une décennie a vite été remisé sur l’étagère des fausses bonnes idées

    3. 1 moteur, 1 différentiel, 2 cardans. Plus simple, plus léger. Malheureusement 2 cardans mais bon c’est assez fiable et peu onéreux à remplacer

  4. Les leafs aussi disponsent d’un « battery thermal management », comme toute les VE. C’est un module de controle (ou une de ses fonctions) et c’est justement lui qui limite la charge quand la batterie est trop chaude. Le probleme des Leafs etaient le refroidissement par air qui n’est pas très efficace…

    1. les leafs 1ere et certaines 2nd generation n avait pas de systeme de refroidissement tout court, la zoe a un systeme de refroidissement par air

  5. « n SUV c’est « haut sur pattes », pas forcément l’archétype du véhicule sportif ou agile. Nissan a même dû travailler l’aérodynamique pour descendre le Cx à 0,297 »

    Ils ont bien bossé les Japonais. Un énorme boulot pour descendre à 0.297

    https://www.leblogauto.com/2021/03/bmw-ix-xdrive40-xdrive50-jusqua-600-km-wltp.html
    Sinon, récemment, il y avait un article sur la BMW iX, un bestiole presque aussi massif qu’un Renault Trafic, et embarquant un taureau dans le coffre (le Trafic à vide est à peine à 1.6T)
    Cette BMW iX a un coef Cx de….. 0.25 !!!
    https://www.bmw.fr/fr/tous-les-modeles/bmw-i/bmw-ix/2020/bmw-ix.html

    1. Le Cx montre le beau boulot des ingé aéro, communiquer le SCx serait pertinent pour se faire une idée de l’efficacité du véhicule.
      Ensuite, on pourrait aller plus loin que le WLTC actuel en utilisant un plus long segment à haute vitesse. Actuellement la part de freinage continue est de l’ordre de 30% de la durée du test ‘haute vitesse’. Pas sûr que ça mette en avant l’efficacité aéro du véhicule…

  6. Beau CX, mais pas de garde au sol…
    Le mot SUV ne voudrait-il pas juste dire monospace depuis quelques années ?
    On est très loin des premiers rav4, tiguan, x-trail…
    Après, prendre un chemin enneigé en dévers avec une voiture de plus de 2 tonnes, équipée de batteries qui n’aiment pas le froid, c’est aimer l’aventure.?

    1. les batteries seront thermorégulées. Un toyota landcruiser (le roi des 4×4) c’est 2T sans les pleins

  7. enfin une plateforme commune à l’alliance ! il aura fallu 22 ans et la révolution électrique!

    1. oui mais alors les designers se sont encore loupés. quelle horreur se truc, ca devient une habitude chez Nissan.
      on espère que les crayons de Renault sont plus affutés

  8. @SGL: ça c’est acté, à part tesla seuls VW et dans une moindre mesure hyundai kia ont réellement investit dans l’électrique. Tous les autres bricolent encore. C’est simple: sans usines de batteries point de salut. Et en France à part le blabla il n’y en a pas. VW construit 7 usines!

    1. Bah oui, il me semble que sur le podium il n’y a que Tesla, VW, HK, et plus loin Renault/Nissan et Stellantis.
      Ça m’ennuie de le dire, mais les constructeurs français se sont laissé distancer… c’était prévisible.

      1. @SGL. L’avenir ne vous donnera pas raison … le trollage naïf c’est mignon mais bon d’ici la fin d’année vous aurez des éléments de réponse.

        1. Non mais je suis dans la constatation.
          Renault n’a fait que trop peu de VE en dehors de la Zoe depuis 2013… C’est énorme !
          Grâce ou à cause du dieselgate VW , dépense 10 x plus de R&D et de transformation de son outil industrielle au service de la VE.
          Là, ce n’est plus des prévisions, c’est une constatation du passé récent.
          Maintenant, pour l’avenir, j’espère que je me trompe, car nous sommes parties pour jouer les seconds couteaux.
          Je souhaite beaucoup de succès au Megane E et R5 … mais rien n’est gagné surtout quand 2023 la concurrence sera rude.

          1. Oui la constatation à 2 balles avec le disque une peu rayé. On en reparle avec la présentation des prochaines Renault électriques. VW le label table sur 450 000 autos électrifiées et Renault/Dacia le label (Spring est dans leurs comptes) table sur 350 000 autos électrifiées … si vous l’ajouter par les chiffres de Nissan et Mistubishi votre comparaison n’est pas pertinente… après VW groupe parle d’autos électrifiées et non pas d’autos électriques. Tesla lui. Oui.

  9. Alors pour Alpine … confirmation de trois tautaus électriques il y a 7 jours. Je vous mets le lien? Lol. Va y avoir de la R5 bleue … ou une proche cousine bleue en 2023 et deux autres bolides.

  10. Des SUV de 400 ch avec du torque vectoring (pour la sportivité sans doute) à l’heure des limiteurs de vitesse actifs… Une vraie idée d’avenir cohérente et intéressante

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *