Nissan recycle l’aluminium pour produire le Rogue
Nissan regarde au-delà du tuyau d’échappement pour réduire l’empreinte carbone du cycle de vie de ses véhicules.
Le constructeur japonais a débuté le recyclage des déchets d’aluminium pour fabriquer son populaire SUV Rogue. Objectif affiché : réduire l’impact environnemental de la production du métal, alors que les gouvernements et les investisseurs se concentrent de plus en plus sur les émissions globales des groupes automobiles en plus de celles issues directement des moteurs.
L’aluminium prisé pour son faible poids mais polluant à produire
L’aluminium est devenu un métal de plus en plus important dans les carrosseries automobiles en raison de son faible poids. Cependant, la production du métal émet des quantités massives de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre qui, selon les scientifiques, contribue au changement climatique.
La transformation de l’aluminium a une grande empreinte carbone en raison de la grande quantité d’électricité utilisée pour extraire le métal de base de la bauxite et pour le raffiner. Par rapport au traitement de 100 kg d’acier ordinaire, la production de 100 kg d’aluminium produit quatre fois plus de dioxyde de carbone et coûte quatre fois plus cher.
Pour réduire à la fois la production de carbone et les coûts, il est impératif d’incorporer une technologie de recyclage de l’aluminium.
Nissan installe des équipements pour recycler l’aluminium
Nissan a installé dans ses usines de la préfecture de Fukuoka (Japon) et de l’État américain du Tennessee des équipements qui collectent les déchets d’aluminium de la production de véhicules, les déchiquettent en petits morceaux, puis rassemble uniquement ceux qui conviennent au recyclage.
Les fragments sont transformés en feuille d’aluminium par le géant japonais de l’aluminium UACJ et l’américain Novelis, et Nissan les utilise pour fabriquer des capots et des portes.
Ce recyclage en boucle fermée permet de réduire l’empreinte carbone en diminuant la quantité d’aluminium neuf utilisé.
SUV Rogue / X-Trail : 1er véhicule Nissan à adopter l’aluminium recyclé
L’aluminium recyclé a été adopté pour la première fois dans le nouveau SUV Rogue, connu au Japon sous le nom de X-Trail, lancé à l’automne dernier. Ce véhicule est l’un des modèles les plus populaires de Nissan, avec environ 380 000 unités produites dans le monde au cours de l’exercice 2019, soit 8% du total.
Les plans prévoient d’utiliser à l’avenir de l’aluminium recyclé dans d’autres modèles.
Un aluminium de haute qualité nécessaire
La feuille d’aluminium pour les carrosseries doit être de haute qualité. Nissan a utilisé des feuilles d’aluminium dans certains modèles, mais les déchets ont été réutilisés pour fabriquer d’autres pièces. Un partenariat avec un important producteur d’aluminium laminé doté de technologies de pointe était essentiel pour utiliser de l’aluminium recyclé dans un véhicule produit en série.
D’autres exemples dans l’automobile
Toyota utilise également des matériaux en aluminium recyclé nouvellement développés pour certaines parties de la carrosserie de son véhicule à pile à combustible Mirai qui a été entièrement rénové en décembre 2020.
Les constructeurs automobiles utilisent de plus en plus l’aluminium pour réduire le poids des véhicules. L’utilisation du métal a bondi de 50% au cours des deux dernières décennies pour atteindre 172 kg par voiture en 2019, selon l’Association japonaise de l’aluminium. En supposant qu’un véhicule pèse une tonne, 17% serait de l’aluminium.
Audi, filiale Volkswagen, a mis en œuvre un programme de recyclage des chutes d’aluminium dans les usines de pressage en nouvelles feuilles d’aluminium. Ce processus a réduit les émissions de dioxyde de carbone d’environ 40% en 2018.
Analyses du cycle de vie
Les grands constructeurs automobiles sont désormais soumis à des pressions pour réduire les émissions de carbone dans toutes les étapes du processus de production. Les analyses du cycle de vie déterminent l’impact environnemental de l’ensemble du processus.
En 2020, des discussions ont débuté en Europe sur l’obligation des constructeurs de mettre en œuvre des analyses du cycle de vie. L’idée de prendre en compte les émissions de carbone lors du choix des composants et des matières premières est née dans ce contexte.
Volkswagen demande aux fournisseurs de ses véhicules électriques ID.3 de signer des contrats zéro carbone. Daimler exhorte quant à lui les fournisseurs de sa marque premium Mercedes-Benz à atteindre la neutralité carbone d’ici 2039. À ce jour, 75% des quelque 2 000 fournisseurs ont accepté d’instaurer une fabrication neutre en carbone à l’avenir.
À partir de juillet 2024, l’Union européenne exigera des producteurs de batteries de véhicules électriques et d’autres composants de déclarer les volumes d’émissions sur les cycles de vie, y compris la production. Le marché commun fixera plus tard des plafonds d’émissions, qui devraient être exécutoires par des interdictions de vente.
La communauté des affaires japonaise suit une tendance similaire. Le fabricant de produits chimiques Teijin commencera à divulguer les émissions de dioxyde de carbone de la production de matériaux de construction automobile.
Réduire l’empreinte carbone dans le processus de revêtement
Nissan réduit également l’empreinte carbone dans le processus de revêtement. Pour le nouveau véhicule électrique Ariya, le constructeur automobile a développé des peintures à l’eau qui peuvent être appliquées à des températures plus basses.
Cela garantit que les pièces peuvent être peintes ensemble, ce qui rationalise le processus et réduit les émissions de carbone. Le système de ventilation qui récupère les restes de peinture en suspension dans l’air a également été amélioré. Dans l’ensemble, ces améliorations devraient réduire la production de carbone de 25%.
Notre avis, par leblogauto.com
Des recherches et des applications qui vont dans le bon sens : réduire les émissions polluantes en tenant compte de l’ensemble du cycle de vie.
Une pratique certes vertueuse mais également guidée par des objectifs financiers, le but étant de ne pas devoir payer de coûteuses amendes.
Sources : Nikkei, Nissan
Ah ben les Audi A8 et A2 accidentées vont être recherchée.
Pour le Rogue, c’est de l’aluminium collé ou soudé?
sachant que les Audi A2 on les appelait les chameaux … 😉
Légère certes, mais mieux valait ne pas avoir le coffre trop chargé en descente, elle ne tenait pas hyper bien la route .
quant à la circulation de l’air dans l’habitacle, gros pb, obliger de fermer les fenetres au dela de 60 km/h car sinon bourdonnements effrayants
« Une pratique certes vertueuse mais également guidée par des objectifs financiers, le but étant de ne pas devoir payer de coûteuses amendes. »
Oui voilà, en gros jusqu’à maintenant « on n’en avait rien à carrer de l’environnement, on mettait les déchets dans une benne (enfin espérons le) et on vendait ça à une entreprise de recyclage.
Désormais avec ces lois à la con si on ne veut pas d’amende il faut recycler nous-même… »
En fait non, il est con mon message, que ce soit Nissan ou qqun d’autre qui recycle, l’important c’est que ce soit recyclé. J’espère que c’était déjà recyclé avant.
Pourquoi mettre -1 à ce message ? J’attestais que mon message d’avant était naze, c’est quoi le soucis ? C’est important de savoir reconnaître ses tords.
Ou alors c’est quelqu’un qui voulait vraiment que Nissan recycle depuis le début.
Oui bon, c’est pas non plus révolutionnaire. Ça fait belle lurette (au moibs 50 ans) que dans l’aéronautique, on recycle les chutes et les copeaux d’usinage d’alliages d’aluminium, mais aussi de titane, de magnésium… il vaut mieux d’ailleurs, le contraire serait un gaspillage insensé de matériaux coûteux: pour certaines pièces structurales complexes, usinées mécaniquement et très allégées (donc très ‘aérées’ par enlèvement de matière), 80% de la masse du brut peut se retrouver dans les copeaux (en d’autre termes: la pièce finale pèse moins de 20% du brut de fonderie; les copeaux pèsent 4 fois plus lourds que la pièce finie elle-même…).
Très bonne nouvelle. Il y a tant a recycler sur une voiture.