Nissan : Ghosn veut participer au Conseil, la justice refuse

Suite au dépôt de requête de Carlos Ghosn demandant d’assister au conseil d’administration de Nissan, le tribunal de Tokyo aura au final rejeté sa demande. Laquelle constitue toutefois une preuve que l’ancien dirigeant compte bien réapparaître sur le devant de la scène, et défendre ses intérêts au sein du constructeur. Cela promet de l’ambiance pour les semaines qui viennent. La bataille risque d’être on ne peut plus rude …

La justice nippone redoute une éventuelle pression de Ghosn

Alors que Carlos Ghosn, soupçonné de malversations financières, a l’interdiction formelle de rencontrer les protagonistes du dossier, le tribunal de Tokyo a estimé que sa présence lors du conseil aurait pu faire peser une sorte de pression sur les administrateurs, laquelle aurait été même susceptible d’influencer leurs témoignages lors du procès.

Rappelons que si Carlos Ghosn a certes été démis de ses fonctions de la présidence de Nissan quelques jours après son arrestation le 19 novembre dernier à Tokyo, il demeure toutefois administrateur tant que l’assemblée générale des actionnaires, prévue le 8 avril, n’a pas voté sa destitution.

Obligation de participer au conseil plaide son avocat

Navigant entre les prérogatives légales dévolues à Carlos Ghosn en tant que membre du Conseil et ses obligations en tant qu’accusé remis en liberté très surveillée, son principal avocat, Junichiro Hironaka, avait préalablement plaidé qu’en tant qu’administrateur, Carlos Ghosn avait « l’obligation de participer au conseil », ajoutant que s’il en obtenait l’autorisation, il souhaitait être présent.

L’avis de Leblogauto.com

Certes, la justice nippone aura au final refusé la demande de Carlos Ghosn de participer au Conseil d’Administration de Nissan, mais cette demande préfigure d’ores et déjà l’ambiance qui devrait régner au sein du constructeur dans les semaines qui viennent … laissant entrevoir de vives tensions en perspective.

On comprend également le récent discours de Thierry Bolloré déclarant qu’il ne voyait pas d’avenir professionnel pour Carlos Ghosn au sein de Renault. Etant visiblement conscient du fait  que l’ancien dirigeant compte bien défendre ses intérêts et qu’il tentera autant que faire se peut de maintenir son influence au sein de l’Alliance.

Sources : NHK, Nikkei, NTV, AFP

(14 commentaires)

  1. Après « la République c’est moi! »
    Maintenant « Nissan c’est moi! »
    Cette génération d’hommes qui ne veulent pas lâcher et pourtant l’Etat français lui avait demandé de prendre sa retraite … il n’a pas voulu lâcher … il doit le regretter!
    Enough is enough.

  2. Ce type est un voleur et un menteur, les japonnais devraient s’n servir pour casser des cailloux avc un boulet à chaque pied

    1. En l’occurrence, en attendant son procès, il est considéré comme innocent des faits dont on l’accuse.
      Fut-ce au Japon qu’il est accusé.

      1. @Thibaut Emme:
        sauf qu’au Japon, la présomption d’innocence n’existe pas : puisqu’on est arrêté, c’est qu’on a quelque chose à se reprocher.
        L’affaire Ghosn a eu cette particularité de mettre en lumière un système judiciaire nippon très différend du nôtre.

        Une explication écrite il y a 4 ans et demi :
        https://ameliemarieintokyo.com/pourquoi-il-ne-vaut-mieux-pas-se-faire-arreter-au-japon/

        On retrouve bien dans l’affaire Ghosn les 8 points expliqués par Amelie Marie en septembre 2014.

        Je dis tout ça, non pas pour excuser Carlos Ghosn mais juste pour dire que le fonctionnement de la justice nippone est très particulier et qu’aux yeux des japonnais, Ghosn est déjà plus coupable qu’innocent.

        1. @Lee O Neil : certes certes, mais pour le coup on commente ici sur un site français hébergé en France.
          C’est donc le droit français qui s’applique pour ce qui concerne la présomption d’innocence. 😉

  3. Ca ne sera pas facile de se débarrasser de Carlos Ghosn, il ne va pas se laisser faire et je pense même qu’il va être très actif.
    Il connait certainement des tas de choses sur les directions du groupe et on ne lui coupera pas la langue. Je pense même que ça va saigner 😉

  4. Ghosn était un atout pour l’alliance maintenant c’est un boulet quoiqu’il ait fait.
    Il ferai mieux de se taire et préparer son procès.

    1. Un atout pour l’économie du groupe oui. Par contre pour la passion automobile on repassera. Renault est totalement à la traîne, et se trimbale une image de voiture « correcte ».

  5. Pourquoi alors parler d’une info japonaise qui concerne une entreprise japonaise sur un site français hébergé en France ?
    Est-ce que ce site français hébergé en France ne devrait pas se contenter alors de parler des marques automobiles franco-françaises uniquement ?
    Donc ce site français hébergé en France ne regarderait le monde qu’à travers son petit nombril ???

    Et quand vous écrivez « fut-ce au Japon », vous parlez bel et bien de la justice japonaise et pas française, non ?
    Ghosn est incarcéré au Japon, c’est donc la justice japonaise qui s’applique, non ?
    Et le message de Dan concernait les déboires japonais de Ghosn et pas ceux en France, non ?
    Et la justice japonaise n’a que faire des états d’âme d’un site internet français hébergé en France !

    Parfois vos réactions sont très curieuses…

    1. Même quand on parle d’une affaire à l’étranger la présomption d’innocence française s’applique.
      C’est la loi. Et c’est la justice française.
      Confere l’affaire DSK où les médias français se sont fait « taper sur les doigts » par le CSA et autres pour avoir montré DSK menottes aux poignets.

      Tout le reste de votre message je ne sais pas trop d’où vous le sortez, en tout cas pas de nos propos.

  6. C’est plus clair ainsi et peut-être que le message de départ :

    « En l’occurrence, en attendant son procès, il est considéré comme innocent des faits dont on l’accuse.
    Fut-ce au Japon qu’il est accusé. »

    aurait pu être quelque chose comme ça:

    « bien que Carlos Ghosn soit incarcéré au Japon pour des faits qui lui sont reprochés par la justice japonaise, le droit français nous impose tout de même d’appliquer la présomption d’innocence jusqu’à l’issue de son procès là-bas »

    1. @Lee O Neil. Disons que les avocats français du Monsieur peuvent attaquer tout site/média pour « diffamation ».Je pense que c’est en ce sens que la présomption d’innocence s’applique ici.

      Après la ligne de défense de son nouvel avocat peut se justifier. Montrer sa volonté de participer au prochain conseil d’administration c’est « prouver » son innocence et aussi montrer que l’entreprise est « en faute » car elle n’invite pas un de ses administrateurs.

      Après la ficelle est un peu grosse et au pays où le code d’honneur est primordial, c’est cavalier comme attitude. Votre réputation est compromise là-bas … vous vous excusez et passer à autre chose. C’est quand même un pays où on se suicide quand sa réputation est entachée. Après le couac du déguisement en ouvrier … c’est la seconde fois que l’avocat se plante.

  7. Et puis surtout Thibaut, pour le moment, la justice japonaise n’a pas encore su trouver des preuves de la culpabilité du monsieur … puisqu’ils, ont été jusqu’à lui proposer un deal plus que douteux !

    alors certes, le monsieur est détestable en plusieurs points, il vivait dans une bulle et gare à celui qui cherchait à le contredire, même si c’était justifié (et n’oublions pas non plus les cas de suicide chez Renault de son fait), mais concernant cette affaire, tout concorde à dire que c’est une vaste fumisterie orchestrée par Saikawa pour que celui garde sa place !

  8. Les cas de suicides chez Renault « de son fait » ? C’est de sa faute à lui ? Et à lui tout seul, en plus ?

    Légèrement exagéré, non ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *