Dans Paris à vélo, on dépasse les autos chantait Joe Dassin, il aurait pu s’il avait été plus visionnaire remplacer Paris par Mexico.
En effet, à partir de lundi prochain, comme désormais tous les premiers lundi du mois, tous les fonctionnaires de la capitale mexicaine devront se rendre à leur travail à vélo, a décidé le maire de Mexico qui veut imposer l’usage de la bicyclette dans la ville étouffée par l’automobile.
« Tous, à commencer par moi-même », prendront le vélo lundi, a affirmé le maire, Marcelo Ebrard, qui – avec grande lucidité – a exclu de l’obligation le ramassage des poubelles et les services d’urgence.
Depuis l’annonce de sa décision, il y a deux mois, les fonctionnaires du district fédéral se sont acheté des vélos et « apprennent à s’en servir »… selon l’AFP. Le mode d’emploi est-il fourni avec ? L’histoire ne le dit pas, comme elle ne dit pas non plus si l’Etat offre des aides à ses employés pour financer l’acquisition du précieux bien.
Le maire, pour accompagner sa politique, a annoncé la construction de pistes cyclables, la création d’agences de locations, de stationnements pour les vélos et des mesures en faveur des entreprises qui vont faire la promotion de l’usage de la bicyclette. Ce qui signifie tout de même que l’effort d’investissement sera supporté par les particuliers … et les subventions aux entreprises.
Chaque année, 200.000 automobiles viennent s’ajouter au parc actuel de la capitale, en proie à des embouteillages permanents et à la pollution.
Déclarée ville dont l’atmosphère était la plus polluée de la planète par les Nations Unies en 1992, Mexico se méritait six ans plus tard le titre de « ville la plus dangereuse du monde pour les enfants », une réputation que Mexico s’efforce d’améliorer.
Pour rappel, la ville est l’une des plus grandes au monde, avec environ 25 millions d’habitants en 2003, soit à peu près la population totale du Canada, ce qui correspond à environ 4 millions d’automobiles, 27 000 microbus, 92 000 taxis qui brûlent environ 14 millions de litres d’essence chaque jour, sans compter dans l’est de la ville, un important trafic aérien.
En 2003, la ville rejetait environ 14 000 tonnes de déchets par jour.
Situé dans le cratère d’un ancien volcan, Mexico est à environ 2 240 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les niveaux d’oxygène de l’air, inférieurs à cette altitude, empêchent la combustion complète du carburant et entraînent de plus fortes émissions de monoxyde de carbone et autres composés. Le rayonnement solaire intense transforme ces gaz nocifs en des niveaux de smog excédant les normales. De son côté, le smog empêche le soleil de réchauffer suffisamment l’atmosphère pour pénétrer l’ozone en basse altitude qui couvre la ville.
Source : AFP, centre de Recherche pour le Développement International, Wikipedia
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