Au sommet de la gamme Mercedes, ainsi que la luxueuse Maybach, les modèles sont équipés de V12. En version « stock », sur les S600, CL600 et SL600 ou plus violente sur les 65AMG, voire carrément démoniaque sur la SL AMG Black Series. Un bloc également repris par des petits constructeurs comme Pagani et Laraki ou des préparateurs comme Brabus pour ses Bullitt et Rocket. Malgré ce nombre dapplications, il se pourrait que cette architecture moteur vive ses derniers instants chez le constructeur à létoile.
Il ne sagit pas dun problème de puissance, de downsizing ou encore de demande. Non, la raison profonde en est larchitecture automobile en elle-même. Mercedes est passé au V6 au milieu des années 1990, en lieu et place des six en ligne qui animaient les modèles de la marque jusqualors. Résultat : une moindre longueur du bloc, permettant une longueur sous capot plus faible, bénéfique à lhabitabilité. Si un six en lignes était aussi long quun V12, disposition des cylindres oblige, cest le V12 qui est devenu dimensionnant en longueur et ce pour de faibles volumes de ventes. Mercedes ayant envie de réduire la longueur de ses capots, le V12 est sur la sellette, au profit de V8 turbocompressés. La SLR a inauguré la tendance, assez décriée pour le manque de noblesse de ce choix technique. Une décision qui irait dans le sens actuel prônant le downsizing.
Cependant, comme impossible nest pas teuton, Brabus a bien réussi à caser un V12 dans une Classe C, à priori pas dimensionnée pour ça. Même que ça sappelle la Bullitt. Bon, daccord, on ne connaît pas le résultat de ladite Bullitt au crash-test. Il nempêche que concilier capot (relativement) court et V12 peut savérer viable. Cela dit, Mercedes entend réduire de manière drastique le volume de ses salles des machines. Il ny a quà regarder le concept F700 pour sen convaincre, et se rappeler que celui-ci préfigure le futur de la Classe S.
Alors, V12 ou pas V12 pour la prochaine Classe S (et autres hauts de gamme) ? Lavenir nous le dira mais cest assurément un pan de lhistoire Mercedes qui sécroulera dans le cas dune réponse négative. Et quid de Maybach, dont limage repose en partie sur limage des fameux V12 Zeppelin ? Peut-être cela sera-t-il un bon moyen de se débarrasser dune filiale dont la santé commerciale est loin datteindre les résultats escomptés.
Quant aux petits constructeurs, ils devront se retourner vers un des autres membres du club très fermé des fabricants de V12 (constitué pour le moment dAston Martin, Audi, BMW, Ferrari, Lamborghini, Toyota et peut-être bientôt Hong Qi) ou se convertir au V8 turbocompressé. En tout cas, léternelle hésitation entre lachat dune S63AMG ou une S65AMG ne sera peut-être quun lointain souvenir dans quelques années
Source : Auto Bild via Autoblog