Le méthane est un gaz à effet de serre. Le seul point positif c’est sa vie estimée à 10 ans dans l’atmosphère. Sauf que le méthane augmente régulièrement avec l’élevage bovin par exemple. Son potentiel de réchauffement global (PRG) est bien plus élevé que celui du CO2. CH4 (sa formule chimique) a un potentiel de 72 à 20 ans et 27,9 à 100 ans. Le CO2, de son côté, à un PRG à 100 ans de 1. C’est lui la référence.
Les scientifiques ont donc cherché pourquoi en 2020 il y a eu pic inattendu (+50% entre 2019 et 2020). Quand ils se sont penchés sur les émissions dues aux activités humaines (dites anthropiques), les scientifiques ont constaté qu’elles n’étaient pas à l’origine de ce pic. En fait, avec la baisse très sensible du trafic routier, il y a eu une baisse de la pollution. Et dans cette pollution, une baisse des NOx, alias les oxydes d’azote.
Or, les NOx dans l’atmosphère contribuent à l’apparition « spontanée » (sous l’effet du rayonnement solaire) au radical OH, alias « hydroxyle ». Ce radical OH est un puissant réducteur qui détruit le méthane dans l’atmosphère (*). Avec moins de NOx rejetés dans l’atmosphère, le radial hydroxyle a été moins présent et a, par conséquent, moins détruit de méthane. Selon les modélisations des scientifiques, les baisses des concentrations de NOx constatées ont contribué à une baisse des OH de 1,6%. Suffisant pour expliquer une moitié du pic de méthane dans l’air.
Ne pas polluer, mais réduire les émissions de méthane
Et l’autre moitié ? Eh bien, cela serait dû à l’emballement du réchauffement climatique. Le réchauffement provoque à certains endroits de nouvelles zones humides. Ces zones, chaudes et humides sont très émettrices de méthane. Les conclusions ont été publiées dans la revue « Nature ».
Alors faut-il laisser filer la pollution aux NOx (émis principalement par les moteurs Diesel) ? Non bien sûr. Il faut réduire les émissions anthropiques responsable en majorité des émissions de méthane. Tarir la source plutôt que de chercher à compenser. Dommage, pour une fois que la pollution avait un effet bénéfique. Pour les sources de méthane et les mécanismes du méthane dans l’atmosphère, voir ici.
Notes
(*) CH4 + OH → H2O + CH3 (radical méthyle).
CH3 + O2 → CH3O2 (hydroxymethanolate)
Ce CH3O2 réagit ensuite avec NO et NO2 (des NOx) pour former du CO2 et du CH2O (formaldéhyde).
Moins de pollution automobile = moins de méthane dégradé.
Le titre de l’article est trompeur.
En quoi ? Il est factuel…moins de NOx (donc de pollution automobile) = moins de OH et donc moins de méthane dégradé. Que n’avez-vous pas compris dans le titre ?
@guig, tu t’es arrêté trop vite dans ton égalité:
moins de méthane dégradé = plus de méthane
On en revient donc au titre de l’article, sur lequel du semble d’accord au final 😉
Le titre de l’article laisse penser que ne pas polluer avec les voitures ajoute du méthane dans l’atmosphère, ce quin’est pas le cas.
Autre point, la pollution automobile co tribue au réchauffement climatique et donc au dégagement naturel de méthane donc perso je reste assez critique sur cet article.
Une voiture thermique produit du CO2 de PRG 1….le méthane c’est 27,9…mais là c’est les NOx en cause…une autre pollution automobile.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut donc supprimer les zones humides naturelles. ???
Marais, forêt tropicale, out ???
De toute manière on est foutu sauf à faire tourner des diesels à pleine charge continuellement. (combattre le méthane du permafrost)
https://bg.copernicus.org/articles/19/3051/2022/bg-19-3051-2022-discussion.html
@Mwouais, il faut faire attention quand même. Un moteur diesel émet beaucoup de particules, qui est nocif pour le système respiratoire humain, il faut donc bien choisir où faire tourner les diesels. Il ne faut surtout pas les faire tourner en ville, ils seraient toxique pour l’Homme, par contre il faut les faire tourner à la campagne, à coté des élevages de bovins, gros émetteurs de méthane, ou au milieu des marais et autres zones humides.
Très instructif.
Cela confirme donc l’urgence de limiter notre consommation de viande, pour éradiquer l’élevage intensif et revenir à un élevage paysans dans des fermes à taille humaine, en polyculture.