MBF Aluminium : jugement mis en délibéré
Le jugement a été mis en délibéré à mercredi « à partir de 16h00 », a indiqué la première présidente de la cour d’appel, mardi à la fin d’une énième audience judiciaire concernant ce dossier sensible au niveau social … et politique.
Pour rappel, faute de repreneur, MBF, basée à Saint-Claude (Jura), avait été déclarée en liquidation judiciaire le 22 juin dernier.
Recours du CSE contre la décision de liquidation
Le Comité social et économique (CSE) de l’entreprise a déposé un recours contre cette décision mais la Cour d’appel de Dijon ne se prononcera pas avant le 14 octobre, poussant les salariés à demander, d’ici là, une suspension de la liquidation.
« Si nous sommes liquidés, les salariés vont être licenciés et ils vont partir. On craint alors une perte de notre savoir-faire« , a expliqué à l’AFP Nail Yalcin, délégué CGT et membre du CSE.
Projet de Société coopérative et participative
Salariés et syndicats comptent toujours mener à terme un projet de Scop (Société coopérative et participative), avec les salariés, afin de « donner une seconde vie » à la fonderie.
« On peut être opérationnel dès la rentrée », a assuré Nail Yalcin, reconnaissant cependant qu’il « manquait » encore « la volonté de l’État et des constructeurs » Renault et Stellantis (ex-PSA), qui ont retiré leurs commandes de carters moteurs à MBF.
Subvention de la région
La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a de son côté réitéré, dans une lettre à la cour, son « engagement intact » à accorder une subvention de 1,8 million d’euros à MBF pour soutenir un projet de reprise.
Pas d’argent pour payer les salaires
Peu d’espoir tout de même : la suspension de la liquidation semble cependant très improbable. Le cas échéant, elle permettrait d’éviter les licenciements, qui doivent intervenir dès le 10 juillet … entraînant le versement aux salariés d’allocations chômage et d’indemnités, et contraignant ainsi de facto l’entreprise à payer les salaires.
Or « nous ne pouvons que constater qu’il n’y pas d’argent », a reconnu en audience l’avocat du CSE, Georges Meyer.
« Les salaires de mai et juin ont été financés avec le chômage partiel. Il n’y a pas de trésorerie », a renchéri le liquidateur judiciaire, Thibaud Poinsard, soulignant que, depuis la procédure de redressement, le 4 novembre, l’entreprise avait encore accumulé 3,3 millions d’euros de dettes supplémentaires. « C’est la débandade », a-t-il conclu.
« L’État a payé les derniers salaires. Qu’il continue à le faire », a répondu Nail Yalcin.
Cette procédure à Dijon est indépendante de l’enquête ouverte par le parquet de Lons-le-Saunier pour « abus de biens sociaux », en raison notamment « de mouvements de fonds suspects ».
Notre avis, par leblogauto.com
La fonderie MBF est le premier employeur privé du bassin du sud du Jura. Le groupe Renault et l’ex-PSA désormais Stellantis sont les deux clients qui font vivre l’entreprise. Mais selon Nail Yalcin, l’Etat, et les deux principaux clients se font tirer l’oreille pour soutenir l’offre de reprise. La fonderie travaille toutefois pour d’autres constructeurs comme BMW, Ford ou Nissan.
Alors que le syndicaliste estime que le site peut être opérationnel dès la rentrée, dommage – dirons-nous poliment – que l’État et les constructeurs n’aient pas un « geste » permettant de garantir la pérennité du site … et qu’ils aient au contraire retiré leurs commandes de carters moteurs à MBF.
Sources : AFP
PSA et Renault sont des entreprises pas des donateurs, leurs productions changent, si le seul horizon depuis des années est de contraindre deux clients d’acheter …. .
3.3 millions de dettes supplémentaires en moins d’un ans, pas de trésorerie, les salariés payés par l’état, la région prêt à donner 1.8 millions, … .
Total non plus n’est pas un donateur. Pourtant la philosophie de feu Christophe de Margerie était de laisser en France des raffineries, même non rentables, ou même moins rentables que dans d’autres pays.
Pourquoi ? Car il faut bien que les gens puissent acheter vos produits. C’est sans doute cynique, mais moins qu’un discours pseudo patriotique.
Ici, en laissant tomber les fonderies, pas sur que PSA et Renault se fassent des clients…mais ils s’en fichent peut-être.
Ce n’est pas comparable.
Après s’ils sont au même prix que les autres avec un meilleurs service et meilleure proximité, … là … .
@Georges : prenons un exemple simple. Vous êtes commerçant, je suis commerçant. Nous avons nos magasins l’un en face de l’autre.
Je viens une première fois chez vous acheter vos produits bien que à 3 rues d’ici il y a un autre commerçant qui vend 1 centime moins cher. Mais bon, vous êtes mon voisin.
Vous venez chez moi acheter mes produits et je sais pertinemment qu’à 4 rues d’ici vous pourriez trouver un peu moins cher le produit équivalent.
Puis un jour, vous ne venez plus chez moi chercher vos produits.
Vous pensez réellement que je vais continuer moi aussi de venir chez vous ?
Là c’est pareil. Vous pensez que les gens mis sur le carreau par des constructeurs qui ne passent plus commande mais préfère passer à une usine en Europe de l’est, Maghreb, Asie, etc. vont continuer d’être clients de ces constructeurs ?
Dans d’autres pays, cette industrie auto fait l’effort de conserver un tissu industriel dense dans le pays. Même si c’est plus cher.
Chez nous c’est mal vu sans doute… des milliers d’emplois dans les fonderies vont encore disparaître, et on va encore se demander pourquoi 🙂
Perso quand je prend un concombre, je le prends de France, ou mieux, de la région où j’habite.
Il est souvent plus cher, mais je sais d’où il vient.
Mieux, je le prends sur le marché au producteur (et pas à un grossiste).
La viande c’est pareil, le lait, et différentes choses du quotidien.
Pourtant, un concombre c’est un concombre…