Moins de distributeurs pour Honda France

Avec un réseau faisant simplement acte de présence sur le continent Européen et surtout en France, on a appris dans la semaine la volonté de la part du constructeur japonais de réduire encore la voilure. Que faut-il en conclure, et surtout pour quelle raison limiter encore plus la présence de Honda en France ?

On est loin de la grande époque de Honda en France, un constructeur discret sur notre territoire mais réputé et dont les ventes ne déméritaient pas. Il y a encore 15 ans – soit bien après la période la plus performante de Honda en France – se vendait près de 15000 véhicules flanqués du H sur la calandre en France. Aujourdhui, ce score à fondu comme neige au soleil et la marque ne réalise plus qu’un petit tiers de ce chiffre, en témoigne le maigre résultat de 2023 passant pour la premiere fois depuis très longtemps sous la barre des 5000 véhicules vendus (4880). Au cumul de cette année et au vu de la tendance de ventes de la marque (seulement 345 Honda ont trouvé preneur le mois dernier), Honda devrait finir l’année 2024 à peine au dessus des 4000 exemplaires. Les causes de ce désamour sont multiples, mais au bout du compte, on lit a travers ces chiffres que l’Europe n’est clairement plus une priorité. Et elle le devient de moins en moins au fur et à mesure que l’Europe rajoute des règles sur les ventes de véhicules zero emission, et des pénalités aux constructeurs ne respectant pas ces règles.

C’est notamment la norme CAFE ( Corporate Average Fuel Economy) qui pose problème. Cette norme instaurée depuis 2021 fixe la moyenne en rejet de co2 de l’ensemble de la gamme des véhicules vendus par un constructeur, en se basant sur leurs résultats de consommation WLTP. Si ce chiffre est dépassé, alors une importante amende tombe pour le constructeur. On comprend mieux pourquoi tout le monde s’est lancé dans la course à la voiture électrique en Europe, et c’était le but de cette norme.

La faute du véhicule électrique ?

Chez Honda, on comprend donc mieux la difficulté d’arriver à un tel chiffre, étant donné les rejets de CO2 de l’ensemble d’une gamme hybride, et avec une seule offre de véhicule 100% électrique dans la gamme. Honda a donc vu le probleme différemment que d’autres, et fait le choix de limiter la vente des vehicules les plus polluants tout en encourageant la vente de sa seule electrique actuelle l’ eNY:1. Et qui dit en France « limiter » les ventes, dit que le réseau doit se réduire lui aussi mécaniquement, afin de laisser a tous les distributeurs un volume de vente viable. Une stratégie plutot courante pour des optimisations de réseaux et de résultats mais assez curieuse à ce niveau de ventes mais qui montre qu’Honda n’est pas prêt de revenir en état de grâce sur le Vieux Continent.

Dès lors, pourquoi rester en Europe ? On peut sincèrement se poser la question.. Les ventes ne sont pas au beau fixe et le réseau diminue lui aussi de manière alarmante. En France, sur les 82 distributeurs que compte la marque, 18 auraient reçu une lettre de résiliation de contrat de distribution de la part de Honda France, les autres distributeurs ayant reçu un nouveau contrat à signer, dont les obligations seraient « totalement déséquilibrés et soumis au Droit et aux tribunaux Britanniques », selon l’un de ces distributeurs. A priori pour les derniers mohicans, hors de question de se laisser faire et de signer ces nouveaux contrats au rabais, et des avocats sont consultés pour analyser la situation et trouver la meilleure méthode d’entente ou de confrontation avec Honda. La réponse de Honda France se veut rassurante :  

La division automobile Honda Motor Europe – Succursale France a entamé un processus de réorganisation de son réseau de concessionnaires. L’approche prévue permettra à Honda de répondre au mieux aux besoins changeants des clients.

Sources : Autoactu.com et Auto Infos.

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