A contre-courant
La Nilu est la première création de la nouvelle marque Nilu27, imaginée par l’ancien designer de Koenigsegg et Bugatti, Sasha Selipanov, qui a notamment travaillé sur les Gemera et Chiron. Le projet prévoit la construction de 15 exemplaires utilisables uniquement sur piste, mais les prix n’ont pas encore été divulgués. Nilu27 développera ultérieurement une variante routière homologuée, pour laquelle un objectif de 54 exemplaires a été fixé, à condition évidemment que des clients se présentent.
Sasha Selipanov a précisé la philosophie de sa voiture, et au passage se permet de tacler Red Bull : « À quoi sert la RB17 si les clients ne prévoient pas d’entraîner les muscles de leur cou tous les jours de la semaine ? Le client moyen est loin d’avoir les performances physiques nécessaires pour conduire ce type de véhicule. Nous voulons créer une voiture qui puisse faire vibrer et utiliser vos sens, mais qui soit finalement accessible et agréable grâce au niveau de talent supérieur à la moyenne que nous voyons parmi les pilotes d’hypercar. Bien sûr, nous n’irons pas aussi simplement, mais nous sommes bien plus proches de cette expérience que d’une cathédrale de voitures plus raffinées comme celles de Bugatti. Ce n’est pas ce que nous voulons ; nous voulons une expérience automobile brute, à l’ancienne et sans fioritures. »
V12 atmo !
La Nilu revendique donc son approche de puriste et traditionnelle. La Nilu utilise un V12 atmosphérique de plus de 1 000 ch développé par Hartley engines, une société de Nouvelle-Zélande qui a notamment développé le V8 de l’Ariel Atom. Les données techniques et de performances complètes ne sont pas encore disponibles, mais on évoque un régime pouvant monter jusqu’à 12.000 voire 13.000 tours/min, soit des régimes de moteurs de F1 des années 90.
Pour rendre l’expérience de conduite encore plus engageante, seule la boîte de vitesses manuelle à sept rapports fabriquée par Cima est disponible et est même équipée d’un déverrouillage manuel de la marche arrière dans un pur style vintage, comme sur la Lamborghini Countach.
Un air d’années 60
Le design est futuriste et absolument différent des nombreuses autres hypercars du moment. Basée sur une monocoque en carbone avec des sous-châssis tubulaires en alliage d’aluminium, ses formes sont à la fois galbées et agressives, le designer expliquant s’être inspiré des voitures du Mans des années 60, comme la Ferrari 330 P4. En effet, la Nilu conserve des lignes assez épurées, sans surcharge d’appendices aéordynamiques.
La face avant se caractérise par deux prises d’air béantes, façon Zemvo, cerclées par une bande lumineuse. Musculeuse mais « sensuelle » dans ses courbes comme l’étaient les sportscars des années 60, la Nilu est encore plus spectaculaire dans sa partie arrière, avec des ailes larges. La queue est largement ouverte pour exposer les entrailles du V12, façon Porsche 917, et les portes en ailes de mouette complètent l’ouvrage. L’arrière, avec ses blocs optiques à plusieurs diodes et les sorties d’échappement centrales en Iconel, prend des airs de Pagani.
Sans fioritures
Les intérieurs sont totalement analogiques : le volant n’a pas de commandes, l’instrumentation est traditionnelle, il n’y a pas de sélecteur de mode de conduite et le seul écran est celui de la caméra arrière. Les gros compteurs ronds, avec les indications en rouge sur fond noir, donnent un rendu très « années 80 », y compris dans la police d’affichage choisie. Le réglage de la position de conduite se fait en déplaçant tout sauf les sièges, qui sont fixés à la monocoque en carbone, flanqués d’éléments tubulaires à l’avant et à l’arrière. L’entrée dans la cabine est assurée par un ensemble de portes battantes, et cela semble être un espace… quelque peu restreint. Les sièges sont installés dans une position fixe et enfoncée, inspirés des prototypes du Mans de la fin des années 60