L’année 2008 commence mal pour nos amis espagnols, même si 2007 avait d’ores et déjà laissé présager de difficultés futures.
Nissan a annoncé jeudi son intention de licencier 450 personnes dans son usine de Barcelone. Raisons invoquées : la hausse de l’euro (encore elle !) et un transfert de production en Thaïlande.
Car ce que ne dit pas le communiqué, c’est que la Thaïlande a su user de tous ses charmes – financiers – pour attirer les constructeurs automobiles.
La production de l’usine devrait être réduire de 7% en 2008 et revenir à 179.000 véhicules, précise toutefois Nissan.
En octobre dernier, le constructeur automobile avait annoncé sa volonté de construire un modèle de fourgonnette légère au Maroc, en lieu et place de son usine espagnole. Ce nouveau modèle devait être initialement monté dans l’usine du fabricant nippon située dans la zone franche de Barcelone, mais, à la dernière minute, la direction du groupe au Japon a pris la décision de le réserver pour le site projeté par le français Renault à Tanger.
Pour justifier la délocalisation sur le futur site marocain de l’Alliance Renault-Nissan et apaiser les syndicats, le patron de Nissan Motor Iberica avait alors estimé que la mesure était dictée par la « permanente adaptation du secteur » et ne constituait pas « le début de la fin » de l’usine espagnole.
Fait nouveau qui a du peser dans la « balance », la Thaïlande propose depuis peu des mesures fiscales alléchantes pour les constructeurs qui s’engageront dans la production de véhicules propres. Le gouvernement thaïlandais vient ainsi d’annoncer une réduction de 50 % de la taxe d’accise, une suspension des impôts sur le revenu pendant huit ans et l’annulation des douanes sur l’importation de machines pour les constructeurs automobiles qui se qualifient.
Toyota, Suzuki, Nissan et Mitsubishi devraient profiter des mesures, affirmait d’ores et déjà la presse avant l’annonce des licenciements espagnols. Des millions de voitures consommant moins de 5 litres aux 100 km devraient ainsi construites en Thaïlande au cours des prochaines années.
Pour être éligible, les constructeurs doivent s’engager à faire un « investissement important » dans une usine en Thaïlande, cette installation devant produire un minimum de 100 000 voitures dans cinq ans. Les véhicules devront consommer un maximum de 5 litres/100 km et devront également respecter une norme de 120 g de CO2 par km, soit la norme visée par l’Union européenne en 2012.
Des ententes importantes ont été conclues avec plusieurs constructeurs et le gouvernement thaïlandais. Suzuki a annoncé des investissements de 313 M$, Nissan de 183 M$, tandis que Mitsubishi investira pour sa part 179 M$. Toyota n’a pas précisé la somme qui sera investi dans le cadre de cette initiative.
Au-delà des investissements dans ce pays en émergence, les véhicules à faibles émissions qui y seront construits pourront desservir les marchés occidentaux.
Sources : Reuters, www.visiondurable.com
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