Maruti Suzuki, premier constructeur automobile indien, compte introduire son premier véhicule électrique sur le marché indien en 2020. C’est en effet ce qu’il vient d’indiquer dans son son rapport annuel pour l’exercice fiscal 2018.
Selon le constructeur, l’Inde doit penser à long terme et développer une stratégie permettant de limiter les risques liés à la volatilité des prix du pétrole, à court et à long terme. Car, estime, RC Bhargava, président de Maruti Suzuki, la hausse du prix du brut a considérablement accru la charge pesant sur la balance commerciale du pays, accentuant la fragilité de la sécurité énergétique d’un pays comme l’Inde. Une argumentation qui s’éloigne certes des grands discours écologiques mais qui aboutit également à bannir le pétrole et les véhicules dotés de moteur à combustion interne.
Vers l’électrification des petits modèles
Observant que le marché indien est doté une particularité avec 75 % des ventes portant sur des véhicules de moins de quatre mètres de long et coûtant moins de 650 000 roupies (8 100 euros), RC Bhargava, président de Maruti Suzuki, considère comme pertinent, voire même nécessaire – d’envisager l’électrification des petits modèles et d’installer un réseau de recharge adéquat dans tout le pays, tout en rendant ce type de véhicules accessibles financièrement.
Il estime qu’à long terme, les voitures seront électrifiées, dotées d’une batterie, le développement de la technologie devant permettre de surmonter la barrière de l’accessibilité.
L’électricité pour limiter les risques face à la volatilité du prix du pétrole
Selon lui, la décision du gouvernement indien visant à doper les ventes de véhicules électriques pour remplacer les véhicules à moteur à combustion interne était essentiellement destinée à réduire les risques liés à l’importation de pétrole brut en provenance de certains pays. Il estime ainsi que les événements politiques ont montré à quel point la sécurité énergétique est fragile et à quel point le prix et l’offre du pétrole peuvent avoir des effets néfastes sur des pays comme l’Inde.
« Le volume des importations devrait augmenter régulièrement à mesure que l’économie se développe et que le besoin de mobilité augmente de plus en plus.Même si la pollution par les voitures reste une très petite partie du problème de pollution totale, cette position pourrait changer à mesure que deux décennies », a-t-il ajouté.
Pour rappel, Maruti Suzuki est détenu depuis 2002 à 54 % par le constructeur japonais Suzuki, 25 % par l’État indien, le solde étant coté à la Bourse de Bombay.
Vers un Wagon R électrique ?
En juin dernier, la presse indienne laissait entendre que ce premier modèle ne serait autre que la version électrique du Wagon R. Ce dernier serait le fruit du partenariat entre Toyota et Suzuki. Cinquième modèle le plus vendu sur le marché indien en 2017 avec 166 815 unités, le Wagon R est encore commercialisé sous les formes de l’ancienne génération de 2010. Le Wagon R électrique reposerait sur le dernier opus lancé au Japon en 2017.
Ce Maruti-Suzuki Wagon R électrique disposerait selon les rumeurs d’une batterie dont la capacité oscillerait entre 25 et 35 kWh et serait vendu à un tarif inférieur à 10 lakhs (12 700 euros), soit le double d’un Wagon R de base.
Le Maruti-Suzuki Wagon R pourrait être produit dans l’usine de Gujarat où le constructeur prévoit notamment d’installer une unité de production de batteries. Le constructeur pourrait toutefois choisir de produire le Wagon R électrique dans la même usine que celle destinée à la fabrication du Wagon R, à Gurgaon.
Source : ECONOMIC TIMES
Avec une électricité très majoritairement issue du charbon, c’est le genre de décision qui ne risque pas d’améliorer l’état environnemental du pays, ni de baisser les émissions de GES.
En l’occurrence ils le savent très bien et ne s’en cachent pas. Ils le font seulement éviter de subir les variations du prix du pétrole. L’écologie n’est clairement pas l’objectif.
oui, c’est tres tres clairement mis en avant !
l’écologie est tres peu citée comme argument . priorité à la géopolitique et aux variations du prix du brut.
De toute façon, il ne faut jamais oublier que l’avantage des VE n’est pas cantonné qu’à l’écologie (surtout, quand on l’a produit d’une façon décarbonée, ce qui n’est pas le cas ici) mais comme indépendance énergétique et la maîtrise de son économie et de son emploi pour un pays.
Surtout pour les pays non-producteurs de pétrole et surtout quand les énergies pèsent lourdement dans la balance commerciale.
Là, comme pour Tesla en Allemagne, l’intérêt écologique de la VE est faible, sauf bien sûr si on est à un virage de la production électrique en Inde.
(ils ne sont pas intéressés par l’EPR ?)
Ne pas oublier aussi qu’il est bien plus facile et moins couteux de dépolluer une cheminée d’une centrale thermique que d’en faire autant sur 1.000.000 voitures. Le niveau de pollution des villes en Inde est tel que les pires journées parisiennes leur semblent être propres, permettant aux enfants et personnes âgées de sortir de leur domicile, de faire du sport….
Disons que l’Indien urbain roulerait 50km par jour, et consommant environ 10kWh d’électricité
Disons une centrale au charbon de 1000MW. Chaque jour, cette centrale produit 24.000MWh d’électricité, ou 24.000.000kWh, de quoi permettre 2.4 millions de citadins indiens de faire leur trajet quotidien sans rien émettre de l’échappement. C’est peut-être plus efficace que de remplacer 5 ou 10 millions de voitures anciennes par autant à la norme euro6 (chiffre à la louche, parce que euro6 est plus propre, mais ça émet quand même…)
si si !! cf. https://www.capital.fr/entreprises-marches/inde-edf-ge-signent-un-accord-pour-construire-6-centrales-epr-1294930