Comme vous le savez tous, la crise a touché le secteur de l’automobile et la reprise est difficile. Cependant, les constructeurs allemands ont un peu plus subi ce chamboulement que les autres. Décryptage.
Le mois dernier, Audi, BMW, Mercedes et Porsche ont vu leurs ventes s’effondrer montrant ainsi l’essoufflement d’un modèle. Ceux-ci ont perdu de leur superbe. En mai, Porsche a vu ses ventes chuter de 15% au niveau mondial. Mercedes a vu les siennes dégringoler de 12%. Audi, après avoir résisté jusqu’il y a peu, a essuyé une baisse de 6,1%. Et BMW, le plus gros fabricant de voitures haut de gamme au monde, a publié une chute de 18% sur le dernier mois. Ils ont surtout été touchés sur le marché européen et américain.
Pourtant, on peut se demander pourquoi, lorsque le marché domestique allemand a bondi de prés de 40%, ceux-ci n’ont pas réagi grâce notamment à la prime à la casse. La réponse vient du fait que les acheteurs se sont plus tournés des véhicules bon marché et peu émetteurs de CO2. D’ailleurs, l’exemple flagrant : le groupe Renault/Dacia a vu ses ventes s’envoler de 117%, modèle « low-cost » Logan oblige. Ce constat pourrait alors peut-être marquer la fin d’une époque : celui des berlines affublées de toujours plus d’options, toujours plus chères.
La croissance passée bénéficiait aux plus aisés car fondée sur des cours de bourse et prix de l’immobilier en hausse permanente. Cependant, ceci s’est évaporé avec la chute des marchés financiers et celui-ci de la pierre. Or, les constructeurs s’étaient tous adaptés à leur clientèle. « Leur modèle de croissance est lié structurellement à cette croissance économique passée », analysait le directeur du Gerpisa.
Pour ainsi se sortir de cette crise, les constructeurs allemands doivent évoluer et chercher de nouveaux moyens de croissance. Solution : nouvelles énergies ? En effet, la révolution verte pourrait leur donner une opportunité de rebondir, alors qu’ils se sont longtemps opposés à toute mesure de réduction des émissions de CO2. De plus, les prix élevés de l’essence et les nouvelles réglementations européennes incitent à acheter des voitures qui polluent de moins en moins. Mais, au vue des futurs modèles équipés (Classe S chez Mercedes et X6 chez BMW par exemple), ceci correspond encore à une niche haut de gamme. La crise n’est pas encore finie pour eux.