Il y a quelques semaines le blog auto a pris contact avec la nouvelle génération du Honda CR-V, qui s’avère être à la hauteur de la réputation de son prédécesseur. Un concurrent coriace japonais récent est cependant déjà là et attend la Honda de pied ferme dans le segment des crossovers compacts : la Mazda CX-5. Elle vient de se voir décerner le titre de voiture de l’année au Japon, sa patrie d’origine. Nous l’avions essayé au début 2012 mais à la lumière de cette actualité, nous avons repris son volant pour nous rafraîchir la mémoire.
Le segment des crossovers compacts est en pleine explosion. Mazda, échaudé par les ventes très limitées du CX-7, a pris son temps pour la conception de sa proposition dans le segment et est arrivé avec une arme estimée fatale pour s’imposer face à la concurrence, la technologie Skyactiv. Pour mettre toutes les chances de son côté, le constructeur japonais est parti d’une feuille blanche pour faire naître le CX-5: nouveau châssis, nouveau moteur, nouvelle transmission, que du neuf.
Le style Kodo est arrivé sur le marché avec cette auto avant de prendre toute sa mesure avec la Mazda 6. Il faut avouer que ce concept stylistique fonctionne parfaitement avec le crossover. Il donne au CX-5 une identité propre qui reste indéniablement Mazda. Il est loin le temps des 4×4 en forme d’apéricube, le CX-5 est tout en courbes. De face, il est sensé rappeler la tête d’un félin, d’un guépard plus précisément. Nous laisserons la responsabilité de l’analogie à ses auteurs du bureau de design. Viennent ensuite les ailes, qui au-delà d’abriter des roues de 17 pouces se fondent en courbes tout le long de la carrosserie pour finir sur un arrière massif, couronné par un becquet discret et une double ligne d’échappement pour une petite touche sportive. Le CX-5 cherche un compromis entre présence et sportivité, sans en rajouter dans le « m’as-tu vu », et le trouve. Il reflète en cela la tendance générale de la catégorie qui ose se détacher désormais sans complexe de la référence « Quat’ quat' », ce qui est d’autant plus approprié dans le cas de notre modèle d’essai à deux routes motrices.
Malgré son appartenance de fait à la catégorie des crossovers compacts et son aspect sur les photos, le CX-5 est loin d’être petit avec 4,55 mètres de longueur, ce dont on s’aperçoit en s’en approchant. Le corollaire de cette constatation est qu’une fois la portière ouverte et le séant imprimant le motif du siège, la première chose qui frappe est l’espace à bord. Il y en a pour tout le monde. Même en reculant bien les sièges avant, les passagers arrière n’auront aucun problème pour loger les jambes, ce qui n’est pas toujours le cas pour les SUVs dont le point fort n’a jamais été l’habitabilité. La deuxième chose qui frappe est la sobriété de l’intérieur. La finition est bonne, subjectivement supérieure au reste de la production Mazda à l’exception de la nouvelle 6. C’est le reflet de la jeunesse du modèle. Le dessin de la planche de bord est d’une grande simplicité. Mazda n’a pas poussé les envolées stylistiques osées jusqu’à bord… et c’est sans doute pour le mieux. Le coffre est lui aussi aussi généreux, avec 503 litres à son actif et offre un cache bien pratique pour se garer sans crainte de se faire dévaliser.
Le point d’intérêt majeur de cette reprise en main est de se repencher sur la mécanique qui fait parler d’elle, le moteur SkyActive-D 2,2l. A la mise en route, l’insonorisation est très bonne et le nouveau quatre cylindres ne se fait pas remarquer. Non pas que les 150 chevaux manquent à l’appel, mais ils se déplacent en silence. La cylindrée est plutôt inhabituelle. Assistée de deux turbos, ainsi que d’un taux de compression très bas, elle délivre une motricité souple et linéaire, permettant des relances sans changer de vitesse, et ce même à 90 en 6ème. Épaulée par une boite de vitesse 6 manuelle précise, elle est à la hauteur des 1520 kg de l’auto, d’autant que la consommation constatée en cycle mixte (avec beaucoup d’urbain) d’environ 7,5l est tout à fait raisonnable si l’on considère que nous n’avons pas spécialement chercher à jouer les as du pied léger. Le chiffre officiel pour la configuration de notre modèle d’essai, théoriquement le plus sobre de toute la gamme, est à 4,6l.
Dans cette configuration, deux roues motrices et 150 chevaux, la CX-5 est une urbaine et une routière raisonnable, sans prétentions de franchisseuse. Ce ne sera pas un problème pour la majeure partie de sa clientèle qui apprécie surtout ce type de véhicule pour sa hauteur dans le flux de la circulation. Débutant à 26 700€ avec la motorisation 2.2 D Skyactiv 150 chevaux, la CX-5 est plus abordable qu’un VW Tiguan. Avec sa motorisation à la page et une belle réalisation, elle représente une vision intéressante de l’état de l’art en matière de crossover. Même sans réel vécu de Mazda dans cette la catégorie, elle devrait sans difficulté se ménager une une carrière au milieu des valeurs sûres que sont le nouveau Honda CR-V ou la star du segment le Qashqai.
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