Nissan : cure d’austérité pour les cadres face à la crise

Cure d’austérité

Plusieurs sources ont ainsi indiqué à l’agence de presse Reuters que Nissan avait décidé de mettre en place une cure d’austérité jusqu’à la fin de l’exercice financier en cours, soit jusqu’à fin mars 2020. Les mesures pourraient même être prolongées jusqu’à mars 2021.

Parmi les restrictions les plus significatives figurent notamment la demande de mettre une croix sur les déplacements non essentiels ainsi que sur les cadeaux et événements promotionnels. Objectif :  » économiser chaque yen », si l’on en croit l’une des sources. Laissant ainsi entendre que la situation financière de Nissan n’est guère au beau fixe.

Un seul représentant du constructeur sera désormais autorisé à se déplacer pour assister à une réunion importante, contre trois ou quatre précédemment. Les autres rassemblements et dîners ont été annulés ou remplacés par des téléconférences.

Le gel des dépenses non essentielles est « de plus en plus la norme chez Nissan au niveau mondial », a déclaré une autre source, ajoutant : « la maison n’est pas en feu mais quelque chose est en train de couver ».

Un porte-parole de Nissan a quant à lui déclaré à une interrogation sur ce sujet en indiquant que « compte tenu de la situation à laquelle » le constructeur était « confronté d’un point de vue commercial et opérationnel », ses dirigeants avaient pris « des mesures pour réduire les dépenses ».

2 jours de  congés non rémunérés pour Nissan US

Pour rappel, au courant du mois de décembre, Nissan a d’ores et déjà imposé à ses employés américains de poser deux jours de congés non rémunérés pour les 2 et 3 janvier 2020.

Le responsable Nissan pour les Etats-Unis a ainsi pris des mesures pour réduire les coûts dans toute l’entreprise, en réduisant les frais de déplacement de ses salariés et en imposant à l’ensemble de l’organisation américaine deux jours de congés non payés.

« Bien que nous ayons progressé, les performances de Nissan sont en deçà de nos attentes »  a déclaré le président de Nissan North America, Jose Valls, dans un mémo adressé à ses employés. La note de service indique notamment que Nissan réduira de 50% les frais de déplacement de ses employés.

La société restera également fermée pendant deux jours après les vacances du Nouvel An. Tous les salariés Nissan US devront ainsi renoncer à leur rémunération des 2 et 3 janvier 2020. Des étrennes inversées en quelque sorte ….

La fermeture obligatoire affectera toutes les activités américaines de Nissan, y compris le siège social du constructeur automobile dans la banlieue de Nashville, ainsi que les usines de montage de Smyrna et Decherd, dans le Tennessee, et à Canton, dans le Missouri, l’unité de production des véhicules haut de gamme luxe ainsi que l’entité financière de la société, Nissan Motors Acceptance.

Sont également concernés le grand centre d’ingénierie de Farmington Hills, situé dans le Michigan, un studio de design à San Diego et divers autres bureaux à travers le pays.

Atmosphère de crise

Certes, le constructeur ne manque de liquidités, mais la crise est « belle » et « bien » là, alors que le constructeur peine à gérer les conséquences de l’affaire Ghosn tant en externe … qu’en interne. Les tensions avec Renault, son partenaire au sein de l’Alliance n’arrangeant rien à l’affaire.

Si Nissan a mis en place un vaste plan de redressement de ses ventes et de ses marges au mois d’avril 2019, les sources affirment que les perspectives sont désormais encore plus sombres que les prévisions.

Ainsi, en novembre dernier, le constructeur a fait état d’une chute de 70% de son résultat opérationnel au deuxième trimestre, abaissant parallèlement sa prévision pour l’année. Il s’attend d’ores et déjà à son plus mauvais résultat en 11 ans.

Départ surprise de Jun Seki

Un « malheur » n’arrivant jamais seul, le titre Nissan a été très fortement secoué mercredi, atteignant même un plus bas de huit ans après l’annonce du départ surprise de Jun Seki. Les marchés se sont en effet inquiétés du départ du dirigeant récemment nommé pour superviser le plan de redressement.

Nissan a annoncé vendredi dernier avoir choisi l’un de ses dirigeants, Hideyuki Sakamoto, pour le remplacer au sein de son conseil d’administration.

Notre avis, par leblogauto.com

Les termes employés par les différentes sources ne présagent rien de bon pour la santé financière du constructeur japonais. On se demande désormais par quel biais le constructeur pourrait arriver à redresser la barre. Car les problèmes sont à la fois structurels, commerciaux et financiers. Il va être difficile de se souhaiter une bonne année 2020 au sein des couloirs et ateliers de Nissan ….

Sources : Reuters, Nissan

(33 commentaires)

      1. Si Nissan coule comme tu le dit , Renault pour peu d’argent devient majoritaire, plus de 50% des actions achetées pas chères, une bonne affaire pour Renault.

          1. Les Echos avril 2019 /
            […]
            Pour la première fois depuis qu’il l’avait suspendu en 2009, Nissan a annoncé son intention de réduire le dividende sur l’exercice prochain de 30 %, de 57 à 40 yens. « Pour Renault, ce sera une source de cash en moins, dans les mêmes proportions (ajustées du taux de change et du décalage d’exercice) », selon un analyste. […]

            […]
            Depuis trois ans, le dividende versé par Nissan avait dépassé 700 millions d’euros par an, ayant même atteint 784 millions l’an dernier. En dix ans, le groupe nippon a versé au total 4,4 milliards d’euros à son premier actionnaire. […]

          2. Financial Times
            https://www.ft.com/content/112a6a38-174c-11ea-9ee4-11f260415385

            […]
            With the company widely expected to reduce its annual dividends on a collapse in profits, that would put further pressure on Renault, which analysts say faces a cash crunch in the near future. 

            La société devrait largement réduire ses dividendes annuels en cas d’effondrement des bénéfices, ce qui exercerait une pression supplémentaire sur Renault, qui devrait faire face à une crise de trésorerie dans un proche avenir. 
            […]
            “We model virtually no dividend from Nissan to Renault,” says Mr Houchois at Jefferies. “Without it, they are absolutely naked, everyone can see how vulnerable they are now.”
            «Nous ne modélisons pratiquement aucun dividende de Nissan à Renault», explique M. Houchois, analyste chez Jefferies. «Sans cela, ils sont absolument démunis, tout le monde peut voir à quel point ils sont vulnérables.»

            […]

          3. Oui, mais…En bourse 1+1 ne font pas 2 ( sauf peut être pour PSA/FCA qui n’intéresse personne en bourse )
            Forte probabilité qu’avec la nouvelle cotation, le cours de Renault soit gagnant… l’Alliance est depuis longtemps obsolète pour la bourse….. les dividendes passent après.

  1. Cure d’austérité pour Carlos Ghosn, cure d’austérité pour les cadres enfin.
    Economiser chaque yen, fini les dîners caviar pour les cadres,
    Que du normal pour redresser Nissan, ou d’autres concurrents…..
    Le reste n’est que potin de Reuters. Reuters a ses préférés, Nissan n’en fait pas partie.

    1. « fini les dîners caviar »
      oh bah oui, voyons. c’est bien connu, tous les cadres, ces gros méchants loups qui, les cons, ont fait des études et se sont démerdés, c’est champagne shower tous les weekends.
      Saviez vous qu’ils se baignent dans des baignoires en or?

      Vous avez raison en revanche sur le fait que cette « cure d’austérité » (très subjectif) est vraie pour tous. Certains pour rembourser leurs amendes records, d’autres pour préparer la recherche et développement future, d’autres car ils ont bien besoin de réduire les coûts fixes…

  2. Une chose est sûre, Renault n’est plus le vilain petit canard de l’Alliance !
    …. Décidément, l’année 2019 aura été l’annus horribilis de Renault/Nissan.

    1. Ce serait bien d’avoir l’explication des gens qui mettent des dislikes ? 😯
      Renault, a part l’affaire de Carlos Ghosn, ce maintien à peu près a son niveau, en baisse, car en fin de cycle de ses modèles, pendant que Nissan se casse la gueule !
      Je ne vois pas comment l’on pourrait justifier le contraire !?

      1. Qui plus est, ils ont raté une fusion… Même si c’était un bien pour un mal ?
        Renault reste en 2020 le cul entre deux chaises avec Nissan, mais sans que cela soit le top au niveau synergie avec des bagarres à la tête de l’Alliance.
        On peut espérer nettement mieux pour l’avenir… À côté de la situation de PSA qui se marie avec FCA, semble être nettement meilleur. (pour le moment)

        1. Le cul entre deux chaises, les bagarres de pouvoir, ce n’est pas bon pour l’Alliance ni pour PSA/FCA dont on attends de voir qui sera le chef, et il faudra un chef pour éliminer les marques inutiles et faire mieux que moins de 1% de parts de marché pour PSA/FCA réunis en Chine.

        1. Très juste @lepèrelavertu, l’effet de Panurge avec les imbéciles fonctionne à merveille.
          C’était juste pour dialoguer et échanger des idées.
          Que des personnes ne soient pas d’accord avec moi, je le conçois parfaitement…
          Je dis juste que ça serait intéressant de savoir pourquoi .
          …En l’absence de réponse, j’en déduis que j’ai dit une vérité qui ne plaît manifestement pas à tout le monde !?
          … Ça les occupe. 🙂

          1. Les dislikers… C’est comme les chasseurs avant de tirer !
            « Y’a le mauvais chasseur y voit un truc y tire c’est sur alors là on le reconnaît à la ronde mais le bon chasseur y voit un truc y tire mais c’est un bon chasseur quoi. Bon toute façon c’est des questions à la con ça »
            https://www.youtube.com/watch?v=QuGcoOJKXT8.
            😉

  3. Oui, mais comparons avec FCA ce que va recevoir la mariée PSA.
    FCA 2016+2017+2018 = 0 euros de dividendes …
    Reuters a ses marques préférées et lance des boulets sur les autres, ex:2 jours de congés non rémunérés ….. Reuters va le radoter combien de fois ?

    1. « Oui, mais comparons avec FCA ce que va recevoir la mariée PSA. »
      On peut prendre le raisonnement inverse. De plus, qui te dit que ce sera PSA qui mènera la danse au sein du futur nouveau groupe.

  4. Renault laisse couler et attend le bon moment pour remettre des billes et devenir majoritaire.
    Ils pourront enfin développer la marque sans les japs dans les pattes.

      1. Maternelle:
        Nissan a son sac de billes ( Nissan, Infiniti, Datsun Mitsubishi) japonais.
        Renault a son sac de billes …..
        Infiniti appartenant à 100% au sac de billes de Nissan = aucune Infiniti rebadgée Renault pour l’Europe…. juste pour en vendre plus..( touche pas à mes billes dit Nissan, Infiniti est à moi )
        Un gâchis industriel et commercial ….. et il y en a d’autres….

      2. Non, c’est ta marque chérie qui délocalise toute sa production, vendue très chère, dans les pays à bas coûts de l’est et en Turquie.
        Et puis pas besoin, il suffit juste que Renault devienne actionnaire majoritaire pour prendre la main et arrêter cette guéguerre d’égos nationalistes qui est entrain de tuer Nissan.
        Ils ont lancé l’affaire Ghosn trop tôt. Si elle arrivait aujourd’hui, avec ces mauvais résultats ils auraient un boulevard pour le descendre et attaquer Renault.
        De là à ce qu’ils demandent à Renault de remettre la main au portefeuille…
        Car les termes du message sont plutôt alarmistes.

  5. Bref ça va mal et ils réagissent…

    Crise d’austérité, cela rappelle ce qu’avait prévu Louis Schweitzer lorsqu’il avait demandé à Carlos Ghosn de redresser Nissan.

    1. Surtout qu’en ce moment le Liban est stable … et que le peuple fustige les élites qui magouillent. A savoir qui l’a aidé? Ce mec y vont faire une série sur sa vie. Dynastie à côté c’est peanuts. Puissent le Brésil, la France et le Royaume-Unis (son épouse est à Londres ou était) ne pas se sentir concernés par ce rebondissement!

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